C.N.R.S.
 
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     ANTE     
FEW XXIV amita
ANTE, subst. fém.
[T-L : ante ; GD : ante ; AND : ante ; FEW XXIV, 452a : amita]

A. -

"Tante : soeur du père ou de la mère ou bien femme de l'oncle" : Madame de Valois, ante dou duch de Normendie (FROISS., Chron. D., p.1400, 389). Et cil lui dit qu'il lui souviegne D'Esïona, sa chiere tante, Son filz est, celle estoit son ante (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 79). "Girart," dist Galien, "ne me puis atarger, Que ne voise veoir le mien tayon Regnier Et Belle Aude mon ante qui tant fait a priser." (Galien D.B., c.1400-1500, 25). ...la faulce vielle Margiste son ante (Hist. Berthe Pépin T., c.1400-1500, 198). SAINT JEHAN. Plus ne le pouons convoyer, Mes dames ; vous voiez le cas. MAGDELAINE. Helas, Jehan, nous ne lairrons pas Marie, vostre honnoree ante... (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 325). Il n'est pere, mere, oncle ou ante A qui j'en baillasse la charge. (Myst. Incarn. Nat. L., t.2, c.1454-1474, 299). Item, et a filles de bien, Qui ont peres, meres et antes, Par m'ame, je ne donne rien, Car j'ay tout donné aux servantes. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 123). ...Marguerite, contesse de Haynault, ante de tres victorieux prince de glorieuse memoire, Philippes, duc de Bourgonne dernier trespassé. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 109). Jehan, mon nepveu, voyés vostre ante Qui durs regrectz en son cueur ente En dolentes perplexités. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 300). ...Oncles, nepveuz et les cousins, Antes, parens et les voisins. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 795). Congneustes-vous point, la commere, L'ante de la seur à mon frere ? (Deux hommes deux femmes T., c.1500, 435).

 

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En apostrophe : S. JEHAN [à Nostre Dame]. Mon ante et ma maistresse chere, Pour Dieu ne me interroguez plus De vostre benoist filz Jesus... (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 297).

 

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Belle ante : ...de ci m'en iray, Je croy, chiez ma belle ante Thiesce (Mir. Theod., 1357, 103). Derechief, la loy dit que, quant le fieu doit venir a fame par convenant, se celluy qui fait tel convenant va de vie a trespassement et laisse deux filles sanz aucun malle, se l'une dez fillez ait un filz malle, celluy filz exclurra et deboutera hors de la succession l'autre fille qui est sa belle ante, qui est grant mervaille puis qu'elle povet, par le convenant de son pere, succeder (Songe verg. S., t.1, 1378, 251). Or, sire, la bonne Laurence, Vostre belle ante, morut elle ? (Path. D., c.1456-1469, 62). Il eust ung oncle lymosin Qui fut frere de sa belle ante (Path. D., c.1456-1469, 104). Illec vindrent seurs et cousines, Oncles, nepveux, fréres, bel'antes (Amant cord. M., 1490, 79).

 

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En apostrophe : Pour Dieu merci, belle ante Thiéce (Mir. Theod., 1357, 103).

 

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[Semble signifier "décamper, prendre la clé des champs" (Éd.) ; le mari prétend aller voir sa tante, pour déguiser une aventure (cf. G. Di Stefano, Mél. G. Gasca Queirazza 1980, 272-273)] Voir sa belle ante : Ung mary en vacation, Voyant que le temps estoit bel, S'en alla en commission Veoir sa belle ente, ce dit on. Il demoura bien és villaiges Cinq ou six moys. Assavoir mon S'il est tenu des arreraiges Quant il revient ? Dient aucuns sages Que le mary, comme j'entens, En est tenu par tous usaiges, Veu qu'ilz sont escheuz de son temps. Et se d'aventure je sens Que la femme d'aultre costé En prengne ? Cela n'y fait riens. Arreraiges sont personnelz, Et les doivent tous mariez De rigueur, comme droit de vente : Posé qu'ilz soyent tousjours payez, Les seigneurs secourent leur rente. Autrement donc, quant bise vente, Chascun delairroit sa maison Et s'en yroit veoir sa belle ante ; Il n'y auroit point de raison. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 142-143).

 

Rem. 1. Anc. cas régime : antain : : Filz est de m'entain, on l'appelle Lion. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 675). Car Guyon de Nanteul a mouller espousee Aiglantine qui est de mon lignaige nee ; Ma cousine est prouchaine, fille m'antain l'esnee. (Tristan Nant. S., c.1350, 108). A son hostel le vont liement convoiant, A l'ostel son antin, une dame vaillant. (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 38). Que fait le roy Jehan Asculphin, dont j'ay tant ouy parleir Doon mon pere de sa proesse et nation et de la royne, sa moulhier, qui est toute yssue de emperreurs de part pere et de part mere - elle est antain au roy Charlez - ? (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 5).2. Parfois pris dans le sens de "grand-mère". Cf. E. Poncelet, Oeuvres de J. de Hemricourt, t.3, 1931, CCLIV (qui cite un ex. liég. de 1417).

B. -

[Dans un cont. métaph., avec idée de protection] : Et nous pouvons bien surmonter, Tirans dejecter et dompter, Qui sont ennemis de la foy ; Car en ce royaulme avons hault roy, Qui nous peult tousjours faire vivre, Et tous temps nous mectre a delivre En ses temptes pour gouverner. Nous avons pour les discerner La foy, nostre mere et parante, Et justice notre vraye ante. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 762).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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