[Terme de mépris] "Homme de rien, canaille" : Autrement ce seroit grand hide, Par ceste chiennaille paienne Fust soubsmise gent crestienne ([Mir. Rob. Dyable, c.1375, 62]). Sus eulz [ces paiens] me vois bouter sanz faille. Je les voy la. A mort, chiennaille, A mort, a mort ! ([Mir. fille roy, c.1379, 75]). La souffrirent crestiens grans faiz, et sont reculez le long d'une lance. Et quant les trois freres et le maistre de Rodes le voient, si en sont moult doulens. Lors crient : Luseignen ! Avant seigneurs barons ! Ceste chiennaille ne se pevent gaires tenir. Et crestiens se revigourent et font un poindre sur les Sarrasins. ([ARRAS, c.1392-1393, 235]). ...et bons arbalestiers de traire drument a celle chiennaille qui la breoient comme enragiez ([Bouciquaut L., 1406-1409, 246]). Convient envoyer deffier L'empereur et tout son pouoir ; Et puis fauldra fere debvoir, Après icelle deffience, Que chascun soit en ordonnance, Et tout prest d'entrer em bataille Pour combatre celle chenaille ([Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 27]). Mon segnieur, en rien refuser Ne vous veulx mes vous obeÿr En tous lieulx sen deshobeÿr, Car sachés descot et destaillie Frapperey sus celle chinaillie. ([Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 69]). Tant qu'ilz peurent courre, les lances couchies sur les arrestz, frapperent au travers, et les deux esles du trait, a ce grant nombre de chiennaille de gens maudiz. ([LA SALE, J.S., 1456, 220]). Auquel bruit survint ledit Pierre Dupuy, suppliant, filz de Michau Dupuy, lequel leur dist telles parolles : "Hé ! chenaille, nous voulez vous tuer ?" ([Doc. Poitou G., t.12, 1480, 334]). LE CRESTIEN [à sa femme parlant au juif venu réclamer son argent] Fault il parler a ces chiennailles ? LA FEMME. Dea, pardonnez moy, s'il vous plaist. LE CRESTIEN. Leur compaignie si me desplaist. Faictes les vuider ! LA FEMME Sus, sus, sus ! ([Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 110]). J'ay esté tousjours en la presse, Mes gens et moy, par tel(le) facon Que j'ay le corps plain d'uille et gresse Aussi puante que poison. Et en ont gecté a foison, La faulse chenaille d'Orleans, Si en feray tel(le) pugnicion Que mengiez en seront aux chiens. ([Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 163]). ...pour ce que m'as deffendu Contre la maulvaise chinallie Contre sathan ton adversaire (...) Si te tien tout seur de venir Au jour d'uy dedans mon royalme ([OUDIN, St Genis M.S., c.1490, 97]). |