I. -

"Exclure"

A. -

"Isoler (et empêcher de fuir)" : Et ossi li paisant dou pays en tuèrent aucuns qu'il escloïrent et qui ne pooient sievir le route de leurs mestres, ou qui avoient perdu leur chemin, car il n'attendoient nullui. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 149).

B. -

Part. passé en empl. adj. [Du dernier élément d'une série] "Non compris" : Pour le dit Guillaume, du 15e jour de fevrier jusques au premier jour de may ensuivant excloz, par 76 jours, 5 s. par jour 18 l. 15 s. (Clos galées Rouen M.-C., t.2, 1347, 117). ...jusques au premier jour de mars MCCCLXIX, celui jour exclos (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 27).

II. -

"(Faire) sortir ; montrer, se montrer"

A. -

"(Faire) sortir (de son oeuf, de soi)" : Et par nature eulx aviser De pondre, couver et esclorre Leurs poucins pour nature sorre (DESCH., M.M., c.1385-1403, 7). Pere et mere, en vostre martire Nous avez vrais enfans trouvez, Et c'est droit, car pons et couvez, Esclos nous avez et nourris, Autrement fussons nous pourris, Tant que gouverner nous sçavons (DESCH., M.M., c.1385-1403, 211). Et est a noter que en la fin du moiz de may ou au commencement du moiz de juing les premiers espreviers d'icelle saison escloent (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 146). ...entre aucunes de ses experiances, trouva que la chair d'un paon ne pourrissoit jamais, par especial quand le paon estoit eclos de son euf en certaine constellacion, mieulx estoit preservé à putrefaction que aultrement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°).

-

S'esclore : Car l'en a bien veu a une geline couver les oeufz d'une paonne avec les oeufz d'une geline, et se escloent les oeufz en ung mesmes temps (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 274).

B. -

"Montrer (ce qui était caché)" : Or est Bonneürtez couverte Dou mantel, et est chose aperte Que par dessous tous biens enclot. Mais veritablement esclot Quanqu'il a sous la couverture Li apparans de sa figure, Si comme, en sa fisonomie, Li bien de toute courtoisie Trés souffissanment y apperent, Dont ses damoiselles se perent. (MACH., J. R. Nav., 1349, 280).

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Part. passé en empl. adj. Estre esclos. "Être manifeste, visible" : S'on voit enfans einsi jouer Qui riens ne vuelent desnouer En leurs gieus fors que courtoisie, Trés bien appert que villonnie N'est pas dedens leur cuer enclose, Car dès ce temps seroit esclose [var. enclose], Se jamais jour le devoit estre. (MACH., D. Aler., a.1349, 243).

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Au fig. "Révéler" : ...Ne te geicte de ce propos Que je t'ay ci dit et esclous, Si te advendront (...) Biens et honneurs entre tes mains. (Liber Fort. G., 1346, 88). Car Dieus en ce siecle terrestre A mains jugemens si enclos Qu'estre ne porroient esclos [var. desclos] D'omme mortel par sa science. Aussi de vostre conscience Avez vous presentement dit De ces lettres par vostre dit, Que pluseurs secrez contenoient. (MACH., J. R. Nav., 1349, 218). Ceste raison ci defenist Qu'on n'en puet faire nullement A vostre proufit jugement. Et se say bien des autres choses Qui seront, se je puis, escloses, Pour vous dou tout suppediter, S'il est qui le sache diter. (MACH., J. R. Nav., 1349, 218). Et la pourras mes raisons lire Que sur ce chapitre mettray, Quant plus a plain le t'esclorray (DESCH., M.M., c.1385-1403, 184).