C.N.R.S.
 
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     AVOUER1          AVOUER2     
FEW XXIV advocare
AVOUER-- AVOUER1 -->, verbe
[T-L : avöer ; GD : avoer ; GDC : avouer ; AND : avouer2 ; FEW XXIV, 201a : advocare ; TLF : III, 1141b : avouer]

I. -

"Reconnaître qqn/qqc. (pour/comme...)"

A. -

Avouer qqn/qqc.

 

1.

DR.

 

a)

[D'un vassal] Avouer qqn (à) roi/seigneur. "Reconnaître qqn pour son roi/son seigneur" : ...ou cas que il seroit reffussant de recevoir leur appeaulx et de leur faire droit et rayson, ilz prendroient et avouraient un aultre seigneur souverain (Songe verg. S., t.1, 1378, 283). ...il fauldra bien que toutes guerres cessent, Que le roy regne, que ses gens le cognoiscent, Qu'on le revere, qu'on l'advoue a seigneur (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 15). Nostre roy n'est ne nostre prince ; Nous le nyons et regnions, Mauldions et excommunions Et n'avouons roy ne seigneur Fors Cesar, le grand empereur (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 359).

 

-

Avouer qqn de qqc. "Reconnaître la suzeraineté de qqn sur qqc." : Les diz religieus disans le contraire, que ce estoit en leur demainne et en leur terre de Jart et ès appartenances, en la quelle il avoient toute juridicion et justice haute et basse et moienne, sans en avoier ne avoir avoé, en nul temps, nul souverain fors que le roy nostre seigneur (Doc. Poitou G., t.1, 1333, 421). ...tu n'es plus advohé Empereur, mais es desvouhé (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 648).

 

-

Avouer le parti de qqn. "Soutenir le parti de qqn" : ...tenans et advoans le parti dudit roy Henry d'Angleterre et de la royne sa femme (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 16).

 

b)

[Du seigneur] "Reconnaître qqn pour son vassal, pour son serviteur" : On voit que ung povre homme, quant il monte en estat et son seigneur l'aveue il se corrompt et destruit aussi son peuple et son pays (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 19).

 

c)

Avouer à tenir qqc. "Reconnaître que l'on tient (des terres, des revenus) par le fait d'un seigneur" : Sachent tuit que je Jehans de Byafort, chevaliers, sires de Serys, recongnois et advoue a tenir en foy et en hommage de mon très chier et redoubtey signeur monsigneur Jehan de Chastillon, conte de Porcien, ad cause dou chastel de Chastel, les chozes qui s'ensuient : Premiers, ma maison de Serys ainsis comme elle se comporte. Item, le quart de toute la justice de la dite ville de Serys. (Comté Porcien R., 1353, 156). ...ce aussi qu'il cognoist et advoue à tenir de l'evesque de Limoges tout ce de terre, rente et revenue qui lui eschei par la mort de sondit feu pere, lequel evesque tient nuement en foy du roy nostre sire (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 206). Celluy qui fait l'hommage est tenu ledit hommage fait de luy bailler dedans quarante jours le fief ou dénombrement par escript des choses qu'il advouhe à tenir de luy scellé du seel autentique (Vieux cout. Poitou F., c.1451-1454, c.1451-1454, 226). Sachent touz que nous en nostre propre et privé nom, confessons et advouons à tenir en plain fief à une seule foy et hommage de tres excellente dame nostre tres redoubtée dame madame la royne Blanche à cause de son chastel et chastellerie de la ville de Pontoise les choses qui cy apres ensuivent. (Doc. 1390. In : L. Mirot, Le Moy. Âge 15, 1911, 46).

 

-

Avouer une rente. "Reconnaître qu'une rente est assise et assignée sur un bien féodal" : Si aucun acquiert rentes sur les héritaiges universelz d'aucun vendeur assis en plusieurs fiefz, les seigneurs des fiefz ne pevent contraindre l'acquéreur de païer ventes jusques à l'asiecte en tant qu'il en vouldra advouer en son fief (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 512).

 

-

Avouer un bien : Li dit habitant ne porront ne ne devront avouher ne reclamer lour ["eux" (Éd.)] ne leurs biens d'autre seigneur que de nous ou de noz hoirs (Ordonn. rois Fr. S., t.4, 1354, 296).

