I. -

Adj.

A. -

Consequent (à qqc.). "Qui suit qqc., qui fait suite à qqc." : Et la voie de proceder est que l'en doit premierement prendre toutes les choses qui sunt democratiques et toutes cellez qui sunt consequentes ou appartenantes a democracies. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 257). Mes la ou sunt gens armés et de pié peut estre olygarchie consequente ou ensuiante. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 269). La voulenté de Dieu precedente est selon l'ordre et le cours de nature finablement, ainsi qu'elle a esté creee de Dieu. La voulenté de Dieu consequente, ensieuvante, regarde l'ordre de la personne, selon que par son libere arbitre ou du sien ou de l'aultre est finablement disposee. (Somme abr., c.1477-1481, 170).

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Estre consequent. "Être inévitable" : ...elle [l'Eglise] est toute plaine de monstres et de vices et les vertus en sont fors boutez, consequent est ["ce qui est inévitable"] quant elle sueffre de bas scismes et dissentions (Déclar. Hyst. S., a.1449, 164).

B. -

"Qui suit logiquement qqc."

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Il est consequent que. "Il est logique que" : Il semble et est bien consequent de passer oultre et de dire aprés de la vertu de magnificence (ORESME, E.A., c.1370, 241).

II. -

Subst.

A. -

"Ce qui fait suite à une chose, ce qu'elle entraîne" : Il samble donques que se l'euvre de nature est licite en aucun cas, qu'elle n'est pas mauvaise de soy, mais par aucun consequant. (COL, Resp. deux traités H., 1402, 108).

B. -

LOG. "Ce qui fait suite logiquement à une chose, deuxième terme d'un rapport dont le premier est l'antécédent" : Et donques quant ..z.. et ..t.. sont ainsi mis, comme consequens, chascun a chascun convertiblement, et verité est que ..e.. et ..z.. ne pueent estre dis de une meisme chose, mais de chascune chose est dit l'un ou l'autre. (ORESME, C.M., c.1377, 228). Et donques il ne s'ensuit pas se le ciel est meu circulairement que la terre ou autre chose repose ou milieu, car posé que elle y repose et que le consequent soit vray, toutevoies la consequence n'est pas bonne, car mouvement circulaire, en tant comme tel ne requiert pas que aucun corps repose ou milieu du corps ainsi meu (ORESME, C.M., c.1377, 366). Je di que ceste consequence n'est pas neccessaire combien que le consequent soit vrai de neccessité de nature (ORESME, C.M., c.1377, 372). Toutevoies il est a scavoir que ceste preposition est de double et de deux entendemens. Se Dieu l'a presceut ou prevenu, il est necessaire qu'il adviengne. Car au sens conjoinct elle est vraie, au sens diviz et separee elle est faulse, et y est necessité de l'antecedent, non pas du consequent. (...) se il est homme, il est animé ayant ame, se est necessité au regard du consequent, non pas de l'entendement, car homme puet non estre, toutevoies la consequence demeure necessaire. (Somme abr., c.1477-1481, 167).

C. -

Loc.

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En consequent. "En conséquence, par une déduction logique ; donc" : Ce n'est pas bon ne cose deue de tel ribaudaille, comme il sont ores en Flandres, laissier gouvrener un païs, et toute chevalerie et gentillèce en poroit estre honnie et destruite, et en consequent sainte crestiennetté. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 251).

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Par consequent

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"Par voie de conséquence, comme résultat" : ...mais se sont des corps sains, c'est certain que le corps est pur, et par consequent il a mestier de nourrissement. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 59). ...et se Dieu de sa grace n'eust regardé son povre pueple, les biens de terre estoient en grant peril et par consequant le pueple (BAYE, I, 1400-1410, 93). Si est à entendre que là où les vertus et bien faiz sont louéz à tenir et suivre, par consequent les vices et malfais sont à debouter et fuir (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 83). En ce temps, ledit seigneur de Montauban, qui avoit esté admiral, grand maistre administrateur et general reformateur des eaues et foretz, et qui avoit esté cause de toute la noise advenue en Bretaigne et par consequent ou royaume de France, et qui avoit eu des biens du royaume et argent inestimable, mourut à Tours et ne fut point plouré. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 159). La maniere de signifier n'est aultre si non une disposition de voix, laquelle constitue et fait ou donne l'entendement soubz tele maniere d'entendre et par consequent d'entendre celle chose. (Somme abr., c.1477-1481, 153). ...car ayséement le peuple se fust tourné de leur part, pour plusieurs raisons et, par consequent, toutes celles du royaulme à l'exemple de ceste là. (COMM., I, 1489-1491, 56). ...et de la derreniere [fille] yssit Troyys, qui puis fut roy de Troye et les subsequens Troyens, et par consequent en yssirent les François, come il se pourra clerement veoir cy après. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 r°).

Rem. JEAN GOLEIN, Rational B.D., c.1370-1372, gloss.

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"En conséquence, logiquement, donc" : ...et au derrenier concluoient il que, comme il fussent encore en leur dignité, et par consequent il fussent sacrosaint, il ne povoient estre dedé ne livré aus ennemis (BERS., I, 9, c.1354-1359, 8.15, 15). Et donques mouvement circulaire est as elemens aucunement violent et hors nature, et par consequent, il est propre et naturel a un autre simple corps ; et c'est le ciel. (ORESME, C.M., c.1377, 68). ...li roiaulmes de France est de si noble condition que il ne doit ne puet par succession venir ne descendre a fumelle, ne par consequent, a fil de fumelle. (FROISS., Chron. D., p.1400, 46). ...et en [le roi] avez par plusieurs fois esté adverty, et toutevoye vous n'y pourvoiés point, et par consequent estes reputé comme dormant (JUV. URS., Loquar, 1440, 320). Et se paour ou coaction ne vient [l. entrevient ?], ne puet le consentement avoir lieu, et par consequent ne mariage aussi qui est par consentement contrait [Trad. le lat. : nam ubi metus, vel coactio intercedit, non potest consensus locum habere]. (Sacr. mar., c.1477-1481, 68).