C.N.R.S.
 
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AMOINDRIR
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63 exemples
 1 Ainsi sanz dette amenrir n'avoir paine Acompli ce paiement (Mir. prev., 1352, 279).
 2 Ors vos puet apparoir que, des enfans Noyel, qui furent refourmeur et repareur de noveal siecle après la duluve, sont extraites tout les generations de monde, bonnes et males. Et, par tant que ly peuple montepliat, sy convient ilh les saingnories astrechier et amerrir, enssi que nos veions que les possession d'on riche homme, qui at planteit d'enfans, amerissent, quant elles sont devidéez en pluseurs partiies. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 53).
 3 Item ase, comme l'en dit, La malice de air amendrit Et défent de corruption De sa propre condition (LA HAYE, P. peste, 1426, 81).
 4 L'ardant desir Qui vuet ma joie amenrir Par soutil sort (MACH., R. Fort., c.1341, 25).
 5 Lors appellay tout maintenant Ung mien tresloyal serviteur Que j'aymoie de tout mon cueur, Qui autrefoiz avoit esté Vers celle ou est ma voulenté, Et lui diz que tantost alast Vers ma damë et se hastast Bien en haste de retourner, Et, s'a elle pouoit parler, Qu'il luy requist treshumblement Qu'amaindrir voulsist mon torment. (GRANDSON, Poés. P., c.1360-1397, 403).
 6 Et sa fine douçour Adoucist ma dolour, Amenrist mon labour (MACH., Vez ci, 1364, 273).
 7 ...ne pour riens amenrir La grief dolour que je port ne porroit Autres confors, se de li ne venoit. (MACH., L. dames, 1377, 83).
 8 Pour tant vous fault esbat querir ; Mieux conseillier je ne vous sçay Pour vostre douleur amendrir (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 71).
 9 Je dis ainsi que mon enfant, Que sur tous humains est puissant, N'est pas venu ça jus au monde, Ou toute pestilence habonde, Pour la loy Moyse amenrir Mais pour le du tout acomplir. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 29).
 10 [...le roi Ferrant de Portugal déclare son amour à Aliénor de Coigne qu'il veut épouser] "ce n'est pas pour vous amenrir, mais vous exaulcier" (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 248).
 11 Puis doncques que les grans conquereurs en la grant gloire de leur victoire ont esté avillez et amendriz par acueil de voluptez, quelle sceurté peuent avoir ceulx qui soubz les dangiers de tresperverse fortune s'endurcissent a delicieuse vie et corruption de leurs meurs ? (CHART., Q. inv., 1422, 15).
 12 Je ne dy point que le chevalier ne face en ce cas a loer pardessus ceulx qui ont esté es joustes, mais, affin qu'il ne soit trop amoindry ne trop loé, pour moy je l'ottroye bien nommer le Roy des Jousteurs jusques a ce qu'il en vendra avant ung plus vaillant de lui. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 338).
 13 Et puis qu'il fault comparoir mal a mal, cest avantaige ont les populaires que leur bourse est come la cisterne qui a recueilli et recueult les eaues et les agoutz de toutes les richesses de ce royaume, qui es coffres des nobles et du clergié sont amendriz par la longueur de la guerre, car la fieblesce des monnoies leur a diminué le paiement des devoirs et des rentes qu'ilz nous doivent, et l'outrageuse chierté qu'ilz ont mise es vivres et ouvraiges leur a creu l'avoir que par chascun jour ilz recueillent et amassent. (CHART., Q. inv., 1422, 34).
 14 Passelion, qui pou pouoit souffrir de son ennemy, donna tel coup de poing a celui qui le tenoit qu'il l'enversa a terre, puis tira l'espee et en fery un autre tellement que la teste lui tumba aux piez. Les autres assaillirent Passelion de fier couraige, mais l'asseuré chevalier leur livra estel en telle maniere qu'il occist les deux des trois et le quart qui fuir vouloit fut en tel point mis qu'il y laissa le bras senestre (...). Quant il eut ce dit, il s'en vint a la damoiselle, qui tout avoit veu, et lui dist : "Damoiselle, j'ay amoindry les ennemis de la royne." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1031).