 

2.

P. ext.

 

a)

"Reconnaître qqn pour sien" : Et sur ce le procureur de Savoisy, interrogué s'il advouoit son advocat, a dit que oy. (BAYE, I, 1400-1410, 109). Après laquelle proposicion finée, icellui maistre Jehan Petit requist audit duc de Bourgongne qu'il le voulsist advoer. Lequel duc lui accorda, et l'advoa en la présence du Daulphin qui là représentoit la personne du Roy (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1, c.1425-1440, 242). Où est plus le seigneur qui me advouera ? (LA SALE, Reconf. De Fresne H., 1457, 12). Ainsi furent appellées les parties. Et vint Richart, qui apporta le gantelet du prisonnier, lequel advoua le dit prisonnier et congneust bien que Richart estoit cellui qui l'avoit priz par dessuz la main et lui avoit osté son gantelet (BUEIL, I, 1461-1466, 224).

 

-

Estre le mieux avoué du monde. "Être le plus reconnu du monde" : Et je fuz le mieulx advoué Du monde. (B. veoir, p.1480, 18).

 

.

Estre avoué + adj. "Être reconnu comme + adj." : Pour trencher une robbe, habille De toutes gens suis avoué. (Coust. Esop. T., c.1500, 152).

 

.

Estre bien avoué. "Avoir bonne réputation" : ...Affin d'estre aux gens aggreable, Qu'on le repute raisonnable, Qu'il soit de tous costez loué Et de chascun bien advoué. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 232).

 

-

Avouer un enfant. "Reconnaître un enfant, déclarer être le père d'un enfant" : S'elle m'a fait oultraige, plus en fait a blasmer. Se je le puis sçavoir, par Dieu qui fit la mer, Ces enfans qu'elle porte, ne vouldray advoer, Et si feray son corps a martire livrer. (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 10).

 

-

Avouer des tesmoins. "Reconnaître (des témoins) pour siens, appeler (des témoins)" : Pour la quele preuve ou information faire, les diz freres avouerent pluseurs tesmoins dignes de foy, tant personnes d'eglise, nobles que autres (Doc. Poitou G., t.6, 1392, 102).

 

b)

"Prendre qqn sous sa protection" : Et quant elle est advoee de sy hault mary, vous en devés estre moult joyeulx. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 325).

 

-

[De Dieu] : Dieu est droicturier et sera Et croy de vray quant il sara Que ce n'est que une abuseresse De son meffait la pugnira Ne jamais si ne l'avouera, Car de maulx faict trop a largesse. (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 49).

 

.

Estre avoué de Dieu : Chus fu filz Cham, le filz Noé, Qui de Dieu fu tant advoué. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 146).

 

-

[De la Fortune] : Si n'orent pas esté laisans Rommains (...) de Fortune avouez, Qui si hault les ot anobly Et puis si les mist en oubly ! (CHR. PIZ., M.F., IV, 1400-1403, 27).

 

c)

Avouer Dieu. "Reconnaître Dieu, proclamer sa foi en Dieu" : Si pri a Dieu nostre seigneur Qu'avant puisse perdre la veue Ou me face mal plus greigneur Tel qu'il vouldra car je l'aveue. (VAILLANT, Oeuvres D., c.1445-1470, 121). J'aymeroys myeulx qui fust pendu, J'avoue Dieu et Marye la belle. (Gent. moun. T., c.1500, 375).

 

-

P. antiphr. [Formulé ainsi par crainte de blasphème] "Désavouer, renier Dieu (ou un saint)" : Mais je puisse Dieu avouer S'il n'est attrait d'une peaultraille, La plus belle villenaille Qui soit, se croy je, en ce royaume ! (Path. D., c.1456-1469, 86). Et ce n'est, j'advou sainct Pierre, Qu'un espovantail de cheneviere, Que le vent a cy abatu. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 45). J'avoue Dieu, ilz ont sur le nez Ung aulne de rouge esquarlate. (Rapp., c.1480, 62).

 

3.

