I. -

Subst. "Personne qui étudie les astres, leurs mouvements souvent dans le but de déterminer leur influence sur la destinée humaine, sur les événements terrestres et sur le temps"

A. -

[L'activité englobe à la fois l'observation astronomique et plus partic. les pratiques astrologiques] : Et pour che que li effect ensievent les mouvemens des estoilles et lor sieges, pour che fu il necessaire a l'astronomien qu'il rechevist science et oist de l'astrologien... (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 56). ...li astronomien Qui congnoissent les nacions Parmi les constellations (MACH., J. R. Nav., 1349, 270). Car telle chose est cause ou signe de mauvaise fortune, si comme dient les astronomiens (ORESME, Divin. C., c.1366, 62). Et mettons Zoroastres, roy des Bretaniens, qui fu si grant astronomien et qui premiers trouva les ars magiques... (ORESME, Divin. C., c.1366, 70). Le secont degré de sa grant largece [de Dieu] envers nous est que le soleil et la lune et toutes les planettes et les etoiles qui sont ou firmament il a donné et habandonné a homme pour lui servir, et pour homme servir furent ilz faiz, si comme dit Saint Gregoire en un sermon contre les astronomiens (FRÈRE ROBERT, Chastel perill. B., c.1368, 358). Monseigneur, les saiges astronomiens nous ont dit que le jayant ne puet mourir fors par vous. Et aussi nous savons de certain qu'il le scet bien, et se vous alez devers lui et vous lui dictes vostre nom, vous ne vous saurez si garder qu'il ne vous eschappe. Par mon chief, dist Gieffroy, s'il est vray ce que voz astronomiens vous ont dit, il ne me puet fuir. (ARRAS, c.1392-1393, 262). Ceste partie [des interrogations] sert de respondre aux questions ou aux demandes que on peut a l'astronomien faire soudainement de quelconque matiere qu'elles soient, laquelle chose est moult forte et moult esmerveillable a bien entendre et a sauver sa possibilité. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 28-29). ...comme Renommée lors tesmoignast par toute crestienté la soffisance de mon pere naturel es sciences speculatives, comme suppellatif astronomien, jusques en Ytalie, en la cité de Boulougne la Grace, par ses messages l'envoya querre (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 41). Item, il afferma devoir à maistre Hemart, astronomien, la somme de cent frans ou environ. (Test. Parlem. Paris T., 1407, 449). ...car il y a passé vingt ans que j'ay sceu par les signes celestiaulx que la Grant Bretaigne seroit destruitte, et a cela se sont accordez tous les bons astronomiens. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 583). Nos summes tres bons astronomien (Jeu nat. C., c.1480-1500, 180). Acensippus, le philozophe et devost astronomien. Cestui se desdya a la theoriq des planetes en sa jeunesse, puis la laissa (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 57 v°). Maistre Symon de Perre Couverte, du diocese d'Orleans, appellé par les Gantoys pour conseiller leurs afferes, comme homme ellegand, grant astronomien et homme de bonne estyme, veritable en plusieurs ses jugemens generaulx et particuliers. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

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En partic. "Astrologue (p. oppos. à astrologien "astronome")" : Et quant aux jugemens des astronomiens qu'ilz font par les nativitez, pour mectre fin aux jugemens Jhesucrist crea une nouvelle estoille, par laquelle il annuncia sa propre nativite aux III roys qui estoient grans astrologiens. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 611).

B. -

"Prêtre (d'une religion païenne)" : Soit posé que le pere d'aucun soit malade. Tantost le filz ira a .I. astronomien, c'est assavoir a .I. prestre, et li dira ainssi : "Sire, alez savoir a nostre dieu se mon pere puet estre delivré de ceste enfermeté, ou se il en morra." (VIGNAY, Merv. Terre Outr. T., c.1331-1333, 46). ...se le père ou la mère d'aucun est là malade, li filz s'en va à un astronomien, c'est à dire au prestre de leur loy (JEAN LE LONG, Voy. Odoric C., 1351, 237).

C. -

"Celui qui prévoit le temps qu'il va faire"

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P. iron. : Je sui bon astronomien, Je sçay bien quant il doit plouvoir ; Le doz me deult, goulteux devien, Je sui bon astronomien. Elas ! jamaiz ne vaudray rien, Dames, pour faire mon devoir. Je sui bon astronomien, Je sçay bien quant il doit plouvoir. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 97).

D. -

[L'accent est mis sur l'observation du ciel] "Astronome" : Cil phillosophe Tholomee Qui sur touz ot la renommee D'estre bon astronomïen Au temps l'emperiere Adrïen Fist d'astronomie maint code En une isle qui a nom Rode (Tomb. Chartr. Trois contes S., c.1337-1339, 101). [Les sphères erratiques] Qui faisoient mains mouvemens Par pluseurs divers tournemens Que es epicicles faisoient Et quë ainsi leur donnoient Les epicicles tournians Sens cesser mëus et mouvans, Diversifians si leur tours Que ne pourroit savoir leur cours Nul astronomian [var. astrenomien] mondain (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 289). Tholomée, roy des Egypciens, Fut nobles clers et astronomiens ; Ne pour ce n'ot en lui moins vasselaige, Car roys qui scet et est hystoriens Ainsis sur touz puet avoir advantaige. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 88).

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En partic. "Personne qui fabrique des instruments astronomiques" : ...maistre Henry Zwolls, astronommien, pour avoir fait les deux cadrans en iceulx deux signets (Comptes Lille L., t.1, 1431-1432, 263).

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En appos. : Je ai eu lonc tamps un mestre astronomiien, qui dissoit et affermoit que en sa jonèce il aroit mout à faire et isteroit de grans perils et de grans aventures. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 282). ...une ambaxade par eulz faite de l'ordonnance de madite dame devers le roy et la royne à Troies querir illec trois personnes astronomiens pour les amener audit Chastillon es prisons de madicte dame (...) afin d'en ordonner par madicte dame ainsi qu'elle trouveroit estre a fere par conseil (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 359).

II. -

Adj. "Astrologique"

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Jeter les figures astronomiennes. "Calculer le thème astral" : Sy vey que perdedens ces tables l'ancien preudhomme jectoit ses figures astronomiennes tout afait qu'il avoit conceu aucune chose en regardant les planetes et estoilles du ciel. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 498).

REM. Forme en -l- : : ...son astrolomien est venu vers moy et croy que ce soit à bon escient. (Lettres Louis XI, V., t.4, 1469, 60).Cette forme se rencontre surtout dans le domaine franco-ital. et prov. (cf. aussi strolomie, astrolomia, estrolomia "astrologie" ds FEW XXV, 628b et estrolomien, estrolomiayre, estrolomiador "astrologue" ds FEW XXV, 629a ; v. aussi 629b, note 1).