C.N.R.S.
 
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     CHÉTIF     
FEW II-1 captivus
CHETIF, adj.
[T-L : chaitif ; GD : chaitif ; GDC : chetif ; AND : chaitif ; DÉCT : chaitif ; FEW II-1, 330a : captivus ; TLF : V, 667b : chétif]

A. -

"Captif, prisonnier ; ou bien exilé, réduit en esclavage" : Tres le roy Troz puis ne s'amerent Grecs et Troyens, qui ne finerent Tant qu'ilz s'entrefurent destruis, Si comme en leur histoire truis, Dont maint furent serf et chetif, Si vous en ay dit le motif. (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 27). ...lesquelz furent tous ou en la plus grant partie emmenez prisonniers comme chétifz audit lieu de Saint-Riquier. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1425-1440, 49).

 

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Detenu chetif : Il sera Dieu, n'en face nul doubtance, Et mettra hors d'enfer par sa puissance Les sainctz peres detenus la chetis (Myst. Incarn. Nat. L., t.1, c.1454-1474, 16).

 

-

Pris chetif : Le nombre de ceulx [Juifs] qui furent prins chetifs fu ..XVII.m. .IXc. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 241).

 

-

[Ds un cont. métaph.] : ...Et tous philosophes sciens Qui ont parlé de mariage, De la doleur et de la rage Que tous ceuls ont qui se marient, Qui leurs meurs par femmes varient Et deviennent sers et chetis, Dolens, maleureux, amatis (DESCH., Oeuvres R., t.8, c.1370-1407, 1). ...ceuls qui par le heurt des vices sont pris et chetifz menéz a paine comme le beuf a la mort (...) ilz sont tous vis transgloutis de la terre et vivans descendent tous courans en enfer. (FOUL., Policrat. B., III, 1372, 220). O infortuné homme, tu qui as passé lez dangereux voyages et les ennuieuses veillees, et tant d'autres qui ont porté sur leurs espaules la douleur de leur exil, et travaillié en povreté avec la chose publique, devez peu priser vostre loyaulté, quant pour la garder vous estes desherités de vostre païz, et pour la soustenir estes foullez, avillés et chetifz. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 10).

 

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[Domaine de l'amour] : ...je me rens vostre chetif. Certes la resplendisseur de vostre recommandee beauté (...) et le triumphe de de vostre incomparee excellence ont esrachié le ceur de moy et ceans l'ont amené en la prison de vostre vouloir. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 196).

 

-

Empl. subst. : ...si que de ta planté [de Notre Dame] prengnent li chetif redempcion, li malade curacion, li pecheur pardon (Mir. st J. Cris., c.1344, 252). En Chypre avoit IJ. fois esté, Avec celui qui retournoit Et qui les chetis ramenoit. (MACH., P. Alex., p.1369, 187). ...mieulx mort ainssi le vouldroye que ce faulx, tirant et mauvaiz prince le menast en Galles, son serf et chetif... (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 25).

B. -

P. anal. "Physiquement faible, malingre, chétif" : ...chetifz et mesgres (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 2). De ce avient que une personne melencolieuse et maladive et de chetive complexion sera a la fois plus ardemment temptee de charnalité que une personne saine et sanguine (GERS., Traité R. Rose, 1402. In : Chrestom. R., 52). Pareillement se puet dire du grant empereur Alyxandre, qui fu tres lait, petit et de chetif corsaige (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 674). Et pour faire une abhominable somme de mes males mescheances infinies, je ne voy autre demourant ou exploit des longues guerres de ce royaume, si non terres en fresche et pays inhabité, multitude de veufves et d'orphelins chetifz, mendians et desolez, et mutacion de biens, qui des mains de ceulx qui les ont gaignez sont transportéz aux plus fors et ravissans. (CHART., Q. inv., 1422, 22). ...chetif homme, plus que tous aultres recreant et las... (C.N.N., c.1456-1467, 555).

 

-

[D'un animal] : Et point n'ont doubte de prendre un home pour une chetive bestelete, le quel le filz de Dieu avoit de son precieux sanc racheté. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 107). ...quant "les montaignes enfantent, il en ist hors une chetive beste comme rat ou souris, dont chascun si se moque". (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 131). Car je sejournay là assez longuement, en attendant aucuns marchans ou marchandes, qui de fois à autre apportoient de l'avoyne à ceulx de la garnison, quant ilz en avoient l'opportunité ; mais ce n'estoit pas tous les jours. Ainçois jeunoient leurs chevaulx le plus du temps ; par quoy ilz estoient vains, chetifz et mesgres. (BUEIL, I, 1461-1466, 22).

 

-

Empl. subst. : Encor y ot chose plus lede ; Qu'on aporta de l'iaue tede, Où il avoit oile d'olive, Pour faire boire la chetive, Si comme Gautiers le m'a dit (MACH., P. Alex., p.1369, 261).

