I. -

Empl. trans. Appauvrir qqn. "Rendre qqn pauvre, le priver de ressources" : AVARICE. (...) En Rome et en Lombardie, Ay uzureit tout[e] ma vie (Et) à Paris et dechà la Some Ai(e) ie apou(e)rit maint proid'home. Forment se painnent d'ensachier Plusseur qui lysent mon psaltier, Riche borgois et gens vilains, Qui tout prestent à une mains ; Nulle chose donneir ne veulhent, Car oncque faire ne le seulent (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 212). ... la guerre les avoit gasté et apovris [les routiers], et le roy de Castille mal paiez de leurs gaiges. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 128). ...terres (...) foulées et amenries et appovries grandement. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 135). Ainsi Fortune se chevist Que l'un norrist, L'autre amaigrist, L'un enrichist, L'autre apovrist (MACH., Lays, 1377, 416). Aussi a yl [un marchand] empoingnié toute la marchandise de ce royaume et par tout a ses facteurs ; qui est enrichir une personne et apovrir mil bons marchans. (JUV. URS., Nescio, 1445, 532). Semblablement est du prince et seigneur convoiteux, lequel fait son payz pouvre et ses subgectz aneantir. A ce propos, dit Job, en son XXXVe chappitre, que mauldiz sont les princes qui apouvrissent leurs subgectz et qui, par avarice et mauvaiz conquest, assemblent grans tresors (BUEIL, II, 1461-1466, 76).

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Appauvrir qqn de qqc. "Rendre qqn pauvre en qqc." : ...ces deux seigneurs et leurs deux hosts (...) apovrissoient le pays de vivres (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 84).

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Prov. : Donner a dieu n'apovrist homme. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194).

II. -

Empl. intrans. "Devenir pauvre, plus pauvre" : Riche sanbloit estre nommés Et des grans hommes renommés, Et sanbloit tenir monlt grant terre. Or ne scet ou sa vye querre Dont par Alixandre apovri. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 173). Les uns vivent, les autres sont murdris ; L'un enrrichist et l'autre apovrira : C'est tout secle, l'un a bien, l'autre pis, Ne jamès jour la regle ne faurra. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 7). La ville, depuis un peu de temps ença, est fort apovrie et de jour en jour apovrist de plus en plus. (Arch. Nord, 1410, B 17619, dossier Cossel, aides, IGLF). Sire Guilleme, ne vous esmaïez ja ; Car tel est povre qu'encores enrichira, Et tel est riche qu'encores apovrira (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 257).

III. -

Part. passé en empl. adj.

A. -

"Devenu pauvre" : .VI. manieres de gens sont qui jamais ne sont sans tristesse, c'est assauoir : Celui qui ne puet oublier aucun ennuy s'il lui a este [l. esté] fait ; (...) un riche apovry qui s'efforce de venir a estat qui ne luy est pas competent (GUILL. TIGNONV., Ditz moraulx philos. E., a.1402, 940). La ville, depuis un peu de temps ença, est fort apovrie et de jour en jour apovrist de plus en plus. (Arch. Nord, 1410, B 17619, dossier Cossel, aides, IGLF).

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Appauvri de qqc. "Rendu pauvre en qqc. ; démuni de qqc." : ...car ilz [les sujets du roi] sont tous destruis, apovris de chevance, tellement que a peinne ont ilz du pain a mangier (JUV. URS., D. Tours, 1468, 440).

B. -

"Qui est dans la détresse, dans l'abandon" : Et Dieu qui par pitié de sa gent apovrie Voult venir acomplir en vous [la Vierge] la prophetie, Vous envoya messaige de haulte seignorie (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 419). [cf. éd. 686, 687, v.13187]