A. -

"Action de déposer qqc. (en partic. de l'argent) en un lieu ou auprès de qqn" : Et se le roy a afaire pour sa guerre, si preingne or et argent ou son pere et luy le ont mitz, donné et fait baillier car il est sien, et ne le ont que en une maniere de depost ou de garde (JUV. URS., D. Tours, 1468, 448).

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Avoir qqc. en depost : Au jour d'ui, André d'Espernon, changeur à Paris, a confessé et confesse avoir en garde et en depos de par la Court la somme de mil libvres tournois (BAYE, I, 1400-1410, 180). ...toute personne de quelque estat ou condicion qu'elle soit qui ait ou sache aucuns avoir aucuns biens meubles dudit Jacques Cuer ou de ses facteurs en garde, deppost, commande ou autrement soit marchandie ou argent (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 175).

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Garder qqc. en depost : Si comme rendre ce que l'en garde en depost et non occirre son voisin. (ORESME, E.A.C., c.1370, 325).

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Laisser qqc. en depost : Maistre Nicole de Savigny dit que, à l'entrée des Bourgoignons à Paris, aucuns escoliers du college de Mignon lui laisserent en depost vaisselle et argent et autres biens (FAUQ., II, 1421-1430, 3).

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Mettre qqc. en depost : Des rentes dou conte il n'alevoit nulles, mès les mettoit et avoit mises toutdis arrière et en depos. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 100).

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Recevoir qqc. en depost : Et, ce fait, nous ordenasmes que pour ledit debat lesdiz deniers seroient mis et baillez au dessuz nommé Philippe Ridel qui les ot et receut en deppost en nostre presence (Titres Bourbon L., t.2, 1395, 77).

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Tenir qqn en depost. "Avoir quelqu'un sous sa garde" : LUCIFER. ...a tous je conseille Que vous faictes persecuter Celle foy de crestienté ; Et ceulx qui la vouldront cherir, Faictes briefvemant a morir Par nos sathalitez et suppoz, Que nous tenons ja en despoz ; Et en ce ne vuellez faillir. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 140).

B. -

P. méton.

1.

"Ce qui est mis en dépôt (en partic. de l'argent)" : En .IIII. lieux horent contens Li Rommain, ou leur convint host Envoyer, dont tout leur deppost Et tresor leur falu despendre (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 219). Cest jugement me ramentoit ce que je treuve de .II. hommes, qui baillerent à une femme un depost à garder, par tel condicion que elle ne le bailleroit à l'un sanz l'aultre, mais à touz deux ensemble. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., II, 1404, 73). Et cedit jour, fu ordonné que (...) l'an baillera les cedules des deposts qui sont ceans pour ayder au Roy par maniere d'emprunt de la finance desdiz deposts (BAYE, II, 1411-1417, 32). ...on disoit que, depuis et contre les defenses de la Court, il avoit receu aucuns depostz et qu'il avoit refusé de restituer certain depost aux religieux de Saint-Martin-des-Champs (FAUQ., III, 1431-1435, 8).

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"Gage" : Car se un rent a l'autre son gaige ou son depost, non pas de volenté mais pour paour, l'en ne doit pas dire que il face juste operacion fors tant seulement par accident. (ORESME, E.A., c.1370, 307).

2.

"Ce qui est gardé par un dépositaire (convention, contrat de bonne foi...)" : Touteffoiz, oultre ladicte seureté, ledict Couple veult avoir consignacion ou depost assigné à Millan, qui est contre toute bonne coustume et usaige des roys et princes (Lettres Ch. VIII, P., t.3, 1492, 233).

C. -

P. anal. "Cachette" : Mes bons amis, tout cest avoir En sauf depost vous metteray (Mir. emp. Julien, 1351, 190).