C.N.R.S.
 
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     COLÈRE     
FEW II-1 cholera
COLERE, subst. fém.
[T-L : colere ; GDC : colere1 ; FEW II-1, 643a : cholera]

A. -

"Bile jaune, l'une des quatre humeurs" : Doncques sont quatre substances ou humeurs naturelles et quatre non naturelles et la aigousité, lesquelles les anciens ont nommé sang, colere, flegme et melencollie, qui sont engendrees ou foye (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.6). Et par icelluy vomissement, selon Ypocras, est la sancté conservee a cause qu'il mondifie l'estomac et evacue la flume et la colere, car l'estomac n'a point qu'il le mondifie, comme ont les intestin de la colere rouge pour leur mondification. (Rég. santé corps C., 1480, 170).

 

-

Colere naturelle/colere non naturelle : Semblablement de la colere il en sont deux espesse, c'est assavoir colere naturelle et colere non naturelle. Colere naturelle est escume du sanc de couleur rouge et clere, c'est assavoir rouge citrins au dernier degré de citrineté, et est legiere ague et tant plus est chaulde et plus est de couleur rouge. (Rég. santé corps C., 1480, 140). La colere non naturelle est double car l'une est non naturelle par choses extrinseques meslees avec la colere ; l'autre est non naturelle en soy mesme, c'est assavoir en sa substance. (Rég. santé corps C., 1480, 141).

 

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Colere citrine : La colere fameuse ou elle est citrine est engendree par amixtion de flume naturelle avec colere naturelle ou elle est vicelline [l. vitelline] semblable ou rouge de l'oef, et est engendree par amixtion de flume grosse avec colere naturelle. (Rég. santé corps C., 1480, 141).

 

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Colere erugineuse : L'autre est colere erugineuse, semblable en couleur a rongures d'arain et s'engendre de colere prassine, car quant se brulle jusque sa humidité soit consumee, elle commence a retourner a couleur blanche par sa sceicheresse. Et icelles deux coleres sont venimeuses, et la colere erugineuse est la pire. (Rég. santé corps C., 1480, 141).

 

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Colere prasine : L'autre [colère] s'engendre en l'estomac, le plus souvent par viandes mauvaises digerees et corrumpues ou s'engendre es vaines des aultres humeurs, et d'icelluy colere sont deux espesses, car l'une est nommee colere pressive [l. prassine], semblable a la couleur d'une herbe nommee prassium, laquelle est engendree de la colere vicelline [l. vitelline] par adustion, car adustion fait en la colere vicelline [l. vitelline] noirseur, laquelle meslee avec couleur citrine engendre couleur verde. (Rég. santé corps C., 1480, 141). L'autre est colere erugineuse, semblable en couleur a rongures d'arain et s'engendre de colere prassine (Rég. santé corps C., 1480, 141).

 

Rem. Cf. aussi cole verte. V. cole

 

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Colere rouge. "(Excès de) bile (jaune)" : La dame convoiteuse encontre son mariage pour la colere rouge qui habonde en lui, convoite seignourie et par consequent richesses (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 282). Le tiers [aide] est qu'il [le vin] tranche la colere rouge et le evacue par l'orine, par sueur et egestion (Rég. santé corps C., 1480, 48). ...mais Rasis au IIIe livre d'Almasor dit que le petit-laict evacue la colere rouge et degette les pustules du corps et du visaige. (Rég. santé corps C., 1480, 83).

 

Rem. Trad. du lat. cholera rubearubeus peut désigner une couleur allant du jaune au vert.

 

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Colere vitelline : La colere fameuse ou elle est citrine est engendree par amixtion de flume naturelle avec colere naturelle ou elle est vicelline [l. vitelline] semblable ou rouge de l'oef, et est engendree par amixtion de flume grosse avec colere naturelle. (Rég. santé corps C., 1480, 141). ...et d'icelluy colere sont deux espesses, car l'une est nommee colere pressive [l. prassine], semblable a la couleur d'une herbe nommee prassium, laquelle est engendree de la colere vicelline [l. vitelline] par adustion, car adustion fait en la colere vicelline [l. vitelline] noirseur, laquelle meslee avec couleur citrine engendre couleur verde. (Rég. santé corps C., 1480, 141).

 

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[L'excès de bile jaune pousse à des états violents, à la colère] : Et que pis est, les jeunes hommes [homme[s]] en conseil, plains de colere [cole[re]] et de sang, contre le conseil des anciens prenoient la seigneurie (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 256). Et fut sa collère et challeur naturelle si grande qu'il ne beuvoit point de vin, mais, le matin, beuvoit ordinairement de la tizanne et mangeoit de la conserve de roses pour se refroischir. (COMM., II, 1489-1491, 128).

 

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En chaude colere : ...d'icelluy coing en chaude collère frappa sur un costé de la teste d'icelluy Rocher un coup tout seul jusques à effuzion de sang (Cartul. Laval B., t.3, 1491, 367).

B. -

Au fig. "Violent mécontentement marqué d'agressivité, colère" : Et telement leva à chacun la colere, qu'ils se leverent en pieds et mirent chacun la main à la daghe, et vouloient desgayner l'un sur l'autre furieusement (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 60). Et fust compté tout cecy audict duc, qui soudainement y adjousta foy, et entra en une grant collère, disant que le roy estoit venu là pour le tromper. (COMM., I, 1489-1491, 133). Cestui prenostica audit Cirye que par la collere d'une femme seroit saoulé de sang humain, ce que advint. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 45 r°).

 

Rem. Ex.1416 ds TLF.
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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