I. -

Empl. intrans.

A. -

"Grincer, craquer"

1.

[D'un objet, d'une construction] : Et ainsi qu'il estoient sur le point de mouvoir, Aigres oÿ l'arbroye croissir et croller, si regarda celle part, la ou il oÿ la noise, et vit venir .I. chevalier grant aleüre, par la fraincte du cheval qu'il avoit oÿe. (Bérinus, I, c.1350-1370, 276). Je croy que ce temple fondra : Il croit, il semble que tout casse. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 171). Cordes, mast et autres instrumens de navire crioyent et croissoient si horriblement qu'il sembloit que tout deust rompre. (TARDIF, Apologues R., c.1493-1498, 71).

2.

[D'une partie du corps] "Trembler" : Quant la damme entendit si crueux entremos, Mie n'en fait semblant, mains trestous ses exclos ["pas"] Ly tremblent de paour et ly croissent ly os (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 622).

-

[Des dents] "Grincer" : Strideo (...) resonner, croissir, fort estraindre les dens en croississant (Aalma R., c.1380, 397).

B. -

"Se casser, rompre" : Vëoit on amont et aval Cornes sonner, trompes bondir, Gens desraier, lances croissir. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 192). Quant que chevalz puet corre le fait vers lui corir Et baisse la lance ; grant cop li vait ferir. En l'escut l'assenait si qu'i lou fist croissir. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 696). Aus cops des lances font mainte targe crossir (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.1, a.1400, 606).

II. -

Empl. trans. "Casser, briser" : Tel coup y a frappé qu'en deux la va brisant Par costé l'a croisi, l'espee va faillant. (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 195). Sur l'escu l'ont feru lez .II. par tel estri Que parmi le plus fort lui ont fraint et croissi (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 597).

V. aussi croistre2