C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     DÉNOMMER     
FEW VII 181b, 182a nominare
DENOMMER, verbe
[T-L : denomer ; GD : denomer ; FEW VII, 181b, 182a : nominare ; TLF : VI, 1114a : dénommer]

A. -

[Idée de désignation]

 

1.

"Désigner qqn ou qqc. par son nom" : Li jours qui denommés estoit approça ; et vint li rois Edouwars, à tout son host, au Noef Chastiel sour Thin. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 107). Et les envoya à grans frès par deça le mer, droit à Valencienes (...) en cause que pour trettier à ces signeurs de l'Empire, que li contes de Haynau leur avoit denommés. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 124). Quant tout fut escript et cancellé, que riens n'y eult que dire, le conte de Guerles et ses proismes, qui dedens ces lettres estoient escriptes et denommez, scellerent (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 151). Qu'est ce d'amours synon toute doulceur et bonté ! Il n'est espisse, liqueur ne riens plus souefve que toy ! Je ne porroye croire que tu fussez cruelle et aultre que ton nom te denomme (Comte Artois S., c.1453-1467, 113).

 

-

P. ext. "Désigner, indiquer" : ...sans denommer somme d'argent (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1465, 124).

 

-

Empl. pronom. "Se nommer, se désigner par son nom, indiquer son nom" : ...les dictes gens d'armes ne se vouldrent denommer ne dire de par qui eulx estoient là (Doc. Poitou G., t.4, 1376, 407).

 

2.

DR. FÉOD. [D'un vassal] "Désigner, avec toutes les précisions utiles, les biens que le vassal tient en fief et les droits qu'il tient du seigneur" : Et ce il avenoit que li sires de Balehan eut aucunez choses oubliéz par aucunez negligance, ce requiert il que il ne il tourne à prejustice [sic], car plus tost que il porroit savoir il denoumeroit à sondit signeur ou à ses gens. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1330, 9). Toutes lesquelles chosez cy dessus desclairées, tant des anciens demaines appartenans a ma dicte conté en plains fiefz comme acquestz et arrierfiefz adjoings, adunis, atablis et consolidez a mon dit demaine et conté, je Anthoine, seigneur de Croy et conte dudit Porcien, tiengs et advoue a tenir du roy mon très redoubté et souverain seigneur en fief, foy, hommage et ressort, a cause de sa conté de Champaigne et de son chastel, chastellerie et seignorie de Saincte Manehault. Et est assavoir que se j'avoye aucune chose oubliée a mettre ou denommer en ce present denombrement que je tiengne ou doye tenir du roy mon très redoubté et souverain seigneur, tant en fiefz comme arrierfiefz, en la maniere et aux causes que dessus, si l'advoue je a tenir tout ainsi et samblablement que s'il y estoit esclarcy ou denommé ; en faisant protestation de le denommer, esclarcir et mettre ou dit present denombrement toutes fois qu'il vendra en ma congnoissance, que commandé me sera par le roy mon très redoubté et souverain seigneur (Comté Porcien R., 1459, 323).

 

3.

"Nommer, élire, désigner qqn" : ...et il soit ainsy que, en ceste presente année, le gouverneur de notre bailliage d'Arras ou son lieutenant en ait pour nous denommé quatre, dont les aucuns avoient esté en la dicte Loy et eschevinage par deux années precedentes et continuées et ainsy sont ou dit eschevinage la tierce année (Hist. dr. munic. E., t.1, 1416,,, 416). Lors lui envoya le roy d'armes de la Jarretiere comis a juge pour leur parti, et avec lui quatre heraulz pour le veoir et soy offrir a lui et certiffier de par leur roy que tous les XIJ qui venoient faire armes a son pas estoient seigneurs du sang et autres barons denommez et ordonnez de par le roy pour oster la volenté de tant qui y vouloient venir (LA SALE, J.S., 1456, 176). À ceste cause, je vous prie (...) que, en faisant et renouvellant la dicte Loy pour l'année advenir, vous y eslisiez et denomiez le dit Robert Desprez pour estre continué au dit office de mayeur (Hist. dr. munic. E., t.1, 1491,,, 135).

 

-

Denommer qqn + attribut. "Nommer qqn, lui attribuer le titre de" : Comment le roy Alexandre denomma Gadifer roy d'Albanie (Percef. I, R., t.1, c.1450 [c.1340], 114).

 

.

Denommer qqn pour + attribut. "Appeler, considérer comme" : Je me repute entierement Indigne d'estre nullement Denommé pour ton serviteur. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 51).

 

-

Empl. pronom. à sens passif "Être désigné, être élu" : Savoir faisons nous avoir receue l'umble supplication de noz bien améz, les maire et eschevins de notre ville d'Arras, contenant comme à la creation ou revocation de la Loy et eschevinage de notre dicte ville, qui, par vertu de nos lettres, se renouvelle chacun an la veille de Toussains, n'ait esté veu ne usé en temps passé que les quatre ou aucuns des quatre que nous y denommons, ou les aultres qui se denomment par les eschevins aient esté plus de deux années continues (Hist. dr. munic. E., t.1, 1416,,, 416).

B. -

[Idée de nomination] "Donner un nom à qqn ou à qqc., désigner qqn ou qqc. par un nom, dénommer" : Item, sanz muer la figure des autres porcions qui sont denomees par nombre nomper, et sanz mouvoir la premiere soit la tierce adjoincte a la premiere, c'est a savoir... (ORESME, C.M., c.1377, 236). Car se noblece est denommee De la clarté de ligne amee, Elle est estrange de cellui Qui noble est nommé, car de lui Ne lui vient cilz noms non parens, Aincois le tient de ses parens. (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 177). Or il est ainsi denommé pour ce que, par icellui, l'on a aucune congnoissance des estoilles et planetes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 35 r°). ...duquel Dido achapta de la terre oudict lieu de Libe, autant que pourroit enclore le cuir d'un beuf, ce qu'elle obtint, si le fist trencher menu et lier l'un à l'autre, si contint assez de pays devers la mer, où elle fonda sa cité denommée Cartage. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 r°).

 

-

Estre denommé tel. "Se voir attribuer tel ou tel nom" : ...car, se ilz jugent et dient une chose estre indeterminee et non bonne pour ce que selon elle l'en est denommé et dit tel plus ou moins, il convendroit que ilz deïssent semblablement de justice et des autres vertus comme de delectacion. (ORESME, E.A., c.1370, 500).

 

-

Estre denommé de qqc. "Recevoir une dénomination d'après qqc." : Celui qui gaste et despent trop pour acomplir ses delectacions en pechié de char ou en gloutonnie, il doit estre denommé du principal vice, et est desactrempé et n'est pas proprement prodige. (ORESME, E.A.C., c.1370, 231). Le greel est denommé de degrez (JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, 361).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

Fermer la fenêtre