C. -

Au fig.

 

1.

[D'une pers. ou, p. méton., d'une caractéristique de la personne, de son action, de ce qui la touche]

 

a)

"Pitoyable, misérable, malheureux" : LA DAME. (...) A fin que de moy, creature Povre, chetive et miserable, Chascun ait le cuer piteable Aucunement. (Mir. enf. ress., 1353, 45). LE MARI. Elas ! Chetif ! Qu'ay je meffait A vostre filz, vierge Marie ? Je croy qu'il ne soit homs en vie Plus maleüreux que je sui. (Mir. enf. ress., 1353, 57). Dame des cielx, quoyque po vaille Mon povre las chetif de corps, Recevez en gré les recors Que mon cuer (...) Vous represente (Mir. parr., 1356, 51). Vezcy pour moy nouvelle amére. Lasse ! chestive ! j'esperoye Qu'honnorée par lui seroie Plus que femme de ce pais. (Mir. chan., c.1361, 178). Lasse ! chetive, dolente, Bien haïr ma vie doy, Quant je voy Que tous ces maus nous presente Bonne foy. (MACH., Les lays, 1377, 354). Tant sui chetis, las et maleüreus, Dolens de cuer et pleins de desconfort, Que, par m'ame, mes cuers n'est convoiteus De nulle riens, fors que d'avoir la mort (MACH., L. dames, 1377, 107). Helas ! dolans, que porray devenir Ne où porra mes chetis corps retraire, Quant je ne puis achever mon desir ? Et si m'estuet loing de ma dame traire. (MACH., L. dames, 1377, 119). Et vraiement ce seroit Mon milleur, s'il avenoit. Dont Diex me gart, car trop chetis seroie, Douce dame, s'en vo grace n'estoie. (MACH., L. dames, 1377, 169). Si avironnent en tournant Le lieu (...) ou repaire Meseür (...) par qui maint chetif deviennent (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 145). Qui n'a Amour et amis, il n'a rien. Or se puet donq cellui chetif clamer, Et son estat est dolent et dampnable, Qui grieve et nuit et se fait diffamer Et n'aime rien fors d'amour prouffitable. (CHART., B. Nobles, c.1424, 401). Et noz peres, qui devant nous nasquirent, En ce bon temps durerent et vesquirent ; Et passerent tout le cours de leur aage Seurs de leurs corps, en repos de courage. Las ! nous, chetifz et de male heure nez, Avons estoy a naistre destinez, Quant le hault pris du royaulme dechiet, Et nostre honneur en grief reprouche chiet, Qui fut jadis franc, noble et beneuré, Or est fait serf, confus et espeuré. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 2). Chetive nature humaine, Naye a travail et a paine, De fragile corps revestue, Tant es foible, tant es vaine, Tendre, passible, incertaine, Et de legier abatue ! (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 4). O infortuné homme, tu qui as passé lez dangereux voyages et les ennuieuses veillees, et tant d'autres qui ont porté sur leurs espaules la douleur de leur exil, et travaillié en povreté avec la chose publique, devez peu priser vostre loyaulté, quant pour la garder vous estes desherités de vostre païz, et pour la soustenir estes foullez, avillés et chetifz. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 10). Las moy, doulant et chetif chevalier, comment il me mesavient en toutes mes besongnes ! (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 300).

 

-

Prov. Nul n'est chetif s'il ne le cuide estre : Moult est frans cuers riche et plains de loenges : Nul n'est chetis s'l ne le cuide estre. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 123).

 

-

Empl. subst. : La fu li chetis si estrains, Si tourmentez et si destrains, Qu'il savoit bien qu'il avoit tort. (MACH., C. ami, 1357, 84). Aveugle Fortune, dure, sure et amere, bien m'as mis du hault siege de ta roe ou plus bas et ou plus boueux et ort lieu de ta maison ou Jupiter abeure les laz, chetifs, doulereux et maleureux. (ARRAS, c.1392-1393, 243). Vous et autres qui ainsi jurent Et se condempnent et maudïent, Ne cuident que leurs sermens durent, Fors tant comme les moz se dïent Et que Dieu et les sains s'en rïent, Car en telz sermens n'a riens ferme, Et les chestives qui s'y fïent En plourent aprés mainte lerme. (CHART., B. Dame, 1424, 343). Sa joye [de Fortune] est qu'en peu d'espace Le plus chetif bien eureux face. (LA SALE, J.S., 1456, 303).

 

-

[Dans un cont. relig., du pécheur] "Misérable" : MAGDALAINE. Las, meschante, bien doy plorer Comme pecherresse chetive, la plus qui en ce monde vive ! (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 100). ...com le plus chestif las Pecherre c'on saroit trouver (Mir. parr., 1356, 27). ...tant soyons povres, chetifs, en prison ou en exil, toutesfoiz sommez nous voz freres et suers : ainsi l'a Dieu voulu (GERS., Annonc., a.1400, 239).

 

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Ma chetive d'ame. "Ma pauvre âme" : ...si est la delectacion de la char, tempeste de luxure, qui en trop de manieres ma chetive d'arme a blecié et osté de ta grace. (GAST. PHÉBUS, Livre oraisons T., c.1380-1383, 36).

 

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Empl. subst. : ...li chetis Contre Dieu tant s'enorgueilly [Lucifer] C'un tel penser en soy cueilly : "Je monteray", dist il, "es cieulx..." (Mir. mère pape, c.1355, 359). Se tu veulz honneur recouvrer, Tu ne [te] dois par esprouver A la misere des chatis (MACH., Voir, 1364, 476).

 

-

Prov.

 

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Grand soulas est au chetif avoir compagnon en sa misere : ...grand solas est au chétif avoir compagnon en sa misere. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 419).

 

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Esperance paist les chetifs : Esperance paist les quetifs, Assez promet et peu contente (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 577). Esperance le chetifz paist (GARIN, Compl., 1460, 58).

 

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Corps de chetif n'a jamais son franc choix : Corps de quetif n'a jamais son franc choix. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 191).

 

-

La foire aux chetifs. "Foire qui se tenait à Reims le jour de la mi-carême" : He ! Fortune, que je doy bien hair (...) Quant tu m'as fait par grant iniquité, Soudainement, dont je suis amatiz, Perdre le mien et a Reims la cité, Cappitaine de la foire aux chetifs. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 350).

 

b)

En partic.

 

-

"Qui est de piètre condition, miséreux" : Or sommes bien meschant et chetif escuier (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 90). Coment s'ose vanter ainsi ung tel quetis ? (Hugues Capet L., c.1358, 98). Dieus est tout rasotis Qu'ensi avanche ung homme et donne telz profis, Et ung aultre est adez et en tout tamps catis (Hugues Capet L., c.1358, 145).

 

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De chetif lignage : Car il n'est une [chose] du tout en tout beneuré qui est de tres laide figure ou qui est non noble et de chetif lignage ou qui est solitaire et senz ligniee. (ORESME, E.A., c.1370, 128).

 

-

Prov. Qui hante les chetifs pauvreté va querant, Qui s'accroupit on le va tout ades abaissant : Qui hante lez chetifs povreté va quirant, Qui s'acrout on le va tout adez abaissant Et ly homs qui se va honnestement pourtant On le prise et honneure et mocqu'on le meschant. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 106).

 

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Quant un chetif vient en domination, il y a en lui plus d'orgueil qu'en un prince de nom : Car quant un chétis vient en domination, Plus d'orgeul a en lui qu'en un prinche de non. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 375).

 

-

Empl. subst. : ...Qui avec son maistre s'an vait per le pays A la faulce monnoie, il est tout seulz boulli ; Li maistre en sont tout quite et on pent lez quetis. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 899). Dont par eaus seras diffamez Et meins prisiez et meins amés, Povres, chetis et mendians, S'il te tiennent en leurs lians, Ne mais ne passera ta porte Honneur, eins sera pour toy morte. (MACH., C. ami, 1357, 117). Et se tu veulz congnoistre fortune et te submettre a sa variableté, de tout temps en court la trouveras. La s'esbat elle de ses tours bestournés et fait ses mutations et son entregiet. Or prent son deduit a faire d'un chetif mescongneu ung puissant orguilleux, qui tout descongnoist, et d'un hault satrappe eslevé en vaine gloire et en pompe ung meschant foullé et deffait, qui depuis vit en vergoigne du dechiet de son estat et en deffiance de sa vie. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 7).

 

c)

"Qui est moralement méprisable" : J'ai grant despit de celle garce : Pleust or a Dieu qu'elle fust arse ! Elle est chetive, nice et fole (MACH., Voir, 1364, 226). ...car fuir choses penibles et laborieuses, ce est une mollesce et vient de feminin et de chetif courage. (ORESME, E.A., c.1370, 210). Je vueil que vous m'alez jetter En mer Osanne la chetive : N'est pas digne qu'elle plus vive (Mir. roy Thierry, c.1374, 277). Et bien firent quant si bon juge eslurent Sans respiter, Qui en haulx fais se scet bien delitter Et en honneur loyauté acquiter, Et a Phebus de vertu heriter, Qui tant fut preux Et tant haÿ chietifs faiz et honteux Et tant ama les deduis deliteux, Tresdur aux fiers et aux folez piteux, Comme je sent. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 194). ...ainsi qu'il dist de la chetive femme, quand elle s'est habandonnee... (LA SALE, Sale D., 1451, 127). ...damp Abbés, qui aussi ne monstroit pas ne ne faisoit les euvres de bon religieux, mais d'omme dissolut et de chaitive vie (LA SALE, J.S., 1456, 284).

 

-

Empl. subst. : Mais se j'amoie une chetive, On me devroit dessus la rive Jetter en une yaue parfonde, Ou esserveler d'une fonde ; Et se chetive la savoie, Par ma foi ja ne l'ameroie. (MACH., Voir, 1364, 324). Ma[r] le pensat Charles et ses chaitis, car ilz en seront tous mors ! (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 102). Sire, j'entens que cest chetif S'est venté par tout ce paÿs Qu'il est sire et roy des Juïfz (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 306). Va, se [tu] peus, meschant quetichs ; Cuide[s] tu, pour ton raparler, Que j'euisse empris le parler Ne dit le mot ? J'eusse te hart. (Mandel. T., c.1450-1475, 183).

 

-

[Comme terme d'injure ou de mépris] : Chaitif garçon, remés t'espee, ou je te feray sentir la mienne ! (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 108). Je n'ay cure d'un tel chetif ! Je seroye bien eureuse d'avoir ung tel jeune galant qui n'aroit cure de moy, et me despendroit tout le mien (C.N.N., c.1456-1467, 341).

 

d)

En partic. "Qui est méprisable par son avarice" : Et ceuls que nous appellons tenans ou espargnans ou avers ou chetifz ou semblablement, tous telz deffaillent en donacion. (ORESME, E.A., c.1370, 239).

 

2.

[De choses]

 

a)

[D'une chose concr. ou abstr.] "Misérable, méprisable, sans valeur" : Sentir, vëoir, oïr, entendre, Souffrir a point et garde prendre Aus choses chetives et lentes, Aus passées et aus presentes Et a celles a avenir (MACH., D. Aler., a.1349, 332). Nient moins la charoingne chestive Encontre l'esperit estrive Et art par desir et remue Pour la belle que la voy nue. (Mir. chan., c.1361, 174). Car il n'est une [chose] du tout en tout beneuré qui est de tres laide figure ou qui est non noble et de chetif lignage ou qui est solitaire et senz ligniee. (ORESME, E.A., c.1370, 128). Fille, que j'ay en grant chierté Et plus que nulle rien qui vive, Ma vie repute a chaitive, Quant je n'ay dont te recevoir. (Gris., 1395, 87). Et aprés lui pour temps passer J'ay voulu ses plaintes escrire Sans un seul mot en trespasser, S'en doit tout le monde amasser Contre moy a tort et en vain, Pour le chestif livre casser Dont je ne suis que l'escripvain ? (CHART., E. Dames, 1425, 369). Cest exemple met saint Jeroime mon greffier ou prologue de la prophecie Abacuth, qui, en escripvant, a la persone dez chetifz desirs humains, contre la tardive et longue souffrance dez jugemens de Dieu, forma la demande pareille a la tienne (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 51). Mais très chetive chose est d'amer ce que de tous aultres est reffusé (LA SALE, Sale D., 1451, 127). ...ledit Guillaume, leur ainsné, pour porter dommaige à sesdiz frères, s'en ala audit villaige de la Jarrye, où il avoit achapté ung vielz fondis et y fist faire une chetive maison près de celle de sesdiz frères (Doc. Poitou G., t.10, 1460, 244). PHEBUS. Pour tout cela, ne plus ne moins, Ma seur Juno, cessés vos plains Et essuiez vos yeulx chetifz, Car vous scavés que les petis Doibvent aux greigneurs obeir. (Cene dieux, c.1492, 125).

 

b)

[D'un mal] "Méchant" : Sur toute riens moult fort menassoyent [les Vertus] le desloyal tirant Pechié, disant que ce chetif et maleureux et souillart mal y vouldroit venir, et que riens ne se prisoyent se devant elles ou aprés en son logis y entroit. (GERS., Concept., 1401, 406).

 

-

[Du monde] : Le monde (...) Fut saiges longuement, Justicier, vertueux, vaillant ; Or est lasches, chetis et molz, Vieulx, convoiteus et mal parlant (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 303). Il estoit bien en ta puissance Et me garder de la meschance De cest chetif monde ycy, Et me donner aussi chevance Pour moy getter hors de soucy ? (Prisonn. desconf. C., c.1488-1489, 44).

 

-

[Du Purgatoire] "Misérable, pénible" : Las ! qui est ce qui de ce val Meschant, chetif, lait et hideux, Puant, orrible et tenebreux Me veult oster ? (Mir. prev., 1352, 262).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin / Pierre Cromer

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