A. -

"Possibilité de choisir, d'exprimer sa préférence, fait de choisir" : Tel y cuide estre receü Et plaire et avoir bon renon Qui souvent en est deceü ; Et quant une dame a veü Des gens d'un et d'autre degré, Puis que le choys lui est deü, Elle doit choisir a son gré. (CHART., D. Rev., a.1424, 319). Maiz le povoir d'omme est reglé en ce qu'il veult, selon droit de france seigneurie. Pour les bestes donc ne fut pas suffrage d'oreison establi, comme elles aient leur estre et leurs fins arrestez et determinez. Ainçoys est approprié a homme, qui est en la queste de sa perfection, et travaille a la election et le chois de sa beneureté ou de son meschief, besongneux d'aide et de soustenue. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 151). Et a maistre Jacques Raguier Laisse l'Abeuvroir Popin, Paiches, poires - sucré, figuier -, Tous jours le choiz d'un bon loppin, Le trou de la Pomme de Pin, Cloz et couvert, au feu la plante, Enmaillotté en jacopin, Et qui vouldra planter si plante ! (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 20).

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À choix/au choix de qqn/en son choix. "Selon la préférence de qqn" : "Je vous envoiierai les connestables des parosces de maison en maison pour prendre et eslire à cues les plus aidables et les mieux armés." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 219). Lors fit par mi Paris crier pour une fois Que tout noble et non noble se mectent en arrois Pour aler o le conte et fachent a ses cois (Cip. Vignevaux W., p.1400, 163). Or avient que sont faictes entreprinses ou sieges assis ou le ban des princes est crié et le jour souvent nommé pour les champs tenir, mais plusieurs y viennent par maniere plus que pour doubte d'y faillir et pour paour de avoir honte et de reprouche plus que pour vouloir de bien faire, et si est en leur chois le tost ou le tart venir, le retour ou la demeure. (CHART., Q. inv., 1422, 56). ...elles me feroient guerredonner par aucunes d'elles des plus jones et a mon chois, duquel guerredon je les remercie et dont desja je me tiens pour content. (Ev. Quen., I, c.1466-1474, 81).

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Estre au choix de qqn. "Être conforme aux goûts de qqn, conveni, plaire à qqn" : Girart faisoit crier partout a haulte vois : "Qui avoit bonne espee s'elle estoit a son chois Donné lui en seroit ung riche paleffrois." (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 198). Donnés moy ce destrier, car il est a mon chois ! Bien le justiceray, aussy que je le crois (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 479).

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Avoir le choix de + inf. : "Monseigneur, dit-il, il fault et convient que vous prenez la chose ainsi que elle est, qui est très bien, comme il me semble. Car vous avez le choix de combatre ou de ne combatre pas ; et est grant chose que d'estre sur le lieu..." (BUEIL, I, 1461-1466, 184).

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Bailler/donner le choix à qqn. "Permettre à qqn de choisir" : ...et ou cas que dedans ledit XVJe jour de juin ledit de Poiz n'aura choisy, la Court dès maintenant en baille le choiz à sa dicte mere (BAYE, I, 1400-1410, 229). Alors leur donna le chois de toutes celles [les vergettes] qu'il avoit, combien que toutes fussent pareilles (LA SALE, J.S., 1456, 98).

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[D'une pers.] Estre à choix de qqc. "Avoir la possibilité de choisir qqc." : "Or en faites che que vous volés : vous estes à cues dou partir ou dou demorer." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 311).

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Estre à choix de + inf. "Avoir la possibilité de choisir de + inf." : S'ai droit, car j'ai si noblement choisi Que, se je fusse à chois d'amer la flour De ce monde, s'eüsse je failly à miex choisir qu'en vous, dame d'onnour. (MACH., L. dames, 1377, 21).

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Faire son choix : Je cuidasse que, pour retraire Ou pour fuÿr ou pour actraire, Un cuer son bien ou son contraire Sentist ainchois Qu'il feist son eslite ou son chois (CHART., L. Dames, 1416, 276).

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Mettre qqn à choix (de qqc.). "Proposer à qqn de choisir (une chose ou une autre)" : Et dit qu'assez mieus ameroit, Qui de ce a chois le mettroit, Qu'on le pendist ou traïnast, Qu'on l'ardist vif ou escorchast, Que ce qu'il fust en la saisine De la joie qui tant est fine. (MACH., D. verg., a.1340, 40). "Je vous ferai aporter en le plache où nous ferons fait d'armes, deus harnas tous ievols (...) et, quant il seront là mis et couchiés, vous les regarderés et avisserés, et lequel que vous vollés, je vous mech à coes, vous eslirés et prenderés." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 46).

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Prendre qqn/qqc. à (son) choix. "Choisir qqn/qqc." : Quant Fabius Labeo eust vaincu le roy Anthiocus de Surie et, par le traictié qui fut entre eulz, il devoit prendre a son choiz la moictié de toutes les nefz et aultres fustes marinieres qu'il avoit. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 26). LE GENDARME. Il n'est aboy que de viel chien, Si me prenez a vostre chois, Ma mignongne, vous ferés bien. (P. moyne, a.1500, 50).

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Prendre le choix de qqc. "Choisir au sujet de qqc." : Puis par deux heraulz et un varlet fist a messire Enguerrant porter ses deux haiches couvertes, pour en prendre le chois (LA SALE, J.S., 1456, 122).

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S'il estoit en mon choix. "Si je pouvais choisir" : ...par mon ame, s'il en estoit en mon chois, j'en [du conté d'Esture] aymeroye plus chier estre damme que du plus grant royaume du monde. (Cleriadus Z., c.1440-1444, 409).

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À fin choix. "Bien choisi" : ...vela motz a fin chois, Vous scavéz tout et plus encor. (P. moyne, a.1500, 47).

B. -

P. méton. "Ce qui est choisi, distingué"

1.

[A propos de pers.] "L'élite, la fine fleur" : La royne [Ysiphile], oyant ce rapport, enquist aux messagieres quelz gens estoient les Gregois et de quelle façon et combien ilz estoient. Elles lui dirent que jamais si beaulx hommes n'avoient veus, si grans ne si drois ne si bien prins, et qu'elles pensoient que ce fust le choix et l'eslite de tous les humains, et qu'ilz estoient environ cent. (LEFÈVRE (R.), Hist. Jason P., c.1460, 170-171).

2.

"Ensemble des choses, des solutions que l'on peut choisir, d'où sorte" : FINE. Ilz [les sots] sont tous gastez. TESTE VERTE. Il n'en y a pas de dix choix. (Sots triumph., c.1475, 36).