C.N.R.S.
 
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     APOSTUME     
FEW XXV apostema
APOSTUME, subst. masc. et fém.
[T-L : apostume ; GDC : apostume ; FEW XXV, 18a : apostema ; TLF : III, 251b : apostume]

A. -

Au propre. "Tumeur, abcès" : Es fievres qui sont souspeconneuzes qu'elle ne viegne apostume es jointures (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 79). Es apostumes du cervel il survient fievre et vomite par nature. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 95). Si luy prist une grosse apostume ou corps. [Il ne renonce pourtant pas à chevaucher].Tant courut le coursier que celle boce luy effondra ou corps (...) il morut au IIIe jour aprez. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 113). Apostumes, clouz, boces, enfonture (MACH., App., 1377, 645). ...pres du cuer avoit eu une apostume [var. empostume] rompue et crevee dedans le corps, par quoy son cuer avoit esté estoufez. (PREMIERFAIT, Décaméron D., 1414, 519). Et, cessant la flébothomie, Il fault, par art et industrie, Purger l'umeur courtoisement, Qui est racine et fondement De l'apostume et appurer Le malade pour l'asseurer (LA HAYE, P. peste, 1426, 120). Apostume, c'est une collection ou assemblée d'umeurs disconvéniens à nature en aucun membre ou lieu du corps, soit dehors ou dedens. (LA HAYE, P. peste, 1426, 177). Le VIe inconvénient est generation d'apostume par les humidités multipliees par le repos fait de jour, lesquelles se rassemblent en aulcun membre et le font enflé et humide. (Rég. santé corps C., 1480, 8).

 

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Effondrer/vider l'apostume. "Vider l'abcès" : Je leur effonderay leurs boces, Leurs apostumes, leurs clapoires Et leurs cloux ossi gros que poires, Dont s'il fault qu'a l'ouvraige j'entre, Je leur aracheray du ventre Le coeur, le pomon et le foie. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 160). Ia ne sera jamais saine la playe, Et pour neant le mire si [l. s'i] employe, Si tout à plain ne vuyde l'apostume, Qui tel langueur au pacient alume (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 146).

B. -

Au fig. "Blessure qui s'envenime" : Quant servis fus de ce mès la Qui te mist en cuer l'apostume Dont ta douceur en amer tume. (MACH., R. Fort., c.1341, 60). Si se congrea icy une dure envie entre ceulx de Croy et le sang du chancelier (...). Dont a ceste darreniere fois, quand virent qu'en cas d'honneur qui poignoit le sang du chancelier encoire surmonteroit le leur, a priemes leur commença a cuire leur playe, et le viel mal conceu ja longuement contre iceluy tourna tout maintenant en appostume (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 107).

 

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Effondrer l'apostume. "Crever l'abcès" : ...[ledit Vieil Pelerin] a plainement descouvert le pot et l'embusche, qui n'est pas latente ne trop secrete ; c'est assavoir, amoreusement et par grant charite, en cestui present Songe, il a effondree l'apostume qui tant de douleurs, de soupirs et de sincopes a fait a toute crestiente, et par espicial au royaume de France (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 103).

 

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Enfondrement de l'apostume : Et combien qu'encore, à l'heure de ceste ambassade, estant à Lille pour ce bastard, ces gens de Croy n'estoient encore pleinement cognus en leur malice, fors tant seulement par murmure et par évidente souppeçon, toutefois par intervalles depuis et par les faits clairement cognus et rattaints comme par divin jugement, expédient est de ouvrir un peu la matière en ce qu'elle porte de mauvais, pour plus vivement et plus clairement démener le surplus jusqu'à l'enfondrement de l'appostume. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 127).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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