 15 Sans l'onneur ma dame amenrir (MACH., R. Fort., c.1341, 123).
 16 ...la morut Dieux en humanité Sanz amenrir sa divine substance (Mir. femme, 1368, 232).
 17 Sans vostre honnour amenrir n'empirer (MACH., L. dames, 1377, 77).
 18 Et comment, sire, ne estes vous pas assez saige pour scavoir ce qui est a faire ? Voulez vous amendrir vostre estat ? Voulez vous estre gouverné comme ung enfant ou pucelle soubz la verge des autres ? (GERS., Noël, p.1404, 307).
 19 Jà soit-il toutes-voies que je ne veux, et n'est pas mon intention d'amendrir, ny déprimer en nuls de mes termes l'honneur, ny la gloire du vaillant prince, le roy anglois, en qui valeur et vertu maintes reluisoient, séant à haut conquéreur (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 312).
 20 Pource je suis de vostre oppinion, pourveu toutesfoiz que au plus hault estat que faire ce pourra vous y alliez, si cas d'aventure advenoit que le mariage se fist, car monseigneur vostre pere en vint en grant triumphe et honneur, par quoy ne fault pas amoindrir vostre estat, car il est besoing que y soyez fort et en grant triumphe pour tousjours honnorer et faire craindre vostre royaulme. (Jehan de Paris W., 1494-1495, 25).
 21 Lors [le roi d'Aussay] tourne devers le duc Anthoine, en disant : O tu, tres nobles et tres vaillans homs, or me va de mal en piz. Vostre haulte, noble et puissant chevalerie ne m'a pas tant seulement maté ne amenry de mon honneur, mais avec moy le plus preudomme et le plus vaillant roy qui feust en toute la langue tudesque et qui plus vaillaument a deffendu nostre foy catholique contre les ennemis de Dieu. Or est ainsi que je ne le puis secourir devers ses ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 172).
 22 Et adfin que Passelyon ne soit par eulx amoindry de sa beneureté, ilz delibererent tous ensamble que tantost le feroient chevalier. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 277).
 23 ...car ilz veoyent que leurs pourveances amendrissoient moult fort (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 192).
 24 Le diamant naïf par sa bonté, on ne le peult ne rompre n'amenrir ; Le diamant a de propriëté : Qui le porte, c'est comme une seurté, Et ne peult on ne froissier ne perir. (LA MARCHE, Triumphe dames K.-B., p.1488, 50).
 25 Ors vos puet apparoir que, des enfans Noyel, qui furent refourmeur et repareur de noveal siecle après la duluve, sont extraites tout les generations de monde, bonnes et males. Et, par tant que ly peuple montepliat, sy convient ilh les saingnories astrechier et amerrir, enssi que nos veions que les possession d'on riche homme, qui at planteit d'enfans, amerissent, quant elles sont devidéez en pluseurs partiies. (HEMRICOURT, Patron Temp. B., c.1360-1399, 53).
 26 ...se aucun a terre en autre justice, le sire de la justice ne lui puet defendre, par la raison de sa justice, qu'il ne face molin à vent en la justice. La raison si est, car la justice du seigneur ne s'en admendrist point, pour ce que molin à vent n'en porte point de seignourie. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 165).
 27 ...messires Aghos des Baus vei que nuls secours ne li venroit de France, et si amenrissoient grandement ses pourveances (FROISS., Chron. D., p.1400, 630).
 28 De pis avoir encor se doubte, Car trop voit amenrir sa route (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 317).
 29 Quant ce vint vers la minuit que le riviere commencha a amenrir, ensi qu'elle a d'usaige, ycelluy Daire fist criier que cascun s'aprestat pour passer (WAUQUELIN, Faits conq. Alexandre Hé., a.1440, 203).
 30 Orgueil, despense, oultrageus dons, Que l'en suelt et faire et donner En pluseurs lieux, que nous perdons Sanz cause, par desordonner, Nous feront fouls larges nommer Et amenrir nostre finance, Que nous ne sçarons recouvrer Par cuidier et fole plaisance. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 52).
