A. -

Au propre

1.

"Au double" : ...tout leur esprent doublement Cuer et corps amoureusement (MACH., D. verg., a.1340, 32). ...Car jà femme ne sera aise Se son mary lui fait despit, jusqu'à tant, sans aucun respit, Que rendu lui ait doublement, Ou nature de femme ment. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 42). ...sa fine vraie biauté Qui doublement me fait ardoir. (MACH., Motés, 1377, 502). Jossine Tost Preste dist que qui, a son couchier, salueroit l'estoille pouchiniere, il ne seroit possible de perdre aucun de ses pouchins, et se multiplieroient doublement. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 98).

2.

"De deux manières" : Homme fame doublement tue : Le cors honnist, l'ame conchie ; Aucune fois li tout la vie. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 82). Si comme ceulz qui font mal et sont yvres, il doivent doublement estre blasmés et pugnis. (ORESME, E.A., c.1370, 198). Et ainsi il se delicte en leur presence doublement, en converser avecques eulz, et en ce que il apparçoit que ilz se delictent avecques luy. (ORESME, E.A.C., c.1370, 492). Et ceste dicte obeissance et diligence est congneus le bon servent ou officier, car en ce puet prouffiter doublement (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 86). ...et sont fais les princes aussi esbahis comme moutons qui ne treuvent point de pasture, qui se peut entendre doublement (JUV. URS., Loquar, 1440, 362). Dont ainssy fut Henno sattiffait doublement et vint a son intencion (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 60). Raison est, car la voulenté de Dieu puet estre prinse doublement, c'est a dire proprement. Et ainsi a prendre on l'apelle le bon plaisir de Dieu ou on le puet prendre par maniere de translation en usurpant. (Somme abr., c.1477-1481, 172).

B. -

"Avec duplicité"

Rem. Ex. de Ancienneté des Juifs (ms. fin XVe s., il les mist tous en chartre aussi comme gens dignes d'estre examinez de parler doublement) ds GD II, 756b.