A. -

"Coûteux, cher" : N'onques le vin dessus ma table N'en fu pieur ne plus coustable. (Mir. parr., 1356, 5). ... oysiaus de proie ou bestes estranges ou autres somptueuses et coustables choses (FOUL., Policrat., IV, 1372, 58). Touttez foix finablement ses conssaux regarda et conssidera les besoingnes qu'il avoit affaire en Franche (...) et que ceste guerre as Escos leur estoit trop coustable et perilleuse à nul prouffit. (FROISS., Chron., [Amiens] D., t.2, c.1375-1400, 265). Et si vous di bien que ma huve Est vieille et de pouvre fasson : Je sçay tel femme de masson, Qui n'est pas a moy comparable, Qui meilleur l'a et plus coustable IIII fois que la mienne n'est. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 44). Est il rien plus vain que a la table Donner aornement si coustable, Grans nappes, fines serviettes ? (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 256).

Rem. Myst. process. Lille K., t.3, a.1485, gloss.

B. -

"Somptueux, opulent" : ...s'en est uns fis chevaliers tant soilement, de ryche et de bin costable estat (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 151). Ilh estoit foreis de costables pennes, et de samis et de cendal, selont l'atemprement do temps (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 226). ... et de ches coistaublez estat monsangneur de Liege en fut mult presiés. (STAVELOT, Chron. B., a.1447, 170).

C. -

Au fig. "Qui coûte, pénible, dur" : Je di par raison agreable, Qui n'est pas a oïr coustable, Qu'uns espriviers, chose est seüre, A frois les piez de sa nature. (MACH., D. Aler., a.1349, 284). C'est de mon gré que je le die, Pour moustrer que merencolie Est une chose nient valable, Et se puet estre moult coustable. (MACH., D. Aler., a.1349, 368). En Braibant sunt entreis[,] la voie fut costable, En romanse Braibant n'ont lassiet une estable, Partout le plat pays ne fachent terre herable. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.5, a.1400, 661). Or se wart Kalefrin et le geste Noiron, Car a brief tans ora recorder tel lichon Qui li sera coustable ensy que nous diron. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 738). Car la raison qui est telle que le chemin est aysé, bref et court, et pou coustable au regart des autres chemins. (BÉTHENCOURT, Canarien G., c.1490, 84).

Rem. Guill. Orange T.H.G., p.1450, gloss.