I. -

Empl. intrans. ou pronom. [D'une pers. ou de l'un de ses aspects] "Devenir maigre" : Mais il voient bien les foraines, Comment Phenonée amagrist Et de sa couleur amenrist, Qui soloit estre de bon taint, Et maintenant elle s'estaint. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 298). On peut veoir que celle penance Qu'il lui a couvenu souffrir N'a fait son visage pallir Ne amaigrir de maladie (CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 127). ...les cuisses se amaigrissent (GORDON, Prat., c.1450-1500, VI, 9).

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P. métaph. : ...ceulx qui languissent D'amours dont les cuers amaigrissent Des plus puissans Qu'Amours fait vrays obeïssans (CHART., L. Dames, 1416, 237).

II. -

Empl. trans. "Rendre maigre (une personne, une partie du corps...)" : Ainsi Fortune se chevist Que l'un norrist, L'autre amaigrist, L'un enrichist, L'autre apovrist ; Se l'un en pleur, l'autre rist (MACH., Lays, 1377, 416). ...[Amours] les muë [les jeunes gens], amaigrit et affame (CHART., D. Fort., 1412-1413, 176). Jehannot, a qui la prison avoit amaigri la char... (PREMIERFAIT, Décaméron D., 1414, 187). Adieu, Bon Temps, mon repos est sonné, Adieu amours, adieu chevaulx et chasse, Vieillesse m'a de tous pointz estonné, Tourné le dos et amesgrier [l. amesgry d'apr. ms. fr. 1196] la face (SAINT-GELAIS, Séj. honn. J., c.1490-1495, 266).

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[Un animal] : ...se on l'amaigrist, il ne le peut porter ; se on l'angresse il s'enfuit ; pour tant tel austour riens ne vault. (TARDIF, Art faulconn. J., t.1, 1492, 29).

III. -

Part. passé en empl. adj. [D'une pers. ou de l'un de ses aspects] "Devenu plus maigre" : ...toutes fames qui sont grasses oultre mesure naturelle (...) ne conçoivent point, car la gresse qui est environ zirbus estoupe la bouche ou l'orifice de la marriz de dedens ; et ainsi, jusqu'a tant qu'elles soient atenvees et amesgries, elles ne pevent concevoir (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 126). Il me semble estre de la face Trop amegriz. (Mir. emper. Romme, 1369, 261). Il convient qu'il soit amesgriz ; Il a trop grace la ventraille. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 141). Mais les interiores du corps Qui verroit et assez avent (...), Sont de mal talent amesgries, De rigueur infectes, aigries. (RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 318).