C.N.R.S.
 
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     AVOLER     
FEW XXIV advolare
AVOLER, verbe
[T-L : avoler ; GD : avoler ; AND : avoler ; FEW XXIV, 204b : advolare]

I. -

Empl. intrans.

A. -

Au propre [D'un oiseau , d'un insecte, d'un objet projeté...] "Arriver en volant" : Des oysiaus qui la s'assambloient, Qui de toutes pars avoloient, Adonques tous les enchassay (MACH., D. Aler., a.1349, 266). Je le vi venir avolant [l'épervier] Et de ses eles acolant L'air de quoy il se conduisoit, Esbanioit et deduisoit (MACH., D. Aler., a.1349, 270). Et Olivier le voit [l'oisel] devers lui avoler (Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 137). Puis vist contre ses quartre maint escoufle avolé (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 303). ...Et puis avoloit pour soy mettre Un grant aigle sur mon visage (Mir. Berthe, c.1373, 199). Et ardirent cil qui envoiiet y furent, à leur retour, aucuns hamelés qui là estoient, tant que les fumières et flamesches en avolèrent dedens le Noef Chastiel. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 21). ...il m'estoit advis, ainsy qu'en men dormant C'ung dragon me venoit desur moy avollant (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 5). ...ung oiseau grant a merveilles vint avolant par les fenestres ou palais. (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 703). Cestui predist à Bordeaux les tempestes qui furent entour Orleans et les tremblemens de terre qui furent en Auvergne. Prenostica aussi, deux ans devant, l'innumerable nombre de langoustes qui advolerent en France, qui firent ung dommage inestimable, car ilz mengerent tout ce qu'ilz trouverent vert sur la terre et, en plusieurs lieux, mengerent les escorces des gros arbres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 107 v°). "...quant de vous sera departi le premier faon et envers Dieu, n'amandez votre vie, l'aigle, qui de prison sera gectez, retournera et avolera en vostre terre, acompagné de plusieurs oyseaulx de sa partie, par quoy terre et vie perdrés." (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 142 v°).

B. -

Au fig. "Se répandre" : Nouvelles avolèrent à Bruges en dissant : "Vous ne savés quoi ? Li Gantois sont venu à nostre pourcession." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 220).

II. -

Part. passé en empl. adj. ou subst.

A. -

Part. passé en empl. adj. "Étranger, venu de loin, dont on ignore l'origine, vagabond, d'où, p. ext., méprisable, sans importance" (d'apr. HUG.) : Je vueil aler au roy parler et desranger, Et demander si cuide que nous soions berger, Ou bastars avolez ou enfans de mestier. (Ren. Gennes D.B., c.1350-1400, 90).

 

-

[D'une femme] "Venue on ne sait d'où, étrangère, effrontée" : ...vous m'avez fait tel contraire Que ma fille avez violée, Com s'elle fust garce avolée ! (Mir. st J. Cris., c.1344, 274). LA MÉRE AU ROY. Damoiselle, je vous vueil dire Que vous estes une musarde Et une avolée coquarde. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 27).

B. -

Part. passé en empl. subst.

 

-

Au masc. : ...une ville petiote, De barat pleinne et de riote. Or la nommez, se vous volez, Car il y a moult d'avolez. (MACH., F. am., c.1361, 242). Et cil qui ensi estoient banit, des quelz il estoient grant fuison, se tenoient à Saint Omer le plus, et les appelloit on les avollés ou les oultre avollés. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 128). Avolé d'estrange terre, garde toy de moy ! (Percef. VI, R., c.1450 [c.1340], 765). Tien sur le cul ! tien sur la cuisse ! Pas ne me faindray, que je puisse. Tien si du long ! tien si du lay ! Appelle ton dieu l'avollay, Affin qu'il te viengne secourre. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 224).

 

-

Au fém. : J'avoie grant dueil qu'aviés pris Une femme de si bas pris Que ce n'estoit qu'une avolée C'on ne savoit dont estoit née, Que la mer cy jettée avoit. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 71).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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