C.N.R.S.
 
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     ASSAGIR     
FEW XI sapidus
ASSAGIR, verbe
[T-L : assagir ; GD : assagir ; GDC : assagir ; FEW XI, 204a : sapidus ; TLF : III, 662a : assagir]

I. -

Empl. trans.

A. -

Assagir qqn

 

1.

[D'une pers.] "Instruire qqn" : Biaus fils, c'est li degrés d'Emprise Et cils qui est sus, il t'atent. Je sench ja que tes coers y tent, Car je voi ta coulour rougir. Mais un peu te voel assagir Ains que tu soies sus trouvés (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 107).

 

2.

[D'une chose concr. ou abstr.] "Rendre sage qqn" : Son doulz parler m'assagissoit Par le bien que de li issoit (MACH., Voir, 1364, 3127). Robes de vair ne de gris n'ont puissance D'assagir nul ; mais puis que le sens as, Se robes vests pour ce ne le perdras ; Foulz sa foleur pour sa robe herminée Ne laissera, ne son sens l'omme bas : On ne congnoist aux robes la pensée. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 233).

B. -

Assagir qqn de qqc.

 

1.

[D'une pers.] "Instruire qqn de qqc., faire savoir qqc. à qqn" : Et pourtant laissez Dieu convenir de sa grâce envers moy, ainsi que son plaisir portera, mais vous autres assaigissez-moy de ce qui gist en vostre congnoissance par opération de nature. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 330). Or doncques, ce dit le roy lors, puisqu'il plaist à Dieu que ainsi soit, je vous prie que d'une chose m'assagissiez devant ma mort, à sçavoir, si vous savez ou si pourra plaire à Dieu qu'en mon lieu après moy, mon hoir pourra régner en France. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 340). Donc, et pour contenter et chacun assagir de cecy, je fais demande : "N'est l'hystoriographe (et doit estre vray délateur des choses), taiseur, s'il luy plaist, des cas honteux, non nécessaires à estre révélés, et prononcheur de toutes hautes glorieuses besongnes en chacune personne, pour lui donner renommée ?" (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 95).

 

2.

[D'une chose abstr.] "Faire connaître, révéler qqc. à qqn" : O folle orgueilleuse fortune, despite ennemye de paix et meurtrière des coeurs, comme tes soudains exploix m'assagissent de tes moeurs, et à ma dure cuisance me font exemple de ton estre, qui hier me tenoies encores à compagne, huy à ta serve, hier fière en amour d'autrui, huy toute indigne d'estre amée. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 53).

II. -

Empl. pronom.

A. -

S'assagir. "Devenir sage, apprendre qqc., s'instruire" : Se beau parler faisoit homme assagir Et beau maintien faisoit constance avoir ... (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 199). Tant grate chievre que maugist, Et tant caufe on fer qu'il rougist, Et li lyons si s'asagist : De sa nature Ne congnissoit, quant on le mist En le prison ou il gemist, Le grant force qui de li ist (FROISS., Pris. am. F., 1372-1373, 135). Mais si je veux regarder aux mérites d'un et d'autres, et moy assagir et fonder sur la renommée commune des choses qui se voyent et trouvent par expérience (...) je ne voy et ne trouve chose en quoy je le puisse grandir en los (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 129).

B. -

S'assagir de qqc. "S'informer de qqc." : "...Et par ainsi lui mesmes se porra assagir de ce dont il est en doubte." (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 307).

III. -

Part. passé en empl. subst. "Sage" : Et par ainsy, qui au premier avoit esté non agoustant sa felicité, devint assagi miserable, et qui en la veue du monde n'avoit apparence de ressourdre, redevint plus beatiffié qu'oncques et glorifié au double. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 109).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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