I. -

[Dans la procréation] "Fait d'être conçu, moment où un enfant est conçu" : Cent lieues du roy, ne la dame ensement, Ne les enfans osi de son concevement Ne pora aprochier (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 330).

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[À propos de la Vierge] : ...Vierge en feroit concepvement Sanz masculin atouchement (LE FÈVRE, Vieille C., a.1376,). L'ange met devant a Marie la convenable souffisance de son concevement, et quant il dit Ave gratia plena ; après il li exprime du concevement la consequence, disant : Dominus tecum (Mir. fille roy, c.1379, 6). ...Et celle pucelle sa mere Demourera saine et entiere Vierge apres son enfantement Comme devant le concevement. (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 49). Huy le digne concevement Du Filz de Dieu est accomply. (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 313).

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P. méton. "Fruit de la conception, enfant dont une femme est enceinte" : Joseph que je voy la dormant Ne te doubte point de Marie, Qu'ell'est de tout pechiers guarie, Et croy que son concepvement, C'est le filz de Dieu propprement Quil a voulu en ly char prendre. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 58). Conceptus (...) : partus conchevemens (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 80). Noiron cuidoit estre gros d'enfant. Et ilz [les médecins] lui faisoient tenir diete telle comme ilz sçavoient que elle estoit bonne a nourrir la raine et lui disoient que il lui convenoit faire telle chose pour son concevement. (BATALLIER, Lég. dorée D.-L., 1476, 575).

II. -

[Domaine intellectuel]

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Au premier concevement. "À la première impression que l'on a d'une chose, au premier jugement" : ...et puis après [le duc] fit lire devant luy à part les responses qu'avoit faites et fait faire le roy à son fillz, encloses dedens les mesmes lettres, lesquelles bien entendues et visitées, et considéré qu'encore nul de eux, ne oy parler le dauphin venu pardeçà, sambloit assez au premier conçoivement que le roy s'estoit paroffert assez à son filz et que luy son dit filz n'estoit pas le mieux avoié, quant il ne prenoit traité raisonnable aveuques son père (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 203).

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"Fait de concevoir une idée ; idée conçue, concept" : Quar, comme dit est, le concevement universel, comme seroit dire soleil ou monde, est commun et indifferent a plusseurs supposts qui sont ou qui pourroient estre. (ORESME, C.M., c.1377, 154).