A. -

"Aimant"

1.

[D'une pers.] "Qui aime" : Le cuer qui a amer s'applique Aime Dieux et tient en chierté. Mais il het orgueil et fierté. Dieux aime le cuer amourable. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 97).

2.

[D'une qualité] "Qui est inspiré par l'amour" : Or s'en va par le bois la roÿne au corps gent, (...) Et sy tost c'une espine lui fait au ceur tourment, A nuz genoulx se gette d'amourable tallant Et dit : "Dieu, je t'aoure et te graci granment De quanques que m'envoyes ; mon corps en gré le prent. Je veul ou non de toy endurer le tourment En l'onneur de Tristan et de son sauvement. (...) Ains veul pour son amour vivre sy povrement C'on ne sache mon non ne qui sont my parent..." (Tristan Nant. S., c.1350, 534).

B. -

"Aimable"

1.

[D'une pers.] "Digne d'amour, d'amitié, d'estime" : Seigneur, par dedens Londre, le chité honnerable, Espousa rois Henris Elaine l'amïable. Maint nobile baron y ot che jour a table. (...) Ensy disoit ly rois, que le cuer ot regnable. Quant vint aprés mengier, ly auquant amourable Ont fait les bons destriers enseller en l'estable, Pour faire le behourt en le chité estable. (Belle Hélène Const. R., c.1350, 181).

2.

[De l'aspect extérieur d'une pers.] "Plaisant, désirable" : Gaufer voit le Bastard qui fu grans et furnis, De menbres bien tailliés et s'avoit fier le vis ; (...) Belle bouche petite, les dens blans et petis, Le nés droit et bien fait, et déliés les sourchis ; Les iex vairs et rians, amourables, traitis (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 176).

REM. Mot région. (Nord), G. Roques, R. Ling. rom. 60, 1996, 297.