C.N.R.S.
 
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     EFFONDRE     
FEW III fundere
EFFONDRE, verbe
[T-L : efondre ; GD : effondre ; FEW III, 865a : fundere]

I. -

[En rapport avec lat. fundus]

A. -

"Enfoncer, détruire qqc." : Et li sieges se tenoit devant Thun l'Evesque et avoient li François siis grans enghiens jettans a la forterece qui moult les greva, car avoecques tout ce que la poissance et continuance des enghiens avoient abatu les tois et esfondut les planciers des tours et moult adamagiés les murs, leur jetoient chil de l'oost a lors enghiens, pour euls enpunasier, mors chevaus et mortes bestes. (FROISS., Chron. D., p.1400, 397). Aussi n'i avons nous ja ensi que riens, puisque il nous fault demorer ens es celiers et que chil enghien nous travellent ensi que il esfondrent couvretures et planciers. (FROISS., Chron. D., p.1400, 398).

 

-

[D'une construction, d'un élément de construction] Effondre. "Sécrouler (après avoir subi des bombardements)"

 

Rem. FROISS. (éd. Kervyn, les estages [des tours] qui estoient pres des couvertures, estoient de fortes pierres, qui ne povoient effondre pour jet de pierres d'engins ne d'espringales) ds GD III, 11c.

B. -

"Ôter (les entrailles de poissons ou de volailles)" : Effondre, traire hors les boyeaulx du ventre ou les entrailliez si comme voulaille poisson et d'autres choses (...) : exentero (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 67).

 

Rem. Cf. GD III, 455c, esfondeer qui a le même sens. Effondrer exprime la même chose, p. ex., dans Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 237 et 282.

II. -

[En rapport avec lat. fundere] "Répandre, se répandre"

A. -

Effondre (un liquide). "Répandre (un liquide)" : Divines Escriptures sont fortes à despondre ; Je n'en saroie riens, s'on m'arguoit, respondre. Se Dieus tout dissimule, qui tout poroit confundre ; Maistres est : quand li plaist, se fache sen effundre. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 250). ...et es quarfours des rues especialement estoient bestes saulvages de diverses manieres, dont les unes incessamment effondoient vin, les autres clare [l. claré], et les autres ypocras ou let. (WAVRIN, Chron. H., t.5, p.1471, 562).

 

-

P. ext. [D'un être vivant] Effondu. "Dont les forces ont fondu, amaigri, dépéri" : De vins n'avoient il nuls : à grant paine pooient il avoir de la petite cervoise et dou pain d'orge ou d'avaine, et estoient leur cheval mort de froit et effondu de povreté et de fain. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 276). ...lors chevaus (...) tout estoient esfondut et afollet (FROISS., Chron. D., p.1400, 153).

B. -

Au fig. "Répandre (une chose abstr.)" : Sur toute chair qui vivera, (...), J'effonderay de mon Esperit Largement. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 451). L'exessive angoisse ou je suis Faict en mon cueur ung parfond puys Ou larmes, regrés et soupirs Si fort habondent Que piteuses pencees inundent Et latentes doleurs effondent Tant que durs regrés aparfondent De plus en plus (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 255).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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