C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     BEDEAU     
FEW XV-1 *bidil
BEDEAU, subst. masc.
[T-L : bedel ; GD : bedel ; GDC : bedel ; AND : bedel ; FEW XV-1, 102b : *bidil ; TLF : IV, 349a : bedeau]

I. -

[Huissier ou officier subalterne]

A. -

"Huissier d'une université (uniquement à Paris ?), appariteur" : ...lui voiant batre en sa maison le bedel de theologie (BAYE, I, 1400-1410, 104). ...maistre Denis le Courtillier, bedel en l'Université de Paris (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1450-1451, 719). Et s'i fye qui vouldra ! Oudit temps, advint à Paris ung grant debat entre les gens et officiers du roy en sa Chambre des Aides à Paris et ung des bedeaulx de l'Université d'icelle ville, pour ung exploict fait par ledit bedeau à l'encontre de deux conseillers de ladicte Chambre des Aides : pour lequel exploict ledit bedeau fut constitué prisonnier en la conciergerie du Palais royal, audit lieu de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 9). ...et le recteur de ladicte université et ses bedeaulx, atout leurs maces, estoient du costé senestre. (ESCOUCHY, Chron. B., t.2, a.1465, 431). ...Rogier de Mineray, espicier, bourgeois de Paris, et bedel de la nation de Normandie en l'Université de Paris (Comptes Paris M., t.2, 1473-1474, 327). ...gardes des clefz des portes ou des chesnes, quarteniers, dixeniers ou cinquanteniers de la ville de Paris, bedeaux ordinaires de l'Université de Paris (Mét. corp. Paris L., t.1, 1485, 61).

 

-

Maistre bedeau : Guillebert Le Roux, maistre bedeau de lad. nacion [de France] (Ch. VI, D., t.1, 1422, 419).

B. -

"Sergent dans les justices subalternes" : Bediaulx, maciers, sergens reçoit Dame esperance voulentiers (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 137). ....notaires, bedeaulx et aultres praticiens en cours d'église mariés, non estans de mestier, feront aussi une baniere. (Mét. corp. Paris L., t.1, 1467, 54). Qui fait courir par villes et hameaux Coureus sergens, commissaires bedeaux, (Et) justicier povres, qui n'en pevent mes, Fors seulement le peché des mauvais ? (Cene dieux, c.1492, 119).

C. -

"Officier subalterne préposé au service matériel d'une église" : Jehan Huitasse, pour le pain benoit de la parroiche en la maison, où il et les autres genz du Roy demorent à Londres, 5 d. ob. A li, pour le curé de ladicte parroisse, pour 4 quartiers de l'an commençant à Pasques passées, 6s. A li, pour les quartiers du bedeau, 12d. A li, pour le clerc de la parroisse, 12d. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 233).

D. -

Bedeau courant. "Messager" : JOATHAN. Ad ce nous consentons nous tous : Il n'est moyen plus abregant. CAYPHAS. Or, sus donc, il n'y ait sergent, Bedeau courant n'autre ministre Qui ne s'en voit guecter a tiltre, Voire tout quoy, sans mener bruyt, Sçavoir s'il vendra ceste nuyt Au temple faire ses sermons. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 209). Or sus donc, il n'y ait sergent, Bedeau courant n'autre ministre Qui ne voise gaictier au tiltre, Voire tout coy, sans mener bruyt, Savoir s'il viendra ceste nuyt Au temple faire ses sermons. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 536).

II. -

[Homme d'armes subalterne (de mauvaise réputation)]

A. -

"Soldat de troupes légères, armé de dards, d'une lance et d'un poignard (ces troupes ne sont autre chose que des paysans armés, adonnés au pillage, et à la solde de tous les partis indifféremment)" : Thoulousains et bidaux s'armerent vitement (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 267). De toutes pars assalent plus légier que bidaus. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 215). Se son oncle séuist qu'il fust en tel mériel, Tantost y fust venus et o lui sy bédiel. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 361). ...cel ost fut extimé à XXm armeures de fer à cheval et à plus de C mil hommes de pyé, de quoy il y avoit environ XIIm, que bedeaux, que Jennevoys (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 100). Toutesvoies se rendi la ville à Charles et y mist trois cens bidaux pour la garder (Chron. norm. 14e M., c.1369-1372, 11). Si trouvèrent qu'il estoient bien six mille armeures de fier, chevaliers et escuiers, et bien huit mille, que brigans, que bidaus, que aultres gens poursievant l'ost. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 9). Chil qui chevauçoient devant, li mareschaus de Mirepois, li sires de Noiiers, (...) à bien quatre cens lances sans les bidaus, s'en vinrent devant le Kesnoy. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 14). La ville de Noef Chastiel d'Auri fu prise et conquise. Là eut grant occision et persecution d'ommes et de bidaus. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 164). Entre ces kainnes, et bien à segur, par batailles, se tenoient li homme de le ville [Carcassonne], que on appelle ens ou pays bidaus à lances et à pavais. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 165). Et là eut mors grans fuison de bidaus hommes de le ville, pour tant qu'il s'estoient mis à deffense et qu'il ne s'estoient volut rançonner. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 173). ...la avoit dure bataille et dedens les nefs fait tamainte apertise d'armes. Finablement li Englois obtinrent la mer et la place. Et furent chil esqumeur normant, piqart, genevois, bidau et prouvenciel desconfi ; et trop petit s'en sauverent, car a la desconfiture, il ne porent. (FROISS., Chron. D., p.1400, 408). ...li arbalestrier de Valenchiennes aprocierent. Chil bidau les veirent venir sus la caucie et lor baniere tout devant ; et avoec ce il oirent dire ces gens de Rainmes qui la se desfendoient et escarmuçoient : "Veci seqours qui nous vient ; vechi les Valenciennois." Ces paroles oies et les arbalestriers veus, chil bidau se missent tantos au retour, et entrerent ens es bos de Saint Amant, et se sauverent, et retournerent en la ville. (FROISS., Chron. D., p.1400, 422). ...les Genevois (...) estoient environ troi mille. Et les conduisoient doi chevalier de Genneves ; si avoit nom li uns mesire Ortho Doriie, et li aultres, mesires Carles Grimauls. Et se i avoit grant fuisson de bidaus et d'arbalestriers que li Galois de la Baume conduisoit, uns chevaliers savoiiens. (FROISS., Chron. D., p.1400, 492). ...il y ot laiens maint bon arbalestrier Qui furent de Gascongne, (...) Et des bidaus osi qui de dars sèvent lanchier (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 556). Levez sus, bedeaulx et sergens, Courreurs, pietons et coquinaille ! Armez vostre timbre d'escaille Et venez tost devers monseigneur. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 774).

 

-

Empl. adj. : Evous les Hainnuiers venus qui entré estoient en l'abeie par deriere, et trouverent ce chevalier desus nonmé et son pennon et toutes gens bidaus et aultres qui la estoient, requelliet et mis en bonne ordenance. (FROISS., Chron. D., p.1400, 427). Qant la ville fu prise et esforcie des Hainnuiers et des Valenchiennois, nulle desfense n'i valli riens, et par especial on n'avoit nulle pité de ces saudoiiers bidaus mais estoient ocis la ou partout il estoient tenu et trouvé. (FROISS., Chron. D., p.1400, 428).

B. -

P. ext. "(Personne) qui ne vaut rien" : Si forte fu le lanche du Sarrasin bedel Que Hermin et sen destrier mist jus en un moncel. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 691). Et puis prenderés foy au linage bediel, Et nous renvoyerons Buinemont sans rapiel. (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 108).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

Fermer la fenêtre