 31 LE Ier DE SIDON. Et qui jette ung [aux dés]? LE IIe DE SIDON. C'est le pieur, Toudis le meilleur va montant Et le pieur amenrissant. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 192).
 32 Et quant les sept roys veirent que le tournoy amenrissoit, il s'en vindrent au Chevalier au Blancq Cisne pour avoir cognoissance de lui, et lui dirent qu'il fust content atant et qu'il avoit moult vaillamment fait son devoir et qu'il s'en venist au chastel. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 271).
 33 Et quant li desirs amenrit, Cuers qui faussement aime en rit (MACH., Voir, 1364, 6302).
 34 Et où porroit on querir La joie qui amenrir Ne puet ne finer Et qui ne fait que doubler En joieus plaisir ? (MACH., Lays, 1377, 406).
 35 Et se plus i avoit et pooit estre seu, se l'avoue je à tenir, car m'intencion n'est mie d'amenrir le fié, maiz de l'avancier et de l'agrandir selonc droit et raison. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1348, 104).
 36 ...car l'or, l'argent et le plomb sont metaulx qui, par fondue et souvent manier, s'amenrissent et affoiblissent (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 312).
 37 Si me donnés vo fil, pour Dié, je vous emprie [l. em prie], Si le menrai o moy par dedens Tabarie, Se li donrai honneur et riche manandie. Roys, vechi bon consel, se vos corps s'i otrie ; Et s'ensi ne le faites, pour voir je vous afie, Forment amenrirés vous et vostre lignie. (Bât. Bouillon C., c.1350, 151).
 38 Sy ne pensez et ne croyez autrement fors que tous ennemis de ceste maison sont bien ayses et bien joyeux de vostre débat, et ne voudroient point qu'amour, ne union y eust plus grande ; car par la division espèrent de voir ce que, long temps a, ils désirent : c'est de vous voir amoindrir et fondre comme neige au soleil, quand par nul sens, ne engin, ne par force, ne autrement ne vous ont sçu ployer (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 319).
 39 Dolans fu li Bastars, du sens cuida issir, Souvent crie "Buillon" pour les siens resbaudir ; Ne pooit tant devant lui de paiens venir Que li Bastars ne face a le terre flastir, Mais paiens [font] ses gens tellement amenrir, Qu'entour lui ne pot mais creature veir (Bât. Bouillon C., c.1350, 163).
 40 Et pour ce que consideré ay la grant exellence de ma personne, qui suis exempt et souverain dieu, je ne puis trouver femme de tant haulte venue, se je l'espouse, que je ne m'en amendrisse. Et pour ce me suis advisé que je me mariray et prenderay a femme Flamine ma fille pour la plus souveraine du monde, sy vous advertis que ce sera demain au matin. (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 110).
 41 ...ce que nous vous cuidons tel que bien vous savrez excuser et deffendre de ceste charge quant vous en serez adverti, nous vous envoions le double, esperans que vous mectrez peine a vous geter hors de ce blasme a voustre honneur et a l'esjouissement de ceulx qui plus volentiers verroient voustre los croistre que amendrir. (Lettres Chart., 1425, 360).
 42 Madame, ce dist la pucelle, ja Dieu ne plaise que je face chose dont mon honneur puist en rien amoindrir ou aucunement reculer (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 330).
 43 Et s'en devroit on abstenir, et vostre puissance et auctoritaté royal [du roi] en pourra amendrir (JUV. URS., Verba, 1452, 214).
 44 S'amours tous amans joïr Au commancement faisoit, Son pris feroit amenrir (MACH., Motés, 1377, 493).
 45 Saciés, au pere et a la mere Desplaist forment li ordenance, Car leur fille tendrete et blance Voient amenrir de santé. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 293).
 46 ...les premiers heurs desdictes glaces et glaçons (...) par ce ont esté debrisez et leur impetuosité amandrie (BAYE, I, 1400-1410, 217).
 47 ...il se fourferoient trop grandement et amenriroient de leur honneur, se il ochioient ne travilloient Piètres dou Bos (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 296).