"Reconnaître qqc. comme sien" : Et je, Charles, duc d'Orlians, rimer Voulu ces vers ou temps de ma jeunesse, Devant chascun les vueil bien advouer, Car prisonnier les fis, je le confesse (CH. D'ORLÉANS, Compl. C., 1433-p.1451, 261). Et quant la lectre fut leue, Monjoye demanda audit chevalier se ce seel estoit cellui de ses armes, et s'il advouoit tout ce qui estoit contenu en celle lettre. Et quant ce fut donné a entendre audit chevalier il dist que son seel et sa lettre il advouoit. (LA SALE, J.S., 1456, 148).

 

4.

Avouer qqn/qqc. + attr. de l'obj.

 

a)

"Reconnaître qqn/qqc. comme..." : ...le sergent de la rue les va desadvouer de leur seigneur et advouer bourgois de monseigneur le duc (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1371, 403). ...defendons especialment à noz sergens qu'il ne advouent nouveaulx bourgois des hommes dessoubz noz subgiéz, car ceste chose nous mettons du tout hors de leurs offices (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 78). ...attendu ce que l'en a, en autres acusacions faites par ledit Jehan Le Brun, l'en avoit trouvé icellui avoir dit et adveuées par plusieurs fois confessions des prisonniers, icelles accusacions estre vrayes, qu'il feust mis à question. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 144). Ces beaux mignons a vendre et a revendre, Regardez les, sont ilz pas a louer ? Au service sont tous pres d'eulx louer Du Dieu d'Amours, s'il lui plaist a les prendre. Son escolle saront bien tost aprandre, Bons escolliers, je les vueil avouer (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 491).

 

-

Avouer qqn estre + subst. "Reconnaître qqn pour" : LA MERE [de l'enfant ressuscité]. Pour toy servir et honnorer, Abandonner Tout ce que j'ay, Jhesus, vouldroye (...) Toutesfoiz, Jhesus, je t'avoye En la voye Estre le prophete tresgrant (Pass. Auv., 1477, 131). [L'éd. définit avoyer par "guider, diriger". L'interprétation par avouer est plus satisfaisante, mais la rime fait difficulté (cf. G. Roques, Z. rom. Philol. 99, 1983, 520).]

 

b)

"Considérer qqc. comme..." : ...se vous lui faites un seul desplaisir je l'advoue fait a moy (LA SALE, J.S., 1456, 295).

 

5.

Avouer + inf. "Reconnaître + inf." : ...il print (...) les boucles, chaines et autres menues ferrailles dessus dites, lesquelles lui furent monstrées, et ycelles advoua avoir prinses et les avoir vendues (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 37).

 

6.

"Reconnaître la réalité de qqc., affirmer qqc." : Pour ce le voeil bonnement avöer Car onques ne me vit en ce parti Que je peuïsse une heure estre sans li. (FROISS., Orl., 1368, 106). Je l'ay congneu [Amour] pieça au cler, Il ne fault ja que je le nye ; Par quoy dis et puis advouer, Ce n'est fors que plaisant folie (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 146). Que c'est estrange compaignie De Penser joint avec Espoir ! (...) D'eulx me plains et ne m'en plains mye, Car mal et bien m'ont fait avoir : Manty m'ont et aussi dit voir ; Je l'aveu et si le renye (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 242).

 

-

"Reconnaître la prééminence de qqc., distinguer une chose (parmi d'autres)" : Et saint Gregoire, en plusieurs pars, L'advoue [Grammaire] entres toutes les ars (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 127).

B. -

S'avouer

 

1.

S'avouer de qqn/pour qqn. "Se reconnaître du parti de qqn" : ...avons mandé au bailli de Tournay que par les mettes de son bailliage il ne laisse passer aucunes gens d'armes, archiers ou arbalestriers à quelxques seigneurs ou cappitaines qu'ilz soient et de qui ilz se advouent, soient de nostre sang ou aultres (Doc. 1408. In : L. Mirot, Le Moy. Âge 21, 1919, 33). ...pour resister aux anciens ennemis de ce royaume et aus gens de compaigne qui s'advoent dudit duc de Bourgongne. (FAUQ., I, 1417-1420, 32). ...et n'y a depuis passé chevallier qui se soit advoué ou renommé de lui que je ne aye mis a mort ou emprisonné par force d'armes. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 129). "Jehan de Paris, mon bon amy, si vous voulez venir avecq nous jusques a Burgues, et vous avouer pour moy, je vous donray de l'argent bien largement, et si verrez une belle assemblee de dames et seigneurs." (Jehan de Paris W., c.1494-1495, 43).

