I. -

Empl. trans.

A. -

"Anéantir" : Qui du cors sont anïenté Et gasté comme sont tisique Et cilz aussi qui sont ethique, Tortue leur rent la santé. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 117). Festes tant que aneyantee Et destruite maintenant Soit la foy de tous les crestïens. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 64). JESUCHRIST. Aux sages et bien entendus ne fault que deux moz, mais aux gros et rudes entendemens fault il moult de parolles, et n'est pas de merveilles se ton entendement est gros pour concepvoir choses cleres et bien certaines, le quel tu as par cy devant aneanté pour pratiquer et entendre choses tenebreuses et vaines. (ALECIS, Dial. crucif. pèler. P.P., 1486, 46).

B. -

En partic. "Réduire à néant, annuler [un acte jur.]" : ...ore un J[ohan] Thorntoun viker du dite esglise, ymagenant et controuvant pur arreriser vostre dite povree maison et defaire la dite Chaunterie, ad pursuéz devers la Court de Rome pur illoeques adnuller, adnientier l'appropriacioun avantdite et de lui mesme ent provider par l'appostoille (...) a tresgrande enpoverissement de vostre dite povre maison et en overte enervacion de la Chanterie du dit Chapellain (Lettres agn. L., c.1402, 7).

II. -

Empl. intrans. "S'anéantir, se réduire à rien" : Et si te dis que la saincte escripture nous enseigne et tesmoigne que, en quelconque lieu que la pouldre de telz mauvais et detestables corps vole ou quiesce, jamais fleur, ne herbe, ne arbre ou feuille n'y fructifiera, mais sechera et anientera comme chose perdue et maudite de Dieu. (WAUQUELIN, Gir. Ross. M., 1447, 178).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Anéanti, réduit à néant" : Lonc temps aprés quant par nature Corps humain ainsi tourmenté Deüst tant estre aneenté, Il fut entier[,] sans nulle tache Des coupx qu'il receut à l'estache. (Tomb. Chartr. Souvain S., c.1337-1339, 31).