 48 ...aians compacion et regars as persecutions et inconveniens que les tisserans et ceuls de le draperie de nostre ville d'Yppre ont par pluseurs fois fais à nos boines gens de la draperie de Longhemarke, en destruisant yceulz, leurs ostilles, rames et commes, dont nostre dicte ville de Longhemarke a esté par grant espace de temps en péril d'estre destruite et nostre seignourie et rentes grossement amenris... (Hist. industr. drapière Flandre E.P., t.3, 1348, 14).
 49 ...la challeur naturelle est amendrie (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 228).
 50 Et se leur tristece est alegiee ou amenrie pour l'une cause ou pour l'autre, nous n'en diron plus a present. (ORESME, E.A., c.1370, 491).
 51 Or est bien la joie amenrie Que doulce amour avoit nourrie, Sans que jamaiz je chante ou rie, Se Dieu n'y oeuvre Et que le mal qu'a paine coeuvre Cesse, par si que le recoeuvre (CHART., L. Dames, 1416, 239).
 52 Quant les autres orent apris Que ly papes avoit ce fait, Ilz commencerent nouvel plait, Sy dirent que la foy du pape Ne estoit bonne ne valable, Et ainsy, par despit de luy, Firent Mahommet Sarrazin Leur cappitaine souverein, Et il les enseigna tant bien Qu'il leur fist laissier nom crestien Et prendre nom de Sarrazin. Tout le dommaige que vous dy Vint seulement par tirannye. L'Eglise en fut amendrye. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 50).
 53 En la duché de Normandie Il y a sy grant pillerie Que l'on n'y peult avoir foison. Dieu vueille qu'el soit amandrie, Ou il fauldra que l'on s'en fuye Et laisser chascun sa maison. (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 66).
 54 Il [Dieu] scet aussi toutes choses ensemble, car en soy voiant, qui est present a soy mesmes, il voit toutes choses. Parfaitement, car sa congnoissance ne puet estre amenrie ne agrandie. (Somme abr., c.1477-1481, 164).
 55 Vous avés le nom et renonmee de souverainne gentillece et noblece. Or ne voelliés dont faire cose par quoi elle soit noient amenrie (FROISS., Chron. D., p.1400, 847).
 56 Encores nostre souverain seigneur, que se tel, mon adversaire, avoit sur soy ou portoit armes forgees par malvais art (...) que mon bon droit et honneur n'en peust estre empeschié ne admendry (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 215).
 57 Et pour ce dist il apres : Dois tu atourner et atremper ta voix, ton esperit et tous les mouvemens du corps et de la langue à amendrir les parolles à l'issue de ta bouche en telle maniere que elles ne soient enflées ne decassées au parler trop resoinans ne de fiers voix (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 167).
 58 Et pour c'iés tu einsi peris De scens et de force amenris (MACH., D. verg., a.1340, 52).
 59 ...et lors, tous, simples, confus et amenris de puissance et de trait, comme gens sans bras et sans bastons, prindrent espoir contre desconfort et aventureuse audace contre pusilanime desespoir si proposèrent eulx rafreschir de nouvelles gens et amasser plenté de pouldre pour recouvrer leurs dures pertes. (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 53).
 60 Et de fait, aucuns qui aimoient le comte et qui en avoient douleur en coeur, voyans les apparences et les suspicions qu'on y mettoit, le mandoient au comte et luy signifioient que s'il ne pourvéoit en son cas et trouvast voie de contenter son père, il s'en trouveroit amendry en succession (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 410).
 61 Sy la commença a sieuvir tant que la dame le senty assez pres d'elle, se lui dist : "Matam avez vous vostre chiennet ? - Ouyl, madame, dist Passelion, amoindrissiez vostre amblure et me laissiez parler a vous." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 766).
 62 Car telz pensers amoindrissent force et vigueur à tout humain qui les pourchasse et font souvent les sens troubler aux plus estables. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 161).
 63 Ne le soleil pour sa chalour N'amenrissoit point la coulour De l'erbe, qu'adès ne fust verte, De l'ombre des arbres couverte. (MACH., D. Lyon, 1342, 163).
DMF 2020Edmonde Papin
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