"Hideux, affreux, horrible..." : Mon esprit fut comme demy estique De tant l'avoir tourmenté et bruillé, Mais quant j'eux bien maint propos barbouillé, Vexacion par ung traveil acreux M'asomeilla et me fit songer creux. ([LA VIGNE, Ress. chrest. B., 1494, 107]). Puyssans canons comme grosses bombardes, Grans albardes, fors brancars a brimbardes, Fleustes coquardes despiteusement creuses Pour mettre avant griayches ambassades, Dures passades, de cadences maussades Et de cassades farrouches et acreuses, Tres depiteuses serpentines doubteuses ([LA VIGNE, V.N., p.1495, 133]). Guerre ennuyeuse, accreuse, dangereuse, Fort ruÿneuse, couars voyent envis Et, sur ce point, je conclus mon advis. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 157]). Je prendray tout, par moult forte bataille, Et en enffer, cueur, pormon et entraille Feray menger a serpens venymeuses ; Des corps feray provision vitaille Et a crapaulx grox et de bonne taille Feray ronger, par manyeres accreuses ([LA VIGNE, S.M., 1496, 220]). Exhibez luy guerre si tresmortelle Et si acreuse qu'en la vie immortelle Jamais ne soit la pareille apperceue ([LA VIGNE, S.M., 1496, 227]). Venez avant, coquineaux, babillars, Cornars, coquars, loricars, coquillars, Monstrez moy tous voz figures acreuses, Vilz, vielz, rocars, meurtriers, larrons, pillars, Droncars, canars, regnardiers, gangrillars, Sortez dehors des lymbes tenebreuses ! ([LA VIGNE, S.M., 1496, 350]). Quant monstrer veulx ma puissance terrible Et mon pouoir acreux et detestable, Dessus la terre ne m'est rien impossible, Tant est mon cas vil et abhominable. ([LA VIGNE, S.M., 1496, 352]). |
REM. Attest. bourg. de 1340 acrous ds FEW. Le mot semble empr. par André de La Vigne à la zone orientale des parlers d'oïl (Franche-Comté, Bourgogne, Lorraine). Cf. J.-P. Chambon, Approches du moy. fr., t.2, 1992, 9-10 et G. Roques, In : Le M. fr. (3e Colloque, Düsseldorf), 1982, 110. Le FEW enregistre le subst. ascre (avoir horreur u ascre de "avoir horreur de" ; attest. de c.1370). |