C.N.R.S.
 
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     CALER     
FEW II-1 calare
CALER, verbe
[T-L : caler ; GDC : caler ; FEW II-1, 58a-b,59b : calare ; TLF : V, 35b : caler1]

I. -

Empl. trans.

A. -

MAR. "Baisser, faire descendre (la voile)" : ...il commanda au patron sarazin que il feist caler et abatre son voile en signe d'umilité (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 70). Sy veyrent tost aprez ledit seigneur de Wavrin et les Vallaques aux gallees du cardinal caller le voille dont Vallaques furent esbahis (WAVRIN, Chron. H., t.5, p.1471, 73).

B. -

"Laisser tomber un filet de chasse (sur un animal) (?) ; tendre un filet de chasse (?)" : De la, Maulbec. Calé ! Calé ! Garde bien de pardre la proye ! (Pass. Auv., 1477, 140). De sa, de sa, Callé, Calé ! Maulbec, il y a cy quelque beste. (Pass. Auv., 1477, 143).

 

Rem. L'éd. interprète Calé comme le nom d'un chien de chasse, mais A. Dauzat, Morphol. du patois de Vinzelles, 1900, 247 et 250, qui a publié le même passage, lit ce mot avec une minuscule et sans accent. Si cette lecture est bonne, on peut considérer cale comme l'impér. du verbe caler dont un des sens, "tendre un filet", att. en a. provençal (cf. FEW II-1, 58b, s.v. calare), convient bien à la situation décrite dans ce passage.

C. -

Au fig. "Modérer, tempérer (un propos)" : Or une petite intervalle M'escouterez, affin que calle Vostre dit, que je tiens a galle. (RENÉ D'ANJOU, Regn. et Jann. R., c.1457-1461, 88).

 

-

"Laisser tomber (un propos)" : Je te pry que veillez caller Ne gecter telz ditz a vollee, Car quant parolle est vollee Et departie de ta bouche (...) N'a repoz que tousjours ne voyse, Si tost qu'elle est mise dehors. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 440).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un navire] "Jeter l'ancre, mouiller" : ...en attendant le grant secours, envoyer deux navires legiers aux bandieres de Savoye, tirans la voye de l'isle de Sicille, et que de nuyct elles calassent au port dudict Gayette. (Lettres Ch. VIII, P.M., t.5, 1496, 74).

B. -

[Du vent] "S'atténuer, tomber" : Semble la mer assés transquille, Est le vent callé ? Fait il carme Assez sur l'eau ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 51). La nature de la mer de pardela est telle, c'est assavoir que en esté, incontinent le vent calés, incontinant la mer est bonasse (Arch. Nord, 1454, B 854, n° 15908, IGLF). ...et quant ce vint pres du souleil couchant, le vent calla avecques le souleil et ne fut pas si aspre comme il avoit esté, neantmoins que les undes estoient haultes et grandes encores assez forment, et que la mer n'estoit encores du tout appaisee ne acquitee (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 105).

C. -

[D'une personne] "Se calmer, se tenir tranquille" : ...doncques, pour les faire caller et aucunement tenir soubz verge, et aussi pour tenir en crainte les Vallenciens (...), sembla audit seignor qu'il estoit bien chose necessaire et expediente que monsieur le comte de Foix, son beau filz, ensemble toute l'armee des Françoys, feissent ung passaige par sondit royaulme d'Arragon (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., t.2, 1477-1478, 185).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin / Pierre Cromer

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