C.N.R.S.
 
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     APLEIGER     
FEW XVI 634a *plegan
APLEIGER, verbe
[T-L : aplegier ; GD : aplegier ; FEW XVI, 634a : *plegan]

I. -

Empl. trans.

A. -

DR.

 

1.

Apleiger qqc. "Garantir, cautionner qqc." : Quant les trieues furent donnees Et les orent bien aplegees, Le Beau Chevalier au Lyon, Ensemble tuit si conpengnon S'en revindrent vers l'emperere. (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 208).

 

2.

Apleiger une dénonciation. "Donner caution à la justice au moment où est portée une dénonciation, une accusation" : ...pluseurs jornées sur ce assignées au dit Pierre, aus quels jours ny à autres nul ne s'aparut par devant nous qui se vosist faire partie contre le dit Pierre par voie d'acusacion ou denonciacion applegiée, ou autrement par maniere deue, selonc l'us et coustume du païs (Doc. Poitou G., t.1, 1330, 356). Si aucun fait aucun dénonciement criminel appleigé deuement contre ung autre, soit de meurtre, de larroncin, ou d'embrassement, de femme violée ou ravie, de bature ou mutilacion fait de guet apenssé, ou d'autre crime, en la court du prince, jamais le vassal n'en aura la court ou le renvoy (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 404).

 

3.

Empl. abs. "Fournir une caution" : ...lesdicts Maistres Tailleurs et Cousturiers tenans ouvroirs en ladicte ville applégeroient et donneroient pleiges bons et souffisans (...), pour respondre des robes et garnemens qui leur seroient baillés à faire, en cas qu'ils seroient perdus, emblés, mal mis ou afolés par leur coulpe (Ordonn. rois Fr. B., t.14, 1450, 117).

 

4.

Apleiger qqn. "Se porter garant pour qqn" : Pierre Couteler a applegé ledit Anonyn entre les mains de Guillaume Macé, receveur, qui a esté dudit plegeaige. (Reg. Poitiers F., t.3, 1468, 169).

 

-

Apleiger qqn de/sur qqc. "Se porter garant de qqn en engageant telle chose" : Nous lisons que Damon et Phisias furent si tres parfaiz amis ensemble que, quant Denise qui estoit roy de Cecile en vouloit .I. mettre a mort pour son meffait et il eüst empetré au roy espace d'aler en son païs pour ordenner de ses choses, l'autre l'applega sur la teste (FERRON, Jeu eschaz mor. C., 1347, 193). Ernauton (...) se vous volez tourner François je vous feray tout pardonner et donner mille francs en vostre bourse, et vous aplegeray de tout mon vaillant que vous demorez bon François, puisque vous l'ariez juré. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 190).

 

-

Part. passé. [D'une pers.] "Cautionné ; qui est garanti par une caution" : Desquielx Sergens ainsi establiz et aplegiez, le Baillif, ou le Seneschal et les six Prudes-hommes envoiront les noms et les seurnoms en la Chambre des Comptes, par Lettres pendenz soubz Seaulx, dedenz un mois après ladite élection et Ordenance (Ordonn. rois Fr. S., t.4, 1361, 411). Que aucun ne soit si hardy de soy entremectre d'estre courratier de mercerie èsdiz païs, s'il n'est par nostre Bailly de Touraine ou son Lieutenant et ledit Roy des Merciers ou son Lieutenant ou leurs successeurs, receu et bien appleigé de cent livres parisis (Ordonn. rois Fr. B., t.14, 1448, 31).

B. -

Apleiger qqc. "Se consacrer à qqc." : Janvier au roy ; Decembre pour Bourgogne ; May a Valois ; Mars, Navarre aplegay : Les autres mois vueil faire ma besongne. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 331).

II. -

Empl. intrans. DR. "Demander caution" : ...nostres sires pourvëoir Puet adés les siens de legier, Sans riens vendre et sans applegier [var. appliquer]. (MACH., C. ami, 1357, 48). Nous leur donnons pooir et auctorité de demander garands, de prenre fais et charges de garandie, de applegier, de contraplegier, de soy opposer a toutes fins et en tous cas et contre toutes choses qui requierent opposicions. (Arch. Nord, 1385, B 1575, f° 11, IGLF).

III. -

Empl. pronom. DR.

A. -

"Fournir une caution, se faire cautionner" : Et s'il advenoit que (...) l'[h]omme (...) se apleigast devers le hault justicier, ou devers le sergent de l'espée, et requerit delivrance d'iceulx namps estre faicte, le seigneur se pouroit contrepleiger et soustenir que elle ne lui devroit estre faicte (Instruct. ensaign. B.G., c.1386-1390, 50).

B. -

S'apleiger de tort/force/nouvel. "Intenter une action en justice pour recouvrer ou conserver une possession dont qqn veut vous dessaisir selon une des modalités évoquées : tort, force, nouvelleté" : Ou autrement : "Ge me applége de tort et de force et de nouvel, que tel m'a fait en occuppant, en naïant o l'eue de son estange telle pièce de vigne qui est mon demoine, et vous requier que vous prenez la chosses en vostre main" ; car chosse litigieuse doit estre mise en main de court. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1385, 270).

C. -

S'apleiger de ferme. "Donner une caution au moment de l'attribution d'un fermage" : ...pour cause de pluseurs impositions par li baillées à pluseurs personnes pour le temps quil estoit viconte et receveur d'Avrenches et qui petitement se estoient aplegez de leurs dictes fermes (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 51).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Pierre Cromer

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