I. -

Subst. masc. "Personne qui étudie les astres, leurs mouvements et leurs relations réciproques, souvent dans le but de déterminer leur influence sur la destinée humaine, sur les événements terrestres et sur le temps"

A. -

[L'activité englobe à la fois l'observation astronomique et les pratiques astrologiques] : ...souvent par aventure Autre chose bien figure [dans le firmament] Que ne saroient supposer Astrologiens ou penser. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 115). Ainsi que firent les bons Maistres Ou temps jadis de noz ancestres, Tant que subtilz Phisiciens Que sages Astrologiens, Qui cellui Traicté composèrent Et la doctrine ordonnèrent, Dont fut translaté et retrait Ce petit Livre (LA HAYE, P. peste, 1426, 16). ...il mourut, tant en la ville, villages voisins, prevosté et viconté de Paris, quarante mil creatures et mieulx, entre lesquelz y mourut maistre Arnoul, astrologien du roy, qui estoit fort plaisant homme, plusieurs medecins et officiers du roy en ladicte ville de Paris. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 165). Quant Dieu fut nez en Bethleem au lieu devant dit, Dieu le createur tout poissant fist l'estoille prophetisie par Balaam apparoir sour le montaigne de Vaulx, laquelle fu veue de XII saiges astrologiens d'Inde, de Perse et de Caldee (Hist. trois rois E., 1474, 110). ...si aucuns invocateurs, nigromanciens, abuseurs ou divins, pour couvrir leurs mauvais ars, ont contrefait et contreffont les astrologiens (...), il ne s'ensuit pas pourtant que la très noble et excellante science de astrologie et les purs astrologiens en doyent estre blasmés (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°). Et bien souvent advient que la cause tant aux medicins que aux astrologiens est fort difficile a congnoistre donc elle procede, soit a la raison des corps superiors ou de l'infection et corruption de l'air, ou de l'eau, ou par les putrefactions estantes aux visceres, profunditez et cavernes de la terre (LE FORESTIER, Rég. épid. pest., 1495. In : Chrestom. R., 277).

B. -

[L'accent est mis sur les pratiques astrologiques] "Astrologue, mage" : Vous estes astrologiens (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 243). ...sy seront tenebres universelles et verrons plusseurs signes au ciel ; dont, pour seur remede, les astrologiens et devotes personnes, qui ce cognoissent par revelation, conseillent de soy tenir es cavernes, bas celliers et parfondes fosses (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 901). Don aux esclaves qui ont dancé devant le roy le jour de caresme prenant (...). Don à plusieurs maneuvres des édifices que le roy fait faire à Aix (...). Don à maistre Jehan Laurens, astrologien (...) pour aller à Lambès faire le jugement de ceste année, où il a vacqué par plusieurs jours (Roi René vie L., 1478, 377). Nostre astrologien Point pour nyent n'en faisoit son raport. Ce les signes ne sont d'ung bon acort, Les allemens ["éléments"] ne seroient aler bien. (Astr. P., 1498, 202).

C. -

[L'accent est mis sur la prévision du temps] : ...conme nous povons mettre exemple en un bon astrologyen lequel, par la consideracion dez causes natureles, puet, sanz faulte, diviner le temps et l'eure d'un eclypse et aussi, de la consideracion dez estelles, il puet, par conjecturacions, denuncier lez pluies advenir ou lez sechereces. (Songe verg. S., t.1, 1378, 363). ...car un astrologyen vous dira que il plouvera tres habundenment, en un certain jour, et neantmoins, vous le troverrés le plus sec et le plus beau jour de la sempmaine (Songe verg. S., t.1, 1378, 363).

D. -

[L'accent est mis sur l'observation du ciel] "Astronome" : ...si come les astrologiens divisent les cercles du ciel en degréz (ORESME, C.M., c.1377, 46). Cancer si est ung signe du ciel par ou le soleil passe en certaines heures du jour comme dient les astrologiens. (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 95). Cestui, comme pur astrologien, devisa les temps par ans et par moys, plus convenablement que fait encores n'avoit esté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 20 r°).

II. -

Adj. [D'une pers.] "Qui pratique l'astrologie" : Et les seigneurs de bonne foy et simple qui ne se cognoissent en la science et ne demandent pas le conseil de ma maistresse l'Universite donnant foy au bourdeur subtil et gabuseur astrologien. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 609).