A. -

"Point unique au jeu de dés, as" : Veez la trois as ! J'en ay ja perdu ma partie ! (Pass. Auv., 1477, 201). ...six et quatre font dix, Et as sont onze (Pass. Auv., 1477, 202).

B. -

Loc.

1.

[Expr. de valeur minimale]

-

N'estre pas si grand comme as en dé au regard de qqc. "Être infime en comparaison de" : Le monde ou as peleriné N'est pas si grans com as en dé Au regart de ceste maison [la maison de Dieu]. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 312).

-

Ne pas donner deux as de qqc. "Ne pas attacher d'importance à qqc., traiter par le mépris" : "...Car soïés bien chairtains qu'asségiés en saras ; Né li bons roys Morgants n'en se partira pas Tant qu'il t'avera pris, et puis pendus seras." Oït le li chavetiers, si n'en donna .IJ as (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 373).

-

Ne payer mie par as. "Ne rien payer du tout" : ...et trouvoient pourveances toutes prestes parmi leurs deniers paians ; mais sachiés que il ne paièrent mie par as tout ce que il prendoient, quant il estoient ou plat païs, dont les povres gens le comparoient. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 165).

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Mater l'as. "Faire un mauvais jeu, ne pas avoir de chance" : Tant que jeunesse m'a duré Temps perdu n'est de moy sailly Car jamais ne l'eusse enduré. Puis, que Vieillesse m'assailly, Comme que tandis bersailly En tirant quelque matelas ! Gueires ne fait qui matte l'as. (CHAST., Temps perdu D., a.1450, 27).

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Donner quinze et ses as à qqn. V. quinze

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[Une chose] de deux et d'as. "[Une chose] mauvaise" : Ce n'est pas gloire mes folie. Mahommet fu maise personne Et maise fesoit de la bonne. Une loy fist de deus et d'as, Le dur laissa, prinst le soulas. Ce li enseigna Sathenas Pour toute gent atraire a soy Et pour laissier la vraie foy. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 68).

Rem. Pour d'autres ex. de cette loc., cf. LA CURNE II, 211, s.v. as.

2.

Prov. Tel cuide avoir six qui n'aura pas un as : Si a dit à Madoine, qui vault pis que Judas : "Morgans nous cuide bien avoir pris en ses las, Mais tels cuide avoir .VJ. qui n'ara mie .J. as !" (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 373).

V. aussi ambesas