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CONCROIRE, verbe |
[T-L : concroire ; GD : concroire ; AND : concreire ; FEW II-2, 1014a : concredere] |
A. - | "Confier qqc. à qqn" |
| - | Empl. abs. : S'ung riche homme pert son avoir, Anviz est fors par non sçavoir ; Se il plaige ou donne ou concroye, Ou en ung fort loyen se loye... ([Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 114]). [Interprétation de T-L, reprise par le FEW. Mais peut-être le sens est-il plutôt : "faire crédit à qqn" (l'hypothèse étant la perte de l'avoir)] |
B. - | "Croire pleinement" |
| - | Concroire qqn. "Croire ce que dit qqn, lui prêter attention et compassion" : ...celui qui a couchié en l'ospital doit concroire les mallades. ([Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 133]). Car on voit en maint lieu et de coustume on l'a Que li hons qui d'avoir plenté et foisonn a Ne concroit les famis tant ne se plaindera, Anchois moult les deboute. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 144]). |
| - | Concroire qqc. "Faire confiance à qqc., s'y fier" : De tout mon cueur en vous [les dieux] fermement croy ; Vostre pouoir du bon du cueur concroy Ne de voz faiz en riens je ne mescroy ([DU PRIER, Roy Adv. M., 1455, 206]). |
| - | Faire à concroire. "Être digne de confiance, de compassion" : Or ai je demandé a boire ; Et que ma demande soit voire, On m'en puet loyaument bien croire, Que grant soif j'ai ; (...) Et lors le soif estinderai Que j'ai si grant. Certes, je fai Bien a concroire. ([FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 108]). Se cascuns seuïst bien le sentement de luy, Bien fesist a concroire. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 299]). |
DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 |
Robert Martin |
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