I. -

Empl. trans.

A. -

"Conforter, soutenir qqn" : Finablement du tiers emolument dist Salomon : "Et se auchun", soit homme ou dyable, "a victoire contre ung, deulx y resisteront", asscavoir en aidant et consolant l'un l'autre. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 258). Veritablement sa verge et son baston par l'actrempance de justice ramaine touz contraz et marchiéz et erreurs a voie de verité et d'equité, et tant que l'esperit s'accorde et consent par rayson a la puissance du prince souverain et avec ce elle preigne sa joie en disant avec le prophete: " Ta verge et ton baston si m'ont consolé et conforté ." (FOUL., Policrat., IV, 1372, 52).

B. -

"Réconforter qqn" : Sus, mi ange, bonne aleure Alons m'amie consoler Que la voy forment desoler. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 151). On m'appelle la deesse d'amours [Vénus], Qui tous les jours vrays amoureux console, Je fais faire par chasteaulx et par tours Les perilz tours parmy les carrefours, Et par destours, où le couraige volle, Ceulx que j'acolle et tiens en mon escolle Si bien recole et en amour enflamme, Qu'ilz ne m'oublient jusques au rendre l'ame. (Cene dieux, c.1492, 108).

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Consoler qqn de qqc. : ...elle [une vision] me povoit aucunement consoler desdis soussy et soing ou j'estoie (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 146). Peleus vint lors au descendre de Jason et le bienvegna, du corps mais non pas du cuer, faisant signe d'estre joyeux de son retour, et le mena devers le viel roy, qui fu grandement consolé de la venue de son filz. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 164).

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[Souvent dans le domaine religieux] : Et maintenant emplist par soy nos ames de clartés, maintenant nous visite par ses angeles, maintenant instruit par hommes, maintenant aussi nous console et enseigne par Escriptures. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 336). ...car ilz ont le Saint Esperit qui les console et conforte en bonne esperence. (GERS., Pent., p.1389, 85). ...oncques homme ne ploura pour ses pechiez tant diligemment et amerement comme saint Pol plouroit pour ceulz d'aultruy. Et maintenant il en est consolez : il veult du tout sans douleur ce que Dieu veult ; et en ceste vie aussy n'estoit pas sa douleur telle sans tres grande consolacion. (GERS., P. Paul, a.1394, 511). ...je ne fay doubte que Dieu consolera vous et vostre royaume (JUV. URS., Verba, 1452, 201). Prince treshault [Dieu], qui as le nom Et le renom De consouler tes bons amis, Donne moy (...) Solacïon Et a Marie de son filz ! (Pass. Auv., 1477, 181). O mon vray Dieu, Console moy De ce bon feu - que luyt en toy. (Pass. Auv., 1477, 241). Piteuse mere, je vous prie Que vous preignhés alegement, Pour consouler la companie En la foy asseureement. (Pass. Auv., 1477, 254).

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"Soulager, réconforter (physiquement)" : Mais quant Olivier voit le payen gueris et pour le baulme ainsy consolé, soy confiant de l'aide de Dieu vient a luy et le frappe sur l'eaulme si durement que le coup descendit dessus la selle et trenscha la cordelle a la quelle les barrilz estoient estachés. (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 53). Doncques par cy je me veulx devaler Et sans mot dire bellement avaller, Pour consoler Le corps de moy c'on a fait affoller (LA VIGNE, S.M., 1496, 349).

C. -

P. ext. "Apporter consolation à qqn, lui procurer du bien-être, de la joie" : Mais le sage et bon gouvernement d'elle, non obstant le jeune aage, en la discrete pourveance, nourreture et doctrine de ses nobles enfans et des terres et seigneuries qui demourées lui sont, te rendra de sa noble personne et sage maintien, consolée et joieuse. (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 39). Je voy bien qu'elle est toute preste De moy accorder ma requeste, Se l'ewe m'y lessast aler, Car si tost que je luy fay feste Et d'elle j' approche ma teste Et mes bras pour elle acoler, Elle aussi, pour moy consoler. (Narcissus, p.1426, 312). ...et quant les autres dames de sa compaignie virent Madame assise et damp Abbés ou mylieu de la table viz a viz, chascun ou la plus grant partie se laisserent aux prieres de damp Abbés couler et consoler (...), aux deux boutz de la table et des deux costez toutes s'assirent (LA SALE, J.S., 1456, 253). Florippes fut la en une fenestre de la tour et vist Guy de Bourgoigne son amy, dont elle estoit moult joyeuse et consolee (BAGNYON, Hist. Charlem. K., c.1465-1470, 116).

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"Satisfaire (un désir)" : Ravy moy et me recoy et me delivre de toute non durable consolacion de creature, car nulle chose cree ne peut plainement mon apetit quieter ne consoler (Internele consol. P., 1447, 141).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"Recevoir, trouver du réconfort, se réconforter" : ...et pour ce quant j'ay bien advisé a paine me puis je consoler. (JUV. URS., Loquar, 1440, 304). Consoulés vous, - veu qu'il fault tous mourir. (Pass. Auv., 1477, 187). Ma tante [Marie], puis qu'estes certaine Que vostre filz succitera Virtueusement en gloire plaine, Consoulés vous en [l. au] bien qu'il a. (Pass. Auv., 1477, 256). ...et mes dicts livres accuser de ladicte envieuse detracture et faulse et abusive acusacion de supersticion par ignorans, qui riens n'y entendent, jaçoit ce que en ceste adversité me consolle en ce que disoit ung bon philozophe encien (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 6 r°).

B. -

P. ext. "Trouver consolation, se réjouir" : ...en regardant s'i console Et son coer en pest et soole [d'une image] (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 71). ...je prench si tres grande plaisance a lui veoir que je m'i consoole tous. Et m'est avis que j'en doi rendre trop grans graces a Nostre Signeur (FROISS., Chron. D., p.1400, 784).

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"Trouver consolation, se divertir, faire la fête" : Comment porons ouvrer Pour resjoïr les dames ? or i volons viser Comment aucunement nous porons consoler. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 273).