A. -

"Petit de la chèvre, chevreau" : Et les chars, qui plus sont louables Aux hommes et mieulx agréables, Sont les chars de petiz chevreaulx (LA HAYE, P. peste, 1426, 90). Chevreau est beste commune de qui la char est trempée et moult bonne et aisée à digérer en tout temps pour ce qu'elle engendre bonnes humeurs, mais à ceulx qui labourent fort et sont de forte digestion n'est pas moult convéniente pour ce qu'elle est trop légière à digérer. (LA HAYE, P. peste, 1426, 185). ...on ne mengue en ce païs que chievres et chevreulx. (LE BOUVIER, Descript. pays H., p.1451, 70). ...sa maison, où chacun jour estoit livré cru aux gens qui ne mengeoient point en salle IIII beufs, LXIIII moutons, III pourceaux et sept veaulx, qui sont mil XVIII pieces royaulx, qui valent IImXXXVI pieces, IIcIIIIxx poulailles, XXXII oysons et XXXVI chevreaux, sans le menu gibier et venoison (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 146 r°). ...ung chevrel et six congnins (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 169).

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Chevreau sauvage : Des oiseaulx de proye affaictiez l'aigle, le griffon et l'octour volent au chevrel sauvage, aux lievres, aux oustardes, maiz que on ait ung levrier afaittié pour eulx.. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 167). À Pierre Adan, orfévre, quatre ducatz, pour parfaire le fronteau de dyamant pour madamoiselle de Beauvau ; pour ce, X fo IIII go. Don à ung pouvre homme qui a donné ung chevriau sauvage au roy, I fo. (Roi René vie L., 1476, 371).

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S'en fuir comme chevreaux : Mais tant sont de foible marrien Qu'en armes il ne valent rien, Eins s'en fuient comme chevriaus. Puis qu'il a gens d'armes entr'eaus, Il sont de trop povre couvine (MACH., P. Alex., p.1369, 62). Prenons chascuns lance ou espié, Et leur courons sus vitement, Tous ensamble et serréement. Se nous pouvons venir entr'iaux, Il s'en fuiront comme chevriaus Et les occirons à no guise. (MACH., P. Alex., p.1369, 215).

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P. méton. "Viande de chevreau" : Rost le meilleur que on pourra, ung tieule de char, ung bouli lardé de chevrel, pastelz de chappons, crespes (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 177). Rost : en chascun plat ung quartier de chevrel (quartier de chevrel est meilleur que aignel), ung oison, deux poucins (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 184).

B. -

"Petit du chevreuil, du cerf, faon (?)" : LE GAUDISSEUR. Venaison de sangliers et serfz, De biches qui sont es desers, Chevreux ["chevreuils"], chevreaulx et aussi dains. (Gaud. sot, c.1450, 13). Le chevreau, comme dit Papias, est le filz du cerf et est de diverses couleurs. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 226).

C. -

P. métaph. RELIG. [Comme la brebis ou l'agneau, symbole du chrétien] : ...un seul evesque de Romme, ayans la cure generale et souveraine de toutes les brebiz, moutons, aigneaux et chievres et hevreaux [l. chevreaux] de l'église militant (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 295). [Seul ex.]

V. aussi chevreuil