A. -

[Accablement]

1.

Agrevement de qqc. "Poids, charge de qqc." : Bouche, les piez fort de toy nous plaignons, Qui par excès nous donnes trop de paine ; Pour assouvir ton ventre ne cessons De traveillier : sera ta panse plaine Jamais nul jour ? (...) De tout ton corps avons l'agrevement. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 180).

2.

"Accablement, tourment, oppression" : Signour, dit Bietris, grant pitiet m'en prant De ceste povre laisse que morait ensement. Je m'en revois arier a mon habergement ; Ne pour moy ne mon dit ne faite jugement, Car per my n'aurait nul agrevement. Ne la volroie nuyre, se saichiez, nullement (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 976).

B. -

[Gravité, aggravation]

1.

Agrevement de qqn. "État de grave maladie de qqn ; état d'une personne gravement malade" : Entre lesquels le duc de Bethfort, qui jà avoit reçu nouvelles de son frère le roy Henry, comment il gisoit en danger de mort, à toute haste s'avança pour soy trouver vers luy (...). Et finablement le duc de Bourgongne aussi, qui avoit sçu son aggrièvement, y envoya pour celle mesmes fois messire Hue de Lannoy pour le visiter. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 328).

2.

Agrevement de qqc. "Aggravation, caractère aggravé [d'une accusation]" : [Le comte de Charolois :] ...elles [les accusations des ambassadeurs du roi] pendent en cinq parties, et dont les deux points sont principaux entre les autres ; et tout quant que ils ont dit, ne mis avant en leur proposition pour le parfait de leur matière, ce a esté pour venir à ces deux points, pour leur donner apparence de vérité, en agrévement de ma charge. (CHASTELL., Chron. K., t.5, c.1456-1471, 129).

3.

THÉOL. [À propos d'un péché] "Circonstance aggravante" : Car s'un pecheur ja sa parente avoit Charnellement congnue et le taisoit En confessant, nonobstant qu'il eust dit Que en luxure autrefois y cheit Perdu seroit, car les aggrevemens Convient nommer (BAUDOUIN, Instruct. vie mortelle B., c.1431-1439, vers 2425).