I. -

"Affrontement"

A. -

"Combat, lutte" : Sire, dist elle, pour l'amour de vous je me tairay. Et sachiez, se ce ne fust, l'on veist ja la bataille de nous .II., mais je m'en deporteray pour despechier nostre besongne. [var. : se ce ne fust, vous veissiés tantost une belle castille de nous deux, mais pour abregier ce retardement, je m'en deporteray] (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 340). [La var. se trouve p.512 (637.2)] Et quant les hieraulx veirent la castille des deux preux chevalliers, commencerent a dire tout en hault : "Seigneurs (...), regardez le tournoy de ces deux preus chevalliers !" (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 64). A la rescousse des deux chevaliers fut grosse la castille et terrible (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 627).

B. -

"Querelle, dispute" : Mais Envie qui suyvoit le lyon et apperceut que la dame n'estoit son amie ne plus que la premiere, vueillant avoir castille a tous lez bienveullans du lyon, par grant oultrageux despit l'araisonna (Lyon cor. U., 1467, 37). Drogues utiles pour fournir aux castilles D'orbes bastilles (LA VIGNE, V.N., p.1495, 134).

Rem. Doc. 1478 (Robin Paumier et Allin Thierry eurent grosse castille ensemble) ds GD II, 1c-2a.

-

Livrer castille à qqn. "En découdre avec qqn" : ...vous requier que vous me laissez paisible, ou, par la mort bieu, je vous livreray castille (C.N.N., c.1456-1467, 151). S'il a finé son preschement, Il nous infourmera du fait ; J'ay grant desir qu'il ait parfait, Affin que luy livre castille. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 47).

II. -

"Château" : Vous avés surtout le renom D'estre le plus grant puissant prince Qui fut oncqu'en nulle province, Em pays ne en nulle terre, Car, quant vous plaist, vous pouez guerre Faire contre tour et castille, Par telle contrée et par ville [Sens proposé par l'éd. Mais le sens I n'est pas exclu]. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 68).