A. -

ASTR. [D'un corps céleste]

1.

Empl. intrans. "Cesser d'être visible par éclipse" : Derechief, la lune esclipse par l'interposicion de la terre entre lui et le soleil (CORBECHON, Soleil Lune S., 1372, 351). Et quant la lune eclipse et non pas toute, la ligne qui divise la partie enluminee de celle qui est obscure est porcion de ligne circulaire, et il ne seroit pas ainsi se la terre n'estoit ronde. Et par ce appert que les montaingnes ne tollent pas sensiblement la rondesce de la terre, car ce fust apparceu en l'eclipse et non est. (ORESME, C.M., c.1377, 562). Et ce nous monstre evidanment la Lune qui, ou temps qu'elle eclipse des lors qu'elle est en l'ombre de la Terre ou les rays du Soloil ne la peuent attaindre, pert toute sa lumiere. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 17).

2.

Empl. trans. "Cacher par éclipse" : Il disoient que la lune eclipse le soleil et la terre la lune (ORESME, C.M., c.1377, 518).

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Estre eclipsé. "Subir une éclipse" : ...il [le soleil] semblë obnubilé [var. obumbré], (...) ou eclipsé (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 329). Item, nous avons en la sainte Escripture comment le solleil se arresta ou temps de Josué et comment il retourna ou temps de Ezechias, et comment il fu eclipsé ou temps de la passion nostre Seingneur (ORESME, C.M., c.1377, 86). Item, le soleil quant eclipsé est, aucuns lieus sont en terre ou il ne espant pas sa lumiere, mais pour ce n'est il pas moins perfect en soy que autrefois. (ORESME, C.M., c.1377, 364). ...nous devons savoir premierement que la lumiere de la Lune vient du Soleil et appert legierement parce que la partie de elle qui regarde le Soleil luist et l'autre non, et parce que quant elle est eclipsee l'ombre de la terre lui oste sa lumiere (ORESME, C.M., c.1377, 456). Saint Augustin, ou livre de la Cité de Dieu, tesmongne bien que, au temps de la mort de Romulus et que il desparust de ce monde, le soleil fust bien esclipsé (LA SALE, Sale D., 1451, 249).

B. -

Au fig.

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"Disparaître" : Et i fas raison esconser Et entendement eclypser. Ire sui la reboulee, La crapoud(in)e envenimee, La rechigniee mere aus chiens Qui de douceur n'a en soi riens. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 275).

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Estre eclipsé. "Être obscurci, être caché" : "Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale ["la Vierge"] a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mere de vie mortifiee, la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié". (GERS., Concept., 1401, 401).