A. -

[D'une chose] Connaturel à qqn/qqc. "Conforme à la nature de qqn, de qqc." : Item, illiberalité est plus connaturele as genz que prodigalité. (ORESME, E.A., c.1370, 239). Mais pour ce que les delectacions vers lesquelles sont actrempance et desactrempance sont plus connatureles a nous et plus communes, pour ce dit il par especial que desactrempance corrumpt prudence et actrempance la garde. (ORESME, E.A.C., c.1370, 339). Pour ce donc qu'il est impossible par nature que une chose se puist mouvoir de deux contraires mouvemens egalment propres, ains est neccessité, se l'un lui est propre et connaturelz, que l'autre se face accidentelment et par vertu estrange (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 10). Et c'est aussy que cilz qui est etique qui a une chaleur tres grande et tres innaturelle es membres et ou corps partout generaument et est en fievre continuelment et, neantmoins, il ne le sent point par la longue coustume qui ainsy le habitue, et la chaleur dessus dicte et la fievre lui est aussy comme connaturelle (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 64).

B. -

"Qui appartient à la nature, qui est conforme à la nature, qui est d'origine naturelle" : Et par ainsy elle la coutume fait moult souvent les choses tres estranges estre connaturelles et auques insensibles. Et ainsy veons nous que ceulx qui forgent les metaulx font entour eulx grant noise et, neantmoins, ilz ne l'oyent aussy comme point pour la coustume. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 63). Donc toutes choses extrinseques qui diminuent chaleur naturelle ou qui consument vent ou qui degastent humidité connaturelles, elles font sterilité et pour ce toutes choses froides sterilizent (GORDON, Prat., c.1450-1500, VII, 1). ...le bruit es oreilles est engendré par motion des vapeurs ou de ventosité en l'organe de l'oy commouvantes l'air connaturel estant en l'organe de l'oye. (Rég. santé corps C., 1480, 125). Le quart est ferue souvent faite environ la teste, et par especial environ les oreilles, car de ferue ou percussion souvent faite environ les oreilles s'ensieuvent grande commotion et mouvement de l'air connaturel estant en l'organe de l'oye, et quant aulcun membre est bleissé, nature incontinent envoie sanc et esperis audit membre qui sont les instrumens de nature, desquelz tous ensemble s'engendre bruit es oreilles. (Rég. santé corps C., 1480, 126).

Rem. Inv. secte vaud. V.B. D., p.1460, gloss.