A. -

"Comme il convient, de manière adéquate, appropriée, convenablementt"

1.

[À propos d'actions humaines] : Enfin competemment pour le voiage de Marseille a eu le conte camberlan IIc frans, messire Raymon Bernard cent frans, Guigonnet Jarente L frans. (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 154). ...et ja soit ce que soit meschant lieu, par le moien du conte de Beaufort fusmes competemment logiés et de bon visaige. (LE FÈVRE, Journ. M., c.1380-1390, 155). ...après ce qu'il ot esté eschaufé compettenment, fu ramené en jugement sur lesdiz quarreaulx (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 467). Raoulin Le Vasseur, cy-dessus nommé, s'estoit partis de la ville de Paris (...) et avoit leissiée sa chambre, assise en ladite Truanderie, bien et competenment ordonnée et amesnagée de biens meubles, utenciles d'ostel, armeures et autres biens (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 260). ...[elle] requist icellui Guïot qu'il aprint à elle qui parle, par cuer, l'euvangile mons. saint Jehan ; et laquelle, à ceste fin, elle a assez bien et compettement recitée de bouche. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 327). ...le procureur du Roy a requiz que aux dessusdiz et à autres bailliz soit enjoint qu'ilx pourvoient de bons lieutenens en leurs bailliages et les salarient competemment. (BAYE, II, 1411-1417, 232). Et par ainsi de la soufreté et mésaise qu'ilz avoient souffert furent relevez compètemment et rassasiez par les dessusdiz. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.2, c.1425-1440, 278). Il mengera pain de froument de terre legiere nouvellement cultivée non pas fumee de fenge et soit bien cuit et bien levé et salé competamment (GORDON, Prat., c.1450-1500, II, 24). Tant le fist assouagier que assés competamment le fist mengier et boire. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 47). ...le souldan a donné sauf conduit à mes gallées et facteurs estant sur la marine, de pooir aler seurement et retourner en ses pays querir et lever marchandises, en paiant treuaiges, assez competemment, par quoy je [Jacques Coeur] y trouve de grans prouffis (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 286).

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"De manière adéquate, appropriée (ici en raison des limitations religieuses concernant l'alimentation, certains jours)" : Item vuils et ordonne que l'on ait et soient appellez ledit jour de mon enterrement touz prebstres et tel nombre comme l'on pourra finer et havoir, tant religieux comme autres (...) ; a chascun curez, prieurs, moinnes, Cordelliers, Jacopins et autres religieulx qui present seront comme dessus trois gros viez a ung chascun et es simples chapellains a un chascun deux gros viez et que a touz soit donnez et administrez ledit jour boire et maingier a digner bien et competanmant selon le jour. (Test. Besanç. R., t.1, 1385, 501).

2.

[À propos de qualités, de propriétés] : Qui est riche competamment Et viel au fort n'en puet challoir ; Ses biens laisse en son testament Et enrichist de sa char l'oir. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 143). ...on olt beaucop de vins en la vendange, et bon compectamment, non pas sy bons de beaucop comme avoient esté ceulx de l'année précédants. (AUBRION, Journal L., 1493, 336). Et y ot beaucop de vin, non pas tant que l'année passée, et estoient beaulx conpectamment, mais ilz estoient fiers, et, à ceste cause, les vieulx vins se vendoient mieulx que devant la vendange. (AUBRION, Journal L., 1496, 379).

B. -

[À propos d'êtres ou de choses nombrables, quantifiables] "Suffisamment, comme il faut" : ...et s'il en avoit pou, je lui croisteroie tant qu'il en avroit competamment pour tenir estat de roy. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 44). Et pour ce que aucunefoiz en une région n'est point assez competemment suffisance d'argent (ORESME, Monnoies W., c.1365, XIV). ...du vin luy emplist ung baril qu'il portoit et de la viande luy chargea competemment (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 218).

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Competemment de. "Suffisamment de" : ...veu et consideré que la cité est forte et le roy vaillant et bataillerres de sa personne, et sy a foison vivres et compettement de bonnes gens pour garder la ville. (ARRAS, c.1392-1393, 82). Et premierement, touchant le fait et utilité de la terre durant ladicte année mil quatre cens soixante, au regart et en tant que touche le terrouer et finaige du royaulme de France, il y creust compettamment de blez, qui furent bons et de garde (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 3).