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ANTAN, subst. masc. et adv. |
[T-L : antan ; GD : antan ; GDC : antan ; AND : antan ; FEW XXIV, 641b : ante annum ; TLF : III, 98b : antan] |
I. - | Subst. "L'an passé, l'année précédente" : Certes tousjours vient pis ouan qu'entan ([DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 177]). C'est tousjours antan le meilleur. ([MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 594]). |
| - | En autre antan |
| Rem. GDC VIII, 129b. |
| - | Dès antan. "Dès l'an passé" : Mais que j'aye Leviathan, Je l'eusse assommé des antan. ([MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 114]). |
| Rem. Cf. aussi : Et tant vous en dy que dès autem mes besoingnes furent toutes prestes pour venir en Angleterre ([FROISS., Chron. K., XV, c.1375-1400, 178]).Même sens ds l'ex. suiv., où tres a la valeur de "dès" (FEW XIII-2, 198a) : : Elle m'avoit dit tres antan Que cuers qui vrais amans se claime Ne doit pas courcier ce qu'il aime ([MACH., Voir, 1364, 6035]). |
| - | D'antan. "De l'an passé ou plus, d'autrefois" : ...fust nourricier par sept ans continuelz (...) des oilles, bestes a laine, moutons, chastris, portieres, aigneaux et antenoises, qui sont bestes d'anten, c'est a dire de plus d'ung an d'age ([JEAN DE BRIE, Le Bon Berger C.W., 1379, 48]). Semblablement, ou est la royne Qui commanda que Buriden Fust gecté en ung sac en Saine ? Mais ou sont les neiges d'anten ? La Royne Blanche comme liz Qui chantoit a voix de seraine, Berte au plat pié, Bietrix, Aliz ([VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 44]). |
II. - | Empl. adv. "L'an passé ; naguère, autrefois" : Tous seroient toudis pareil, Comme cilz qui par le Soleil Seroient toudis gouverné, Qui ne varie yver n'esté ; Tel chaleur rend huy com anten, Et autant yert huy en ung an. ([Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 132]). Damoiselle, je sui cilz voir, Puis que tant vous en fault savoir, Qui fu anten en vo chastiel, A cui vous donnastes l'aniel. ([FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 223]). Jacques d'Artevelle nous donnoit anten a entendre que il avoit le wagne de la draperie en la main ([FROISS., Chron. D., p.1400, 281]). D'autant aujourd'huy com entan, A vous mon cueur tient sa vigueur. ([Colin loue dép. Dieu T., c.1485, 152]). |
DMF 2020 - MAJ 2020 |
Robert Martin |
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