 

-

[D'une communauté] : Et avec ce y a ung autre chappitre des accords des bourgeois qui se sont advouhéz de la bourgeoisie dudit Flaigey (Chartes communes Bourg. G., t.2, 1332-1333, 471).

 

2.

S'avouer + attr. du pronom. "Se reconnaître + attr." : ...iceulx Henry et Jehannotte sa femme, de et avec l'auttorité de son mari, lors present, se sont desavouéz et desavouent par devant nous des diz seigneurs et dame et des dites servitutes et condicions de la dite terre et se sont advouéz et advouent pour eulx et leur posterité de l'un et l'autre sexe, née et à naistre, perpetuelment hommes, femmes et bourgois de mondit seigneur le duc, de sa ville de Beaune et bourgoisie d'icelle ville (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 251). Regardez moy sa contenance, Lui siet il bien a soy jouer ? (...) Entre les parfaictes de France Se peut elle l'une advouer ? (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 236).

 

-

Empl. pronom. à sens passif S'avouer pour. "Être reconnu pour" : ...defendons à noz sergens et à noz prevosts qu'il ne teignent commant ne bourgois, se il n'est couchant et levant au lieu où il se advouera pour bourgois, s'il ne les y avoit tenu par XXX ans ou plus (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 78).

 

3.

S'avouer estre... "Se déclarer être..." : ...lequel prisonnier, sur ce interrogué, et par serement, dist, confessa et se advoua estre homme noble et de noble lignée, si comme il avoit oy dire ou pays [dont] il estoit nez aus gens qui l'avoient eu en garde (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 3).

C. -

Part. passé en empl. subst. Avoué

 

Rem. V. aussi avoué/avouée

 

1.

"(Celui) qui s'avoue, qui se reconnaît dépendre de..." : Et pour ce icelles villes avecques la nature de leurs conditions servilles [les religieux] ont fait diviser et mettre chascune par soy ensemble lesdicts hommes et femmes advoez et demourans en icelles le mieulx et le plus amplement que leur a esté possible par ceste forme et maniere. Avant laquelle declaracion fait ademonstrer que les villes forainnes de la dicte eglise cy apres denommées en la seignourie et conditions servilles desquelles lesdicts advoez se sont tousjours recogneuz et tenus hommes et femmes de la dicte eglise ensamble soubzmis a la nature et condition dicelle, estoyent loingtemps a paravant leurs dicts advenemens admorties a la dicte eglise et sont differantes de conditions et nature servilles (Doc. 1464. In : R. Fossier, Bibl. Éc. Chartes 122, 1964, 199).

 

2.

Avoir l'avoué de qqn. "Avoir l'aveu, l'appui de qqn" : ...li baillieux (...) fist faire un conmandement (...) que nuls ne menast vivres à ceulx de Gaind, car, se il estoient sus le chemin veu ne trouvé, il n'aroient point d'avoé de li (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 146).

D. -

Inf. subst. "Fait de se reconnaître comme le vassal de qqn"

 

-

Jour de l'avouer : ...et aura en la lettre contenuz trois tesmoins qui auront esté presens à la bourgoisie faire ou à l'avouement ou au jour de l'advouer. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 78).

II. -

"Approuver qqn/qqc."

A. -

"Approuver qqn, approuver son action" : Et pour ce bien dire pouez Que vous n'estes pas avouez ; Si devez paier la lamproie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 243). Avec ce tuit li estrangier, En tout, sans muer ne changier, L'avouerent (MACH., P. Alex., p.1369, 102). "Avoués vous ce damoiseaulx Qui a parlé darrenierment ?" "Ouïl, je l'avueu voirement." (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 362). Nulle pité de li il n'eurent, Ains le fisent venir avant, Vosist ou non, et droit devant Pynoteüs le devorerent, Car son mesfait pas n'avoërent (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 91). Dezquelles choses il appiert clerement que il soubstenet lez dittes Conpaignes, et avoit leur fais agreables, laquelle chose appiert aussi, tant par la conffession de plusieurs dez dittes Conpaignes, que par plusieurs lettres, lezquellez furent envoïés par le dit Prince aux dittes Conpaignes, lezquellez il lez confortoit et lez avouet, conme lieutenant de son pere. (Songe verg. S., t.1, 1378, 282).

 

-

Avouer qqn de qqc. : Quant Desir ot finee sa raison et que le Cueur l'eut advoué de ce qu'il disoit, le dieu d'Amours se prist a sourrire, et en crollant la teste respondit et dist ainsi... (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 173). Il nous en fault une [une croix] si haulte Qu'elle ait .XVII. piéz de long, Mal rabotee et de gros tronc, Si tu en veulx estre avoué, Ou le prophete soit cloué De gros cloux par piéz et mains. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 383). LE RUSTAULT DE VILLE. Je suis bien certain, qui voulroit, Que de luy tantost joyroye Et, qui de ce m'avoueroit, Par mon serment, je le feroye. (LA VIGNE, S.M., 1496, 408).

 

-

Estre avoué de qqc. "Avoir l'autorisation de qqc." : Mais vous souffrirez tant que je auray reparlé aux princes du pays qui cy attendent, car je ne vous vouldroie respondre chose dont je ne fusse advoé. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 139).

B. -

"Approuver qqn et lui apporter son aide" : De Raouline, femme Jehan Piot, advouée de son mary, pour une autre amende tauxée le 23e jour d'aoust ensuivant à 8 s. p. (Comptes Paris V.L.D., t.1, 1456-1457, 903).

 

Rem. Ds l'ex. suivant advoée semble signifier "aidée par des consignes précises et approuvée dans sa réaction" : La demoiselle de sa maistresse est escollée et advoée que mieulx on ne pourroit [Il s'agit d'une suivante qui doit s'acquitter d'une mission que lui a confiée sa maîtresse] (C.N.N., c.1456-1467, 74).

C. -

"Se porter garant de qqn, de son action ; se porter garant de qqc." : ...li dis baillis, prevos, maires et jurés, pour tant que à chascun poet touchier, advoerent le dit Robert et, la prinse remise au lieu (Hist. dr. munic. E., t.2, 1340, 27). ...se Jehans Prouniaux avoit fait un outrage de soi meismes, la ville de Gaind ne le voloit mies avoer mais s'en escusoit loiaument et plainement (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 221). ...mes dis seigneurs les commis dessus nommés ont demandé par la bouche de mon dit seigneur d'Alby aux diz des estas s'ilz advouhoient ce que par le dit messire Jehan Joard avoit esté dit (Archives servit. Louis XI, T., 1477, 97).

 

-

Avouer qqn de qqc. "Se porter garant de qqn au sujet de qqc." : En ce temps, l'évesque de Paris, à la requeste de l'Université, envoya devers le duc de Bourgoingne, pour sçavoir se il vouloit advouer maistre Jehan Petit des articles que aultreffoiz avoit proposé, à sa requeste, contre le feu duc d'Orléans. Et le duc de Bourgoingne respondyt au messagé que il ne le vouloit porter ne advouer, sinon en son bon droit. (LEFÈVRE ST-RÉMY, Chron. M., t.1, c.1462-1468, 155).

D. -

"Approuver qqc." : Pour ce que le gerfaut loay Et que la loange avouay, Einsois que l'eüsse esprouvé Ou c'on le m'eüst vray prouvé (MACH., D. Aler., a.1349, 377). Sire, je advoue [var. j'avoe] vostre dit, Et volentiers me desdiray (MACH., P. Alex., p.1369, 242). Quant a moy [Mélusine], de ma partie, je m'en pense a vengier [de mon père], car aussi pou de soulaz qu'il a empetré a nostre mere par sa faulseté, je lui pense a faire. Et les autres deux lui respondirent : Vous estes nostre ainsnee, nous vous suivrons et avouerons ce que vous en vouldrez faire. (ARRAS, c.1392-1393, 11).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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