Région. (Nord)

A. -

[D'une pers., d'une partie du corps] "Vouté" : Ses corps est un petit trop crons Et trop aguisiés ses mentons (FROISS., Past. M., c.1362-1394, 193).

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"Recourbé" : DEMANDE. J'ay ung ostil bel et droit, Une foiz crombe, l'autre droit. Dieu ! qu'il est bel quant il tent ! Et ne vault rien se il ne tent. Je sacque aval, je tire amont, Je fier en l'estang bien parfont. RESPONSE. C'est quant l'en tire d'un arc a main et d'une vire entre deux bersaulz. (Devin. R., c.1470, 55). Ungles rebours et croms signifient non sages et hapans. Ungles trop briefs, cours signifient homme maligne, prest a faire mal. (Somme abr. M., II, c.1477-1481, 137).

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"Crochu" : ...Les mains crombes soubz les aisselles mises, Sourcieux brullés et les cheveux crépis, Pourrys, poussieux, qu'on ne poeult estre pis (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 734).

B. -

[D'une chose concrète]

1.

"Courbe" : Leurs .II. lances secondement S'en volerent en .III. tronçons Et les fiers fisent il tous crons. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 55). A Robert Coquiel, pour avoir fait amener deux crons quesnes de la taille du val sur le Lys (...) pour faire le roe des molins, XI livres VIII sols. (Arch. Nord, 1418, B 5068, f° 1, IGLF).

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[D'un chemin] "Sinueux" : Les dis impetrans ont tendu et tendent journelment de faire mesurer les chemins plus crom et tournans. (Arch. Nord, 1425, B 17638, dossier Karlebeke, IGLF).

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[Façon de désigner la Croix de Saint André par sa forme] Croix crombe : La conversion dudit Jacques, qui soudainement se fist de croix crombe en croix droite, de Saint Andrieu en Saint Denis et de Bourguignon en Francois, donna telle terreur d'espantement aux compaignons qui lui avoyent descouvert le secret de leur intelligence qu'ilz ne scavoyent plus desquelles (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 92).

2.

[D'un état de chose]

a)

Empl. adv. Aller crombe. "Aller de travers" : ...laisser ce que l'on trouve bon en son estat, et ce qui va crombe de le réduire selon le faisable, user de sens et de raison (CHASTELL., Avert. duc Ch. K., 1467, 314).

b)

Au fig. Crombe à qqc. "Qui penche vers qqc., enclin à qqc." : Ceste paix yci, paix de vray effet, elle contente Dieu, elle exerce équité et justice ; elle adresse ce qui est crombe à mal ; elle satisfait à son promme ["prochain"] ; et elle ensieut honneur et vérité (CHASTELL., Livre paix K., 1468, 392).

REM. Ds l'ex. suivant faut-il lire crombe ? : Item pour 2 tronches de 1 noyer qui fu abatu pour faire de la bûche à la ditte pescherie , appellées croninbes, et lez ot Matiot de Quochet pour faire lez aiz à la roe du moulin, pour ce receu 10 s. t. (Chartes Ste-Chapelle Vincennes B., t.1, 1403-1404, 133).Cf. à ce sujet, K. Baldinger, Z. rom. Philol. 102, 1986, 716.