Empl. trans.

A. -

[D'une pers.]

1.

Assauter qqn. "Assaillir, attaquer qqn" : Or regardons que nous ferons, Et se nous les assauterons ; Car hontes seroit de partir Sans eaus penre, ou sans assaillir (MACH., P. Alex., p.1369, 80). N'onques ne vi gens sans doubtance, Qui si vitement assaillissent, Ne qui si bien se deffendissent, Sire. Et vous les assauterez A ces murs où il sont montez ? (MACH., P. Alex., p.1369, 81).

2.

Assauter qqc.

a)

"Braquer (l'artillerie), faire donner" : ...et se mirent à siège devant icelle ville de la Charité, et y firent asseoir et assaulter aucunes bonbardes, canons et autres artilleries. (CHART. J., Chron. Ch. VII, V., t.1, c.1437-1464, 117).

b)

Au fig. "Poursuivre, rechercher (une chose abstr.)" : Vaillance la renommée Sera de moy honorée Et Loyauté confortée. Le bien fait assauteray, Honneur et largesse auray, Avarice yert reboutée. En bien sera ma pensée. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 241).

-

"Appeler, exiger" : Aussi vous ramentoiz, pucellete Esmeraulde, Le present du mantel dont vous fustes si chaude. Par foy, ceste bonté par armes, non par fraude, Qu'il conquist sur Dagon aultre bonté assaude. (Percef. II, R., t.2, c.1450 [c.1340], 313). ["appelle, exige un autre présent" ; cf. note de l'éd., p.587 ; «la forme assauder pour assauter est possible dans le Nord et en picard en raison des hésitations entre sourde et sonore à l'intervocalique» ; cf. GD I, 424a, doc. de 1247]

B. -

[D'un animal] Assauter (une femelle). "Saillir" : "Quant la nuit sera bien obscure, Une jument quier et procure ;" Et la place lui demoustra De l'assemblée, et dist : "Va, la Mayne la jument sanz deffaulte, Et fay que mes chevaulx l'assaulte Secretement..." (DESCH., M.M., c.1385-1403, 15).