I. -

[Correspond à bordel "métairie"]

A. -

"Métairie"

Rem. Doc. 1329 (Nièvre, bordelaige) ds GD I, 686c.

B. -

"Droit seigneurial sur le revenu d'une petite métairie (en Nivernais et Bourbonnais ; en Lorraine ?)" : Comme Alips, fille de feu Perrin Cornillat, alias Barnaige, de Chasteauchinon, fust femme serve de corps, taillaible, exploitaible hault et bas, à volonté et main morte de nous, et nous deust tailles, cens, coustumes, bourdelaiges, corvées, tant sur sa personne comme sur ses héritaiges, lesquelx elle tenoit de nous [Jehan, duc de Bourbonnois] en servitute et main morte (...) ; Savoir faisons à touz présens et advenir, considérans et attendans les bons et agréables services que ledit feu Perrin Cornillat, père de ladicte Alips, nous a faiz ou temps passé (...) avons affranchi et affranchissons, manumis et manumectons et ostons de touz liens de servitute à tousjourmais par ces présentes ladicte Alips et ses enfens et hoirs de son corps à naistre successivement de hoir en hoir (Titres Bourbon L., t.2, 1415, 202).

Rem. Doc. 1312 (bordelage) et 1390 (bourdelaiges) ds GD I, 686c. Cf. Ordonn. des rois de Fr., P., t. 18, XXXIII : «Les coutumes de Nivernois et de Bourbonnois avoient admis, sous le nom de bordelage, une redevance annuelle en argent, en volailles et en grains, ou des trois les deux, sur les héritages des champs». Att. ds J. Balon, Gd dict. de dr. du Moy. Age, 1974, 1182a et H. Heidel, Die Terminol. der Finanzverwalt. im 15. Jahrh., 1936, 62. Cf. aussi : Item, est franc au moulin du roy du dit lieu de la Ferté, et peult desgrener au dit moulin. Item, est franc aux bourdesagez [l. bourdelage ?] du dit lieu de la Ferté et y prent chacun an huit d.t. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 43).GD : bourdasage, sans doute bourdelage.

II. -

[Correspond à bordel "lieu de débauche"] "Fréquentation des mauvais lieux, mauvaise vie, débauche" : Cel jour laira son bordelage, Et pour cellui sainttisme jour Ne fera mal ne deshonnour. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 106). Ainsi de mainte gent n'est mie Qui ribaut sont et bordelier (...), Quant souvent sont en bordelage... (Propr. choses Rosarius Z.S., c.1330, 128). Qui vielle prent, se jone est, il enrage : (...) Si va ailleurs ; pis vault que bordelage. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 248).

Rem. MACHO, FARGET, Nouv. Test. en fr., c.1479-1480, ds GD I, 687a.