A. -

"Picoter" : Cher frer[e] (...), Vueilles cecy en ton cueur mettre Et avoir conscience monde, En desprisant les dictz du monde Qui me hait, pour ce que m'as cher, Or luy laisse son frain mascher, Et becqueter comme ung malart (ALECIS, ABC P.P., 1451, 40). Pies, corbeaulx nous [nous, les pendus] ont les yeulx cavez Et arraché la barbe et les sourcilz. Jamais nul temps nous ne sommes assis : Puis ça, puis la, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charie, Plus becquetez d'oyseaulx [Part. passé en empl. subst. ?] que dez a coudre. Ne soiez donc de nostre confrairie, Mais priez Dieu que tous nous vueille absouldre. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 67).

B. -

"Donner des coups de bec (?)" : Celle [cigogne] s'en ala et reuint quant les aultres retournerent et le moingne estoit en cloistre elle vint a lui et lui bacota et claqueta de son bec grandement. Et en barbetant elle esteurt son col et lui gette par son bec en son giron vne pierre richement digne et precieuse. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 480).

Rem. Comment. des éd., 480 : «This form otherwise unrecorded ; it is probably a variant spelling of bequeter "to peck", or, alternatively, an error for vocat» ; FEW : «mfr. auch "hocher la tête" Gdf Lex».