I. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'une pers. ou d'une chose] (Se) devaler qq. part/ de qq. part. "Aller vers le bas, descendre rapidement qq. part/de qq. part" : Et l'escuier se part, et s'en va grant aleure, et devale en la praierie, et passe par devant la forteresse. (ARRAS, c.1392-1393, 203). J'ay veu maintenant devaler Trop beau hairon sur la riviere, Si fault aviser la maniere Comment il pourra estre attaint ; Car se mon faulcon le rataint (Gris., 1395, 5). ...l'espee devalla sus l'espaule de Lyonnel (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 374). ...ce sot prestre (...) devalla des montaignes et alla en une cité (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 105). Pour ce, Dieu des cieulx devalla (LA VIGNE, S.M., 1496, 299). Levez vous et vous devallez Au monde voluntairement Et vers mon filz Martin allez (LA VIGNE, S.M., 1496, 533).

Rem. Consol. Boèce C., c.1350, gloss.

-

Devaler bas qq. part. "Descendre rapidement jusqu'au bas (d'un lieu)" : Ainsi devalle bas messire Cleriadus en la court où il trouva son cheval tout prest pour monter, ses deux cousins avecques les douze chevaliers qui estoient devallez bas en la court pour prandre congié de leur maistre (Cleriadus Z., c.1440-1444, 178).

-

[D'un liquide] "Couler vers le bas" : ...le sang (...) lui devalloit en bas a grant habondance (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 374).

B. -

[D'une chose, d'un lieu] "Être en pente" : Et quartement : de ce que la terre est ronde comme dit est, il s'ensuit que se un honme povoit aler d'une cité a autre sans monter et sans avaler, l'en peut ymaginer une autre voie plus brieve qui est partie en devalant et partie en montant. (ORESME, C.M., c.1377, 576).

C. -

P. ext. "Effectuer un déplacement"

-

[Sans considération de verticalité] : Tu es, toy seul, des pars occidentalles En devalant jusqu'aux orïentalles, Le reffuge de tous plaisirs haultains (LA VIGNE, V.N., p.1495, 172). Dedens sa chambre je me suis devallé (LA VIGNE, S.M., 1496, 482).

-

[Peut en venir à évoquer un mouvement vers le haut] : Haro, j'enraige, fault il que je devalle ? (...) (Il sort d'enffer comme le premier.) (LA VIGNE, S.M., 1496, 219).

II. -

Empl. trans.

A. -

Devaler une pente/un lieu en pente/un escalier... "Descendre" : Quant li roys vit sa gent venir, Il ne se pot onques tenir Qu'à l'encontre ne leur alast Et les degrez ne desvalast De son palais, tant desiroit Les nouvelles qu'on li diroit (MACH., P. Alex., p.1369, 171). Et quant le castal et ses gens virent ainsi partir Bertran et sa compaignie, ilz monterent à cheval prestement et devalerent la montaigne (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 171). Et atant se part et devale la montaigne a cent hommes d'armes. (ARRAS, c.1392-1393, 204). ...et devalerent la montaigne (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 403). ...[l'enfant] vistement descendit en bas (...) et se hasta tant de devaler la montée qu'il estoit presque hors d'alayne. (C.N.N., c.1456-1467, 328). En devalant quelque haulte montee... (LA VIGNE, V.N., p.1495, 158).

Rem. Erec C.T., c.1450-1500, gloss. (desvaler).

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Se devaler. "Descendre" : DIEU. Sus, mére, sus ! sanz plus d'espace, A terre jus vous devalez Et a Valentin en alez ; De par moy li dites en somme Que sanz delay s'en voit a Romme. (Mir. st Val., c.1367, 134).

Rem. Guill. Orange T.H.G., p.1450, gloss.

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Se devaler en bas. "Tomber" : ...advint par male fortune que tout le comble et feste de l'eglise Nostre-Dame de Clery près Orleans (...) fut toute arse et bruye et tout tumbé en bas et par terre, parceque ung plombeur, besongnant en icelle couverture, s'en devala en bas et laissa le feu où il chaufoit les fers à soulder en icelle couverture sans aucune garde ; et lequel feu le vent acueilli tellement qu'il s'envola et dispersa au long d'icelle charpenterie et couverture, en telle façon que, sans y povoir remedier, tout fut bruslé et ars. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 266).

B. -

Devaler qqc. "Faire descendre qqc. (en partic. une arme pour frapper)" : ...comme son compaignon devala l'espee sur luy... (Hist. Berthe Pépin T., c.1400-1500, 51). L'ermite se retira en sa maison et print une eschielle qu'il desvalla en bas (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 27). ...il lieve l'espee et de toute sa force lui devalla (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 63). Adont il devalle l'espee et en fiert le jenne chevallier de toute sa force (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 133). ...a l'ayde d'une corde qu'elle luy devala (...), il fist tant qu'il fut en la chambre. (C.N.N., c.1456-1467, 358).

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"Abattre qqc. (une constr.)" : Item après que lesdicts cintres ont esté devalez et mis à bas (Doc. cathédr. Troyes A., 1497-1498, 422).

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Devaler qqn. "Faire descendre qqn" : Si nous faillons et il crie à l'arme, si ne seront jamais leurs gens montez à heure que nous n'ayons gaigné la muraille. Puis après gaignerons le portail de devers la ville et devallerons trente ou quarante hommes et laisserons gardes au portail. (BUEIL, I, 1461-1466, 80).

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Devaler qqn dans l'eau. "Plonger qqn dans l'eau" : ...le mary (...) la devalla dedans l'eaue jusques par dessus la teste (TARDIF, Facéties Pogge D.H.-P., c.1490, 150).

III. -

Inf. subst.

A. -

"Fait de descendre, descente" : Et demander de couvoitise Est engenrez contre franchise ; N'on ne doit pas si haut monter Qu'on ait honte dou desvaler, Eins doit on le moien eslire, Car meintes fois ay oï dire, Qui plus haut monte qu'il ne doit De plus haut chiet qu'il ne vorroit. (MACH., R. Fort., c.1341, 139). ...tel y monte, qui ravale. Moult y a grant presse a l'aler Et encor plus au devaler (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 112).

B. -

"Pente, versant (d'une montagne)" : ...et ordonnerrent trois bonnes batailles faiticement sur le devaler de la montaigne où ilz estoient logiez (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 65).

Rem. WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 198/5.

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Au devaler de. "Au bas de" : Et ala bien casqune bataille en cel estat un grant bonnier de terre avant, jusques au desvaler de la montagne sus laquelle li Escoçois estoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 142).