I. - | Empl. intrans. ou pronom. [D'une chose concr. ou abstr.] "Aller à sa ruine, se détériorer, dépérir" : Et au mains quant a l'esperit Unques vertu n'en deperit Pour ce se la char fut enferme. ([Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 96]). Si avironnerent leur tentes de foussés, qui par grant temps emprés furent appelés les foussés civilyans, pour ce que li roys des Albains avoit non Civilius, mes finalment et le non et la chose deperit par vielté. ([BERS., I, 1, c.1354-1359, 23.3, 36]). Et sachez que la memoire de celle bataille feust deperie se li Marsen ne se feussent premierement combatu aus Romains en celle guerre et li Peligne aprés la deffection d'euls, liquel orent semblable fortune. ([BERS., I, 9, c.1354-1359, 41.4, 76]). Aussi que le fleuve de Sayne Decourt, la richesce mondaine Deperit ainsis et decourt Au monde et en mainte grant court : L'un pert a present sa richesse, Honeur l'autre en po d'eure lesse ([DESCH., M.M., c.1385-1403, 208]). Las, se de moy ne te remembres, Mon Dieu, tout mon fait deperist. En ta main comands mon esperit, Souverain juge triumphant. ([GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 29]). [aussi p.131, v.9624] ...aucuns d'iceulx gens de piet ont venduz, engagiez ou perduz leursdicts habillemens et les ont laissez deperir par leur faulte et coulpe ([Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 250]). ...donnez vous bien garde que (...) les pouldres soient mises en voultes ou autres lieux que adviserez en bonne seurté et en maniere qu'elles ne se puissent deperir ne gaster ([Lettres Ch. VIII, P., t.3, 1490, 117]). Deperir voy les ires ordinaires Du faulx convent de l'ordre stigial. ([ANTITUS, Poés. P., c.1500, 11]). |
| | - | Part. passé en empl. adj. "Qui va à sa ruine, qui périclite" : ...les cens qui anciennement furent baillez à la fondacion de la chappelle de nostredit chastel d'Angiers, (...) sont moult diminuez et aussi comme dépériz par la négligence des chappellains d'icelle ([Roi René vie L., 1400, 210]). |
II. - | Empl. trans. "Faire dépérir" : ...et comme il soit ainsi que les dis religieux nous ayent supplié (...) que, pour occasion de ces choses, leurs drois, nobleces, privileges, prerogatives et anciennes libertez ne puissent estre deperiz ou aboliz ([Chron. Mt-St-Mich. L., t.1, Pièces div., 1420, 98]). |
