C.N.R.S.
 
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     APPESANTIR     
FEW VIII pensare
APPESANTIR, verbe
[T-L : apesantir ; GDC : apesantir ; AND : apesantir ; FEW VIII, 191a-b : pensare ; TLF : III, 293a : appesantir]

I. -

Empl. trans.

A. -

Au propre

 

1.

"Faire peser un poids sur qqc." : Et quant ilz [les ceps de vigne] auront getté rainceaulx, en l'an d'aprés, on les coppera tous, excepté .IIIJ. des meilleurs, et ceulx qui demourront seront devisez chascun en .IIIJ., puis par lieures de perces et de liens, et appesanties par pierres, se il en est mestier, afin que ilz descendent des costez et ne montent point contremont. (Rustican H., 1373-1374, 86).

 

2.

"Alourdir qqn, le rendre moins agile" : Et comme gens qui là estoient affaméz, mengerent gloutement et burent des doulces viandes et vins mal appareilliéz pour eulx, car tous en furent apesantis, endormis et enyvréz tost. (CHR. PIZ., Fais armes cheval., 1410, 42 r°).

B. -

Au fig.

 

1.

"Oppresser (le coeur)" : ...j'ayme vielesse, qui signiffie fin de vie, pour eschapper les tribulations qui le cuer me appesandissent (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 541).

 

2.

"Rendre (un mal) plus pesant, l'aggraver" : "Nous devons, dist-il [Sénèque], voulentiers endurer adversitéz", car par impacience nous ne faisons fors appesantir nostre mal et l'engregier. (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 318).

II. -

Empl. intrans.

A. -

[D'un bateau] "Devenir lourd ; s'enfoncer" : ...il estoient tout esbahi, car la nef [qui faisait eau] apesandissoit fort. (FROISS., Chron. D., p.1400, 887).

B. -

[D'une pers., de son corps, de ses membres...]

 

1.

"S'alourdir, devenir moins agile" : La belle Pryande, qui plus de demy an avoit esté mariee, fut tant en Escoce en toutes plaisances et esbatemens qu'elle commença apesandir, comme fort enchainte qu'elle estoit (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 156).

 

2.

"S'engourdir" : Gentil prince, vous poués maintenant icy veoir de la bonne chevalerie, s'il fust qui les maintendist ; mais de faulte de chief souvent convient les membres apesantir et sommeillier. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 502).

 

3.

[Du coeur] "Être oppressé" : Car je sens en mon cuer plus tendrement un mal sur moy, ou sur mes amis, ou sur mon royaume, et mieulx voy apparant ung peril devant mes yeulx que ne souloye, et c'est ce qui me fait mes membres affoiblir et le cuer apesantir. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 503). ...plus et plus lui commençoit à apesandir le coeur et à sambler qu'en ceste matère droit-cy pouvoit avoir un dangereux fardeau à porter et que mal s'en pouvoit continuer la chose que l'issue n'en fust difficile aux expectans. (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 203).

III. -

Empl. pronom.

A. -

"S'engourdir (ici tomber en léthargie)" : Tant s'appesanti illecquez Estonné qu'il s'endormy quasi, et ne sçavoit comment d'illecq partir. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 170).

B. -

"Devenir pesant" : Ton corps forment s'apesandist, Ta complexion t'aneantist, Tes dens te faillent au besoing. (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 15).

 

-

Au fig. : Ainsi mon cuer, qui estre seult Grevé de mains divers propos, S'apesandist comme il esceult Et prist la joie de repos. (Chev. dames M., c.1462-1477, 54).
 

DMF 2020 - Synthèse Pierre Cromer

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