I. -

Empl. intrans.

A. -

"Jouer du chalumeau" : Pour ce convient il appel faire, Pour les malvais a lui attraire. Ly chalemeaulx, qui chalemelle, C'est la bouce qui les appelle (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 138). Advint qu'il perdi celle amie Dont demena dolente vie, Car long temps il corrut apréz Par bois et par champs et par préz ; Toutesvoyes en complaingnant Tousjours alloit challemelant (Böece Conf. reman. C., c.1400-1500, 99). Quant l'un a barbe et l'aultre brayes Puis qu'a tant qu'il fault que j'en braye, Autant servent ilz l'ung a l'aultre Comme fait ung chapeau de feaultre Qui pour festoyer une endoille Challemelle de sa conoille. (Barbes brayes A., a.1450, 260). [Ces vers sont obscurs. Faut-il comprendre "comme agit une maîtresse qui, pour fêter la venue de son amant, l'accueille par la musique de son rouet" - autrement dit : "qui refroidit son désir par un accueil glacial" (éd.) ?]

B. -

P. plaisant. "Bavarder" (Éd.) : A l'un fait secréz reveler Qu'il a promis taire et celer, Qui est ung mauvais vice, Boire a mesme ou chalemeler, Et fait serviteurs rebeller De faire leur service. (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 721).

II. -

Empl. trans.

-

"Jouer (un air) avec un chalumeau" : ...là s'assist jadis Pan (...), tenant ung freteau de rosel, dont il chalemela et chanta une estrange note. (Ovide mor. B., 1466-1467, 269).

-

P. ext. "Faire résonner (un autre instrument)" : A tant ès les barons et les trompes devant, Nakaires et tabours aloient chalemant [l. chalemelant] (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 41).