C.N.R.S.
 
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     CONSTANCE     
FEW II-2 constans
CONSTANCE, subst. fém.
[T-L : constance ; GDC : constance ; FEW II-2, 1079b : constans ; TLF : V, 1412b : constance]

A. -

[À propos d'une chose] "Fait de se maintenir sans changement, stabilité" : Et a ce que nous disons, c'est assavoir que les operacions de vertus ont dominacion en felicité, s'acorde ce que nous avons dit maintenant en la question precedente ou nous avons parlé de la permanence et constance de felicité. (ORESME, E.A., c.1370, 133). ...entre les anciens princes de Romme, fust très grant constance de justice pour observer les loix (LA SALE, Sale D., 1451, 120).

B. -

[À propos d'une pers.]

 

1.

"Fait de se maintenir en permanence dans tel ou tel état, tel ou tel sentiment, persévérance" : Les armes qui sont en l'escu Des vrais amans, et la vertu Des coulours m'aprist a congnoistre, Sans oublier ne descongnoistre, Et comment Fortune a constance En li mouvant ; ceste doubtance M'osta et dist par raison clere Comment en douceur est amere. (MACH., R. Fort., c.1341, 134). ...foy de dis et de faiz, constance et verité (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 214). La merveilleuse constance de la marquise, qui, sanz ire, se mettoit tousjours en la voulenté du marquis. (Gris., 1395, 54). [Le marquis] ...maiz un poy Vueil encor la mere esprouver, Savoir se je y pourray trouver Constance selon sa promesse. Encore vueil savoir sa prouesce. (Gris., 1395, 62). Comment la marquise respondi au marquis en merveilleuse constance, et se consenti liement a sa voulenté (Gris., 1395, 81). Maiz quel vaillance Ara homme en guerre a oultrance, S'il ne puet avoir la constance De tenir sa lengue en souffrance ? (CHART., L. Dames, 1416, 280). Maintenant voit on clerement la petite constance de ton muable couraige, peuple seduit et legier a decevoir (CHART., Q. inv., 1422, 25). Si vostre nature est foible, vaincquez la par roiddeur et constance de cueur (C.N.N., c.1456-1467, 577). ...la maniere et faconde, La grant beaulté, la costance feconde D'une acouchee (LA VIGNE, V.N., p.1495, 167). SAINCT MARTIN. (...) Je supplie ta deïté Et ta tresdivine clemence, S'en servitude suis bouté, Qu'en bien me doinct perseverance, Vraye constance En pascïence, Et esperance De mieulx en mieulx (LA VIGNE, S.M., 1496, 365).

 

-

"Patience" : ...moult luy tardoit de rencontrer celle qu'elle hayt plus que poison. Si n'eut pas tant de constance que d'attendre qu'elle saillist de la chambre (C.N.N., c.1456-1467, 275).

 

-

"Fidélité" : LE MARQUIS. O Griseldis ! assez souffist Ta vraye foy et loyauté. La constance et l'umilité Et l'amour qu'a moi as eüe Ay pour esprouver coigneüe, Et ta parfaitte obedïence Ay trouvé par experïence (Gris., 1395, 94). Cestui [medicin du roy de Navarre], comme avoit de constance pour son maistre en lui faisant la revolucion de sa nativité, congnoissant faulte de nature et de challeur naturelle, pour la grande aage qu'il avoit, se aida de la signifficacion des estoilles fixes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 r°).

 

-

"Opiniâtreté" : Les armes qui sont en l'escu Des vrais amans, et la vertu Des coulours m'aprist a congnoistre, Sans oublier ne descongnoistre, Et comment Fortune a constance En li mouvant ; ceste doubtance M'osta et dist par raison clere Comment en douceur est amere. (MACH., R. Fort., c.1341, 134). ...moult tost l'aroit maubailli, Se contre elle [Fortune] ne resistoit Par constance (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 89).

 

2.

"Force morale, fermeté d'âme" : ...Et la biauté qu'ot Absalon, Et de Job la grant pacience, L'estableté et la constance De Judit et de Socratès... (MACH., R. Fort., c.1341, 5). La fu pris li bons rois de France Qui ot tel cuer et tel constance Qu'onques Judas Machabeüs, Hector ne Cesar Julius... (MACH., C. ami, 1357, 99). Que dirons nous de la force et constance de saint Pol, et de son desir de justice ? (GERS., P. Paul, a.1394, 511). Nous luy donrons l'innocence et virginité de Abel, et la foy de Abraham, la constance de Josué, la sapience Salomon (GERS., Concept., 1401, 395). Ou est la prudence des clers et conseilliers, qui par leurs sens ont mains royaumes preservez et relevez souvent en perilleuses aventures ? Qu'est devenue la constance et loyauté du peuple françois, qui si longtemps a eu renom de perseverer loial, ferme et entier, vers son naturel seigneur sans querir nouvelles mutacions ? (CHART., Q. inv., 1422, 14). Et chascun arriere se retrait, et damp Abbés, qui estoit desgoujonnez et hors de toute constance ou sens arresté, se prinst a escrier : "Ha ! loiaulté, garde ton droit !" (LA SALE, J.S., 1456, 283). ...elle adossa la teneur feminine, et s'adouba de virile vertu. Car elle eut bien la constance de longuement et largement lendemain deviser avecques celle qui luy faisoit tort (C.N.N., c.1456-1467, 178). ...print asseurance, en fermant et appuyant son courage de constance (C.N.N., c.1456-1467, 565). "Monseigneur de Saint-Pol, vous avez esté par cy devant et jusques à present tenu et reputé le plus sage et le plus constant chevalier de ce royaume ; et, puis donques que tel avez esté jusques à maintenant, il est encores mieulx requis que jamais que aiez meilleure constance que onques vous n'eustes." Et puis lui dist : "Monseigneur, il fault que ostiez d'autour de vostre col l'ordre du roy que y avez mise." (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 357). "...ceulx qui pevent avoir la vertu de constance et n'ont trop grande joye du bien ne trop grand dueil du mal et ne prisent riens les choses de ce monde, sont bien heureux ; mais il n'en est gueres." (BUEIL, II, 1461-1466, 135).

 

Rem. JEAN LE LONG, Voy. Odoric A.M., 1351, gloss. ; FOUL., Policrat. B., V, 1372, gloss. ...

 

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P. personnif. : La cinquisme fu appellée Foy, qui richement endestrée Estoit de Constance la ferme Qui si l'affermoit et afferme Que riens ne la branle n'esloche... (MACH., J. R. Nav., 1349, 178).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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