A. -

"Compact" : Continu est ce qui est divisible en parties touzjours divisibles (ORESME, C.M., c.1377, 44). Item, se les elemens estoient figurés en la maniere que il mettent, l'en ne feroit des elemens ne char ne os ne autre corps mixte qui fust un corps continu, et non feroit l'en se les elemens estoient composts de superfices, car il seroient ou corps mixte mesléz par petites partietes les unes emprés les autres. (ORESME, C.M., c.1377, 644).

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Empl. subst. : Mais tout continu ou magnitude est divisible par signacion en entendement en parties touzjours divisibles, si come les astrologiens divisent les cercles du ciel en degréz, et les degréz en minuz, et les minuz en secons, et les secons en tiers, et puis en quars, et puis en quins. (ORESME, C.M., c.1377, 46).

B. -

"D'une étendue sans discontinuité" : L'en doit savoir que en toute chose continue et divisible l'en puet prendre ce que est plus et ce que est moins et ce que est egual. (ORESME, E.A., c.1370, 160).

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Continu à qqc. "Contigu à qqc." : Et donques convient il que le ciel qui est contenu a cestui [le ciel souverain] et prochain sans moien soit sperique, car a corps sperique est continué corps sperique. (ORESME, C.M., c.1377, 384).

Rem. Sans doute continué ds l'ex. suiv. ("en continuité avec, contigu à") : ...l'estomac est continue avecques le cerveau moyenant ung nerf (PREVOST, Cir. Guill. Salicet, 1492, II, 1).

C. -

[Dans le temps] "Qui ne cesse pas, sans intermittence" : La maladie de mon corps jeo appelle terceyne, mes noun est pas sicom celle qe vient chescun tierce jour un foize, einz vient touz les jours par trois accesses, et demurrent com continue en moy, q'est maladie mult perillouse. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 129). Quand l'estat de la maladie est continu, l'en doit continuelment user de tres forte diete (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 55). Cedit jour, sont commencées les chaleurs de ceste année, ou IJ ou IIJ jours par avant, devant lesquelx de ceste année n'avoit fait chaut, maiz continue froit par vens et pluies qui ont esté continues depuiz fevrier (BAYE, I, 1400-1410, 93). ...et ainsi estoit continue ceste amytié entre luy et les Veniciens (COMM., III, 1495-1498, 19).

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Fievre continue. V. fievre : En esté, oultre telz maladies, il vienent fievres continues, causon, tierces, vomite, dyarrie, obtalmies, douleurs des oreilles, ulceracions de la bouche, pourritures es parties honteuses, desudacions. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 69). ...il advint que messire Jacques, pere de Paris fut malade en la cité de Vienne d'une fivre continue, qui le tenoit en la teste, dont il fut en grant perilh de mort. Mes Dieu, pour sa mercy, luy mua celle fivre en une autre fivre qu'om nomme tiercene, dont il fut hors du perilh de mort. (LA CÉPÈDE, Paris Vienne K., 1432, 123). Pour garir fievres continues, il faut escripre les trois premiers mos de la paternoster sur une fueille de sauge nostree et icelle mengier par trois matineez, et il garira. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 113).

Rem. DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 315.

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[D'une pers.] "Dont la fonction ne connaît pas d'interruption" : ...afin que les sacrifice et les solennités que li roy a leur fiee deussent faire ne fussent delessiez, il ordena a Jupiter un prestre ou evesque especial et continu que il appela le flamine dyal (BERS., I, 1, c.1354-1359, 20.2, 32).

V. aussi continue