I. -

"Désir contraire, aversion" : Tout sain sans plaie S'en revint, dont il faut que j'aie Contrecuer et que plus je haie Cellui que sur tous plus amoie. (CHART., L. Dames, 1416, 288).

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Avoir/tenir qqn à contrecoeur. "Avoir qqn en aversion" : Et ay moult de foiz pensé a moy venger de ceulx que je hayoie, et voulentiers les meisse a mal quant je les avoie contre cuer [var. à contrecuer], se je peusse [var. éd. Pichon, p.39]. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 28). ...dont elle doutoit que son seigneur et mary à tousjours ne la tinst à despecte et contre-coeur (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 341).

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Faire contrecoeur. "Manifester un désir contraire" : Faire contre cuer n'est loisible (CHART., L. Dames, 1416, 261).

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Prendre qqc. à contrecoeur. "Admettre qqc. à regret" : J'ay de ce faire moult grande volenté, S'il plaist a Dieu, mon benoist Createur Et de tous poincts je suis entalenté D'estre a vous tous treshumble serviteur Ne ne prandray voz ditz a contre cueur Në a nul mal vostre correction (LA VIGNE, S.M., 1496, 373).

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Qqc. vient à contrecoeur à qqn. "Inspirer de l'aversion à qqn" : Si grant erreur me vient a contre cueur, Que teste et corps me creve de despit ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 369).

II. -

Loc. adv. Contre coeur. V. coeur

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Avoir qqn/qqc. contre coeur. "Avoir qqn/qqc. en aversion" : ...et eurent en aprez moult contre cuer ledit sire de Mortemer (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 102). Et ay moult de foiz pensé a moy venger de ceulx que je hayoie, et voulentiers les meisse a mal quant je les avoie contre cuer, se je peusse. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 28). ...et d'avoir bien contre coeur cestes gens, brasseurs de si mauvaise oeuvre (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 477). ...tels actes ne se peuvent faire sans grandes despenses et charge de nostre peuple, qui est la chose que plus ayons contre cueur (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 69). ...il avoit contre cueur plusieurs choses dont il la haÿssoit. (COMM., II, 1489-1491, 278).

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Faire qqc. contre coeur. "Faire qqc. à regret" : Mopsus et Theseus furent tres grandement festoyez du roy et de ses nobles, meismement de Peleus, qui contre cuer faisoit une chiere fainte